PEICA - Des compétences pour la vie... le défi canadien du XXIe siècle
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Les analyses et les principales mesures proposées dans le rapport de l’enquête internationale menée par l’OCDE sur les compétences des adultes « Des compétences pour la vie? » tracent-elles une voie différente au développement de l’alphabétisme et des compétences au Canada?
Ottawa, le 9 octobre 2013 - « Pour que les compétences restent utiles, elles doivent faire l’objet d’un développement permanent tout au long de la vie », c’est ce qu’affirme le rapport international « Des compétences pour la vie? Principaux résultats de l’évaluation des compétences des adultes » publié par l’OCDE. Pour Normand Lévesque, directeur général du Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC), ce rapport est truffé d’analyses et de mesures politiques qui repositionnent le débat sur le développement des compétences. « Nous devrions prendre le temps de lire ce rapport, et nous en inspirer ».
L’enquête a mesuré les compétences des adultes de 16 à 65 ans dans 24 pays et a étudié l’utilisation au travail et dans la vie quotidienne des compétences en lecture, en calcul et en résolution de problèmes. Le Canada a fourni le plus gros échantillon de tous les pays participants, avec 27 000 répondants en provenance de toutes les provinces et territoires.
Au-delà de l’abondance des données recueillies par l’enquête, « les résultats de l’évaluation fournissent un nouvel éclairage sur les défis politiques auxquels les systèmes de gestion des compétences sont confrontés ». Le rapport nous rappelle très justement à ce propos que, dans la majorité des pays, ce sont les adultes qui possèdent déjà de bonne compétences en littératie et en numératie qui ont tendance à participer le plus à des formations, alors que les adultes peu compétents y participent peu.
« Nous ne pouvons qu’adhérer à certains constats révélés par l’enquête et présentés dans le rapport de l’OCDE », souligne M. Lévesque. À titre d’exemple, « lorsque le rapport précise qu’il est nécessaire de sortir de la dépendance envers la formation initiale pour valoriser la formation axée sur les compétences tout au long de la vie ou encore lorsqu’il suggère de considérer les compétences comme un outil à entretenir tout au long de la vie et que cela permettra aussi aux pays de mieux équilibrer l’attribution de leurs ressources afin de maximiser les résultats économiques et sociaux. »
Certains résultats présentés dans le volet canadien de l’enquête ont retenu l’attention du RESDAC. Les résultats des francophones nous questionnent; ils présentent toujours des niveaux de compétences plus faibles vis-à-vis leurs homologues anglophones. Pourquoi? Les résultats concernant la résolution de problèmes dans des environnements technologiques (RP-ET) permettent de vérifier que la population canadienne se situe en bonne position sur l’échelle des pays. « Il sera intéressant d’approfondir cette nouvelle composante des enquêtes, qui pose d’excellentes questions sur ce que représente en 2013 la littératie et sur les nouvelles formes d’apprentissage à venir, qu’on pense à l’apprentissage à distance ou aux nouvelles façons d’accéder à la connaissance », estime Normand Lévesque.
Les avancées en matière de technologies continuent à transformer profondément le marché du travail canadien et rendent plus que jamais nécessaire l’apprentissage tout au long de la vie. En même temps, le RESDAC déplore l’absence de données sur les personnes de plus de 65 ans. Dans le contexte démographique et les réalités actuelles du marché du travail, ce type de données nous paraissent maintenant incontournables.
Pour le RESDAC, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions de ces premières analyses. Cependant, les rapports thématiques qui seront publiés en 2014 et 2015 devront fournir des pistes de réponses. Rappelons que Statistique Canada publiera une série de rapports thématiques sur les résultats en lien avec le marché du travail, avec l’éducation et l’apprentissage, avec la vie quotidienne et chez certaines populations spécifiques : les autochtones, les nouveaux arrivants et certaines communautés de langue officielle minoritaire en Ontario, au Nouveau-Brunswick, au Manitoba et au Québec. Le niveau de détail beaucoup plus élevé permettra d’établir, nous l’espérons, un tableau plus nuancé de la situation à travers le pays.
Le RESDAC suivra attentivement toutes les analyses et études longitudinales qui vont être publiées dans les mois à venir mais, pour Normand Lévesque, « Les chiffres et les statistiques ne peuvent contredire ce que nous percevons du terrain : le Canada peut certainement mieux faire en matière d’éducation et de formation des adultes. »