Les ministres provinciaux et territoriaux responsables du marché du travail pressent le gouvernement fédéral de revoir les changements proposés au financement lié au marché du travail et à la formation de la main-d'œuvre

Les ministres provinciaux et territoriaux responsables du marché du travail pressent le gouvernement fédéral de revoir les changements proposés au financement lié au marché du travail et à la formation de la main-d'œuvre

TORONTO, le 24 sept. 2013 /CNW/ - Dans la foulée des discussions des premiers ministres des provinces et des territoires, les ministres provinciaux et territoriaux responsables du marché du travail se sont réunis pour discuter des enjeux touchant la formation de la main-d'œuvre et le renouvellement des Ententes sur le marché du travail qui arriveront à échéance en avril 2014. Lors de la réunion du Conseil de la fédération tenue en juillet, les premiers ministres ont indiqué unanimement craindre que la proposition de Subvention canadienne pour l'emploi mette en péril la réussite des programmes relatifs au marché du travail qui sont déjà en place. Les premiers ministres de la Colombie-Britannique et du Nouveau-Brunswick coordonneront les travaux sur les questions liées au marché du travail et à la formation de la main-d'œuvre.

La formation de la main-d'œuvre et les programmes d'emplois relèvent de la compétence des provinces et des territoires et à ce titre, ceux-ci sont les mieux placés pour concevoir et offrir des mesures et des services qui répondent aux besoins des marchés du travail locaux. Comme il s'agit d'une priorité pour les provinces et les territoires, les programmes d'emploi sont élaborés et mis en œuvre en étroite collaboration avec les employeurs et les clientèles ayant des besoins en matière de formation. L'année dernière uniquement, les provinces et les territoires ont investi environ 22 milliards de dollars en enseignement postsecondaire et en formation de la main-d'œuvre.

Les provinces et les territoires sont fermement convaincus que tous les gouvernements doivent soutenir les travailleuses et les travailleurs afin que ceux-ci acquièrent les compétences dont ils ont besoin pour réussir compte tenu des exigences du marché du travail actuel. Les ministres des provinces et des territoires demandent de rencontrer le plus tôt possible le ministre fédéral de l'Emploi et du Développement social, M. Jason Kenney, afin de discuter du renouvellement des Ententes sur le marché du travail. Ils soutiennent qu'une approche fondée sur des données probantes est nécessaire pour répondre aux besoins variés des marchés du travail de l'ensemble du pays. Il est urgent de prendre les décisions qui s'imposent pour éviter de déstabiliser la formation de la main-d'œuvre offerte aux Canadiens.

Les ministres ont consulté l'ensemble des employeurs de même que les intervenants de leur province ou de leur territoire respectifs. Ces intervenants mettent en doute la capacité de la Subvention canadienne pour l'emploi de répondre aux besoins des divers marchés du travail.

Les provinces et les territoires partagent trois préoccupations majeures qui sont aussi ressorties de leurs consultations :

(1) Le détournement du financement actuel vers le programme proposé de Subvention canadienne pour l'emploi mettrait en péril les programmes existants qui sont efficaces pour améliorer l'employabilité et la participation au marché du travail des clientèles suivantes : les jeunes, les personnes handicapées, les Autochtones, les immigrants récents, les bénéficiaires de l'aide sociale, les travailleurs au chômage depuis une longue période et les travailleurs âgés.

La participation accrue au marché du travail des groupes sous-représentés était précisément la raison d'être des ententes sur le marché du travail au moment de leur signature en 2008. La mise en œuvre intégrale du programme fédéral proposé retrancherait 600 millions de dollars par année de ces programmes.

Les évaluations des ententes sur le marché du travail en vigueur ont démontré l'efficacité des mesures mises en place par les provinces. En effet, 86 % des clients étaient en emploi après avoir quitté les programmes, comparativement à seulement 44 %, avant leur inscription au programme. Les revenus hebdomadaires moyens se sont accrus de 323 $ à la suite de la participation1.

(2) La grande majorité des petites et moyennes entreprises seraient incapables de participer au programme, compte tenu de l'obligation de leur participation obligatoire au financement à part égale du programme. Les ministres appuient fortement l'engagement des employeurs à l'amélioration des compétences de leurs employés actuels et futurs. Toutefois, les ministres s'inquiètent du fardeau administratif que devraient assumer ces entreprises pour participer au programme.

(3) La possibilité d'adapter les programmes à la réalité de chaque province et territoire, un élément clé de la réussite des ententes actuelles, disparaîtra. Le programme proposé serait un retour vers l'ancien modèle « unique et universel », dont l'inefficacité a été établie.

Aujourd'hui, les ministres ont rendu public un rapport intitulé Bâtir ensemble des compétences qui fait état de la grande importance et du caractère essentiel des compétences, de la formation de la main-d'œuvre, ainsi que de l'efficacité des programmes actuels découlant des ententes sur le marché du travail. Ce rapport fait également état des préoccupations des ministres à l'égard de la proposition du gouvernement fédéral.

Les ministres souhaitent vivement que leur rencontre avec leur homologue fédéral cet automne permette de renouveler avec succès les Ententes sur le marché du travail. En travaillant ensemble, les gouvernements peuvent trouver des solutions fondées sur des données probantes, qui respectent le principe voulant que le financement fédéral en matière d'aide à l'emploi et de la formation soit souple, équitable, de longue durée, récurrent et n'impose pas d'obligation de contrepartie. Les ministres réaffirment que les ententes de financement ou les initiatives de formation de la main-d'œuvre fédérales telles que la Subvention canadienne pour l'emploi doivent laisser aux provinces et aux territoires qui le souhaitent le choix de s'en retirer avec pleine compensation.

Les ministres entendent poursuivre leurs consultations auprès de l'industrie et des intervenants afin de favoriser un marché du travail compétitif et inclusif pour tous les Canadiens.

-> Consultez le rapport (PDF)