Un deuxième mandat pour la Chaire de recherche en lecture et en écriture chez le jeune enfant
Sherbrooke, le 20 novembre 2013 – Le développement des compétences en lecture et en écriture représente un enjeu social majeur. Pour preuve, différentes enquêtes ont souligné le rôle important des compétences en lecture dans l'obtention d'un diplôme d'études secondaires et dans la poursuite d’études postsecondaires. Dans le même sens, selon la plus récente enquête du Programme international de recherche en lecture scolaire menée en 2011 auprès d’élèves de 4e année du primaire de 45 pays, ayant pour but d’évaluer la compétence à lire, les élèves canadiens se classent globalement au 12e rang. Les élèves québécois réussissent nettement moins bien que les élèves des autres provinces : l’enquête démontre qu’ils occupent le 21e rang.
Titulaire de la Chaire de recherche sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture chez le jeune enfant depuis sa création en 2008, la professeure Marie-France Morin travaille avec son équipe multidisciplinaire sur la réussite des élèves en lecture et en écriture dans les premiers moments de scolarisation afin d’agir de façon préventive. Son programme de recherche s’appuie sur la prévention des difficultés d’apprentissage dès l’entrée à l’école, sur les processus d’apprentissage en lecture et en écriture à l’école primaire et sur la mise en place de pratiques pédagogiques optimales pour mieux lire et mieux écrire au primaire.
Cette chaire unique est financée à hauteur de 1,13 M$ sur 5 ans grâce un soutien provenant de la Table des directrices et des directeurs généraux de l’Estrie, de la Table estrienne de concertation interordres en éducation et de 5 commissions scolaires : la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke, la Commission scolaire des Hauts-Cantons, la Commission scolaire des Sommets, la Eastern Townships School Board et la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe.
«Ce partenariat que nous raffinons et que nous enrichissons depuis maintenant plus de cinq ans est essentiel pour une meilleure réussite en lecture et en écriture à l’école primaire. Cette proximité et ce lien direct entre des chercheurs et différents intervenants scolaires, en particulier les enseignants, sont nécessaires, non seulement pour adopter des pratiques reconnues par la recherche en classe, mais aussi pour alimenter la pertinence sociale de nos travaux de recherche», précise Marie-France Morin, professeure au Département d’études sur l’adaptation scolaire et sociale à la Faculté d’éducation.
Un second mandat centré sur l’amélioration des pratiques
Pour son deuxième mandat, la chaire a comme objectif d’accroître les retombées des cinq dernières années sur l’amélioration des pratiques professionnelles des enseignants et intervenants du milieu de l’éducation, de manière à mieux soutenir la réussite des élèves, et ce, dès l’école primaire. Sont particulièrement visés les élèves en difficulté d’apprentissage. La chaire permettra aussi de former des spécialistes en adaptation scolaire et sociale et en enseignement préscolaire et primaire, entre autres, et contribuera au progrès des connaissances scientifiques à l’échelle internationale dans le domaine de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
«Le renouvellement de la chaire est une excellente nouvelle pour le milieu scolaire et pour la recherche en éducation, dit le professeur Jacques Beauvais, vice-recteur à la recherche de l’Université de Sherbrooke. La chaire constitue un lieu de concertation où les acteurs du milieu de la recherche et de la pratique interviendront dans le milieu scolaire pour accompagner les différents intervenants vers la réussite scolaire des élèves. Il s’agit d’un très bel exemple de rayonnement et de transfert des connaissances vers la société.»
Un partenariat essentiel en éducation
Ce renouvellement arrive à point, dans un contexte scolaire de plus en plus sensible à la réussite de tous les élèves sur le plan de la lecture et de l’écriture, deux habiletés essentielles au bon fonctionnement en société. Il s’inscrit dans un partenariat continu entre la Faculté d’éducation de l’UdeS et le milieu scolaire estrien, qui est affecté par un taux élevé de décrochage scolaire. Le rayonnement du deuxième mandat sera accru grâce à l’arrivée d’un nouveau partenaire de la Montérégie : la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe.
Au cours des cinq dernières années, la professeure Marie-France Morin a expérimenté avec succès des approches pédagogiques innovantes qui favorisent, chez les enfants en difficulté notamment, la réussite en français. Parmi ces méthodes, citons l’apprentissage du français écrit par la littérature jeunesse, la verbalisation des connaissances des jeunes élèves, le recours à des situations de résolution de problèmes en français et la collaboration entre élèves. Les travaux réalisés dans le cadre de la chaire de recherche ont également permis de mieux documenter l’apprentissage de l’écriture en début de scolarisation en tenant compte des différents styles d’écriture appris, qu’il s’agisse d’écriture script, script-cursive ou cursive.
Les travaux liés à la chaire ont permis d’accueillir une stagiaire postdoctorale et de contribuer à la formation de 11 étudiants diplômés à la maîtrise et au doctorat, dont cinq boursiers (CRSH, FRQSC, FRSQ). Les résultats issus de ces travaux ont d’ailleurs fait l’objet de nombreuses publications et activités de transfert de connaissances auprès des enseignants et des conseillers pédagogiques des commissions scolaires partenaires. Ceci a non seulement permis de dresser des états de la situation pédagogique en lecture et en écriture dans les milieux scolaires mais aussi d’alimenter les pratiques enseignantes par des résultats issus de la recherche.
«Les travaux qui émanent de cette chaire de recherche viennent appuyer solidement le plan Réussir 2010-2015, dit le vice-recteur Beauvais. L’UdeS maximise l’utilisation de ses 75 chaires de recherche pour lui permettre de jouer un rôle de premier plan en recherche.»