Dossier « Attirer les peuples autochtones vers une carrière dans les métiers spécialisés »
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À lire dans le no 96 (automne 2013) du Journal canadien de l'apprentissage
Message du comité de rédaction
Nous savions dès le départ que le sujet était important. Les numéros précédents du Journal canadien de l’apprentissage ont porté avant tout sur les compétences essentielles, l’achèvement d’un programme d’apprentissage, les événements mondiaux en formation professionnelle et, tout récemment, la participation des jeunes. Nous avons toutefois reconnu que le moment était venu de consacrer un numéro aux initiatives et programmes qui appuient le recrutement, le maintien en poste et la formation d’apprenants autochtones dans les programmes d’apprentissage et les métiers spécialisés.
Les jeunes autochtones constituent le groupe de la population canadienne dont le nombre augmente le plus rapidement : en fait, certains ont soutenu que le Canada connaît un « baby-boom autochtone ». La pénurie qui sévit dans les métiers spécialisés et fait souvent l’objet de reportages au Canada est aussi la plus grave dans les secteurs riches en ressources du Nord et des régions rurales, où les communautés autochtones ont tendance à être situées. Ces réalités démographiques et économiques incitent les communautés autochtones, les fournisseurs de programmes de formation, les conseillers en emploi, l’industrie et les pouvoirs publics à conjuguer leurs efforts pour promouvoir des initiatives de formation et d’emploi à l’intention des peuples autochtones, étant donné particulièrement la proximité des communautés autochtones du Nord et des régions rurales par rapport aux nombreux projets nouveaux et prévus de mise en valeur des ressources. Or, il n’est pas simple d’établir un lien entre les ressources humaines perçues et les besoins en main-d’œuvre. L’enjeu est plus gros. Il faut tenir compte attentivement des réalités et des contextes culturels, comprendre différentes façons d’aborder l’enseignement et l’apprentissage et s’engager à appliquer des stratégies qui ont des retombées durables pour tous les intéressés.
Les initiatives décrites en détail dans ce numéro nous montrent que les travailleurs et les apprenants proviennent d’endroits différents et ont des vécus différents. Ces circonstances ont une incidence sur les forces qu’ils apportent à leur milieu de travail et à l’environnement de formation. L’éloignement de certaines communautés autochtones, les faibles taux d’alphabétisation, le contexte socioéconomique et les possibilités limitées de travail et de formation dans les communautés autochtones constituent tous des défis dont l’incidence sur chaque apprenant varie. Cela signifie qu’il n’y a pas de solution taille unique. Les stratégies innovatrices qu’il est possible de modifier et de personnaliser en fonction des besoins locaux et culturels particuliers sont plus susceptibles de porter fruit à long terme.
Dans ce numéro, la représentation générale des initiatives sur la participation des Autochtones de toutes les régions du pays révèle des pistes communes qui semblent contribuer au succès de la formation et de l’emploi des Autochtones. La culture de soutien et le soutien de la culture priment. Nous entendons par là que dans les initiatives décrites, vous constaterez qu’une grande partie du succès est attribuable aux programmes qui donnent aux apprenants autochtones le temps, les outils et la formation dont ils ont besoin pour améliorer leurs possibilités d’emploi et leurs compétences techniques—les programmes appuient de façon inhérente les apprenants et sont à l’écoute de leurs besoins particuliers. Le soutien de la culture par des activités de sensibilisation culturelle et des possibilités de participer à des pratiques culturelles intégrées dans les programmes reconnaît et respecte les liens solides entre les apprenants et leur communauté et leur culture et s’appuie sur ces liens pour contribuer à des résultats positifs.
Pendant que vous lirez ce numéro, nous vous encourageons aussi à prendre le temps de réfléchir au fait que plus de 14 pour cent des Autochtones déclarent que leur niveau de scolarisation le plus élevé équivaut à l’accréditation ou au certificat de reconnaissance dans les métiers (comparativement à 12 pour cent des Canadiens non autochtones). Ces chiffres révèlent une solide tradition de valorisation du travail qui contribue réellement à la vie quotidienne dans ces communautés. Les résultats des programmes et des initiatives décrits dans ce neuvième numéro du Journal indiquent que la tradition se maintiendra.
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