Le sentiment constant d’avoir honte de leur corps entraîne des risques pour les filles

Le sentiment constant d’avoir honte de leur corps entraîne des risques pour les filles

Les pressions exercées sur les filles dès l’âge de neuf ans pour qu’elles se conforment à des standards de beauté impossibles à atteindre menacent leur potentiel à long terme

Toronto, ON – Le 12 novembre 2013 – Qu’il s’agisse des commentaires critiquant ouvertement le corps de certaines actrices hollywoodiennes comme Jennifer Lawrence et Lena Dunham ou des impossibles standards de beauté imposés par les images manipulées des magazines, les pressions à la perfection sont indéniables dans notre société. Une nouvelle étude réalisée par la Fondation canadienne des femmes révèle que les filles canadiennes sont les plus récentes cibles d’une culture qui persiste à éroder l’estime de soi des membres du sexe féminin en faisant la promotion d’une image irréaliste de la beauté. Dans la tranche d’âge des 9 à 16 ans, au moins deux fois plus de filles que de garçons éprouvent de la honte face à leur corps et souffrent d’un manque de confiance en soi. Un Canadien sur cinq (21 %) connaît une fille qui se trouve grosse et presque autant (18 %) en connaissent une qui dit suivre un régime amaigrissant. Respectivement, seulement 8 % et 5 % de Canadiens connaissent des garçons qui tiennent ce type de propos.

« Le problème de fond, ce sont les effets négatifs et à long terme de ce sentiment de honte face à son corps, et ces effets sont très bien documentés, dit Beth Malcolm, directrice du Fonds des filles de la Fondation canadienne des femmes. La honte face à son corps contribue à diminuer la confiance en soi des filles canadiennes et nuit à leur capacité de prendre des décisions et de réaliser leur potentiel à long terme. Il les pousse à donner la priorité à leur apparence extérieure plutôt qu’à ce qui importe vraiment : la curiosité, le courage et la confiance. Aujourd’hui, il est plus essentiel que jamais que les Canadiens continuent d’encourager et de favoriser la résilience chez les filles. »

L’étude révèle aussi que 17 % des Canadiens connaissent une fille qui se croit laide, comparativement à seulement 7 % qui connaissent un garçon éprouvant un sentiment semblable.

« Cette image corporelle artificielle des femmes – qui sont toujours représentées comme étant minces, belles et sexuellement disponibles – a un impact négatif sur les filles, ajoute Mme Malcolm. C’est de plus en plus jeunes que les filles s’astreignent à se conformer à des standards de beauté artificiels et impossibles à atteindre. Cette nouvelle information fait ressortir l’importance d’enseigner à nos filles des façons de réfléchir qui leur permettent d’évaluer avec un œil avisé et critique les images qu’elles voient quotidiennement dans la publicité. En même temps, les adultes doivent constituer des modèles en adoptant eux-mêmes des attitudes et des comportements qui aideront leurs filles à acquérir de la confiance et de la résilience. »

Favoriser la résilience : les 7 principales choses à faire et à ne pas faire!

1. Ne vous empêchez PAS de parler.

Si des gens disent des choses avec lesquelles vous êtes en désaccord ou qu’ils vous manquent de respect, dites ce que vous pensez. Les filles doivent savoir que c’est une bonne chose de s’affirmer, même si l’on risque de blesser quelqu’un ou de susciter un désaccord.

2. Ne dites PAS que vous vous trouvez grosse.

Évitez de critiquer votre apparence devant elle ou de faire des commentaires négatifs sur son apparence ou celle des autres femmes. Faites-lui savoir que vous valorisez les qualités intérieures des gens, comme la curiosité et le courage, plus que leur apparence extérieure.

3. Ne vous rabaissez PAS.

Évitez de faire des blagues sur votre prétendue incompétence ou de diminuer l’importance de vos talents et vos aptitudes. Cela risquerait de lui apprendre à minimiser ses propres réussites et à restreindre ses ambitions pour l’avenir.

4. LAISSEZ-la prendre l’initiative.

Lorsque vient le temps de choisir des activités scolaires ou sociales, demandez-lui son opinion et donnez-lui la possibilité de faire un vrai choix. Au lieu de dire « Aimerais-tu prendre des cours de danse ou de chant? », posez des questions ouvertes comme « Qu’est-ce qui t’intéresse en ce moment? »

5. LAISSEZ-la prendre des risques.

Du moment que sa santé physique ou mentale n’est pas à risque, essayez de ne pas la surprotéger. Ne la privez pas de la chance d’être responsable de ses propres décisions et d’apprendre de ses propres erreurs. Quand elle subit un échec, félicitez-la pour avoir essayé, en évitant de voler à son secours.

6. VALIDEZ ses expériences.

Si elle a des sentiments « négatifs » envers ses amis ou qu’elle éprouve des difficultés dans ses relations avec eux, ne dites pas « Ce n’est pas si grave » et n’essayez pas de lui remonter le moral à tout prix. Écoutez-la de façon respectueuse, reconnaissez que les choses semblent difficiles et demandez-lui si vous pouvez faire quelque chose. Ne la forcez pas à parler lorsqu’elle n’en a pas envie. Trouvez plutôt des façons simples de renforcer votre complicité avec elle, comme aller ensemble faire une promenade à pied ou à vélo. Si elle a des problèmes avec ses amis, encouragez-la à examiner la situation avec un œil plus critique; suggérez-lui de s’imaginer qu’elle regarde le conflit à la télévision ou au cinéma, et de se demander quelles sont les motivations et les solutions qu’elle voit. Si elle est réellement en détresse, obtenez une aide extérieure.

7. PROCUREZ-lui une structure juste et cohérente.

Lorsqu’elles sont établies dans un esprit d’amour et dans le souci d’assurer le bien-être des adolescents, les règles aident les jeunes à se sentir protégés et bien entourés. Les adolescents sont moins susceptibles d’adopter des comportements problématiques lorsque les adultes savent ce qu’ils font et avec qui ils sont. Établissez des attentes claires en matière de comportement en ce qui a trait à l’assiduité scolaire, aux devoirs, au partage des tâches domestiques et au respect des heures de rentrée.

*Méthodologie: Sondage réalisé en ligne les 10 et 11 septembre 2013 auprès de 1 002 adultes canadiens choisis au hasard parmi les panélistes du forum Angus Reid. La marge d’erreur — qui mesure la variabilité de l’échantillonnage — est de +/- 3,1 %, 19 fois sur 20. Les résultats ont été statistiquement pondérés conformément aux plus récentes données de recensement sur la scolarité, l’âge, le sexe, la langue et la région, de façon à assurer un échantillonnage représentatif de l’ensemble de la population adulte du Canada. Les écarts dans ou entre les totaux sont attribuables à l’arrondissement.