Rapport préparé à l’occasion de la première réunion d’examen SMSI + 10 « Vers des sociétés du savoir pour la paix et le développement durable »

Rapport préparé à l’occasion de la première réunion d’examen SMSI + 10 « Vers des sociétés du savoir pour la paix et le développement durable »

Avant-propos de Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO

En 2005, l’UNESCO a publié son rapport mondial intitulé « Vers les sociétés du savoir » dans l’objectif de réorienter le débat mondial en l’axant, non plus sur les « sociétés de l’information », mais sur le concept, plus complexe et responsabilisant, de «  sociétés du savoir  ». Ce rapport a constitué une contribution majeure de l’UNESCO au Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), organisé en coopération avec l’Union internationale des télécommunications (UIT) et d’autres partenaires. Pour l’UNESCO, les sociétés du savoir reposent sur quatre piliers : la liberté d’expression et la liberté d’information ; l’accès universel à l’information et au savoir ; l’éducation de qualité pour tous ; le respect de la diversité linguistique et culturelle.

Passer de « l’information » au « savoir » allait bien plus au-delà d’un simple changement de dénomination : il s’agissait de repenser, dans sa globalité, le rôle de l’information et du savoir dans les sociétés, ainsi que la façon dont l’information et le savoir contribuaient à l’autonomisation des femmes et des hommes.

Ces idées restent éminemment pertinentes aujourd’hui, d’autant plus dans un contexte qui a considérablement évolué avec le développement et la diffusion rapides des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). Ces changements nous imposent de bien comprendre ce qui a été atteint et où nous en sommes aujourd’hui dans la mise à profit des possibilités offertes par les TIC en vue du développement durable.

Cette exigence était un objectif clé de la réunion d’examen SMSI + 10 organisée par l’UNESCO en février 2013. Dans le cadre des préparatifs de cette réunion, l’UNESCO a commandé le présent rapport à deux éminents experts internationaux, Robin Mansell et Gaëtan Tremblay, en les chargeant d’évaluer l’évolution de la situation et de lui proposer des mesures en vue de promouvoir des sociétés du savoir inclusives et équitables dans un environnement en pleine mutation.

Il est indispensable de renouveler notre vision des sociétés du savoir à une époque où la création et le partage de connaissances sont devenus essentiels pour toutes les sociétés. Dans sa progression, l’UNESCO part d’un point qui reste ferme et clair : ce sont les individus qui transforment les sociétés, pas les technologies. Les nouvelles TIC offrent d’immenses possibilités d’accélérer les progrès en faveur d’un développement durable et inclusif, mais elles ne sont pas suffisantes. L’autonomisation des femmes et des hommes exige, en plus d’un accès à l’information, les capacités de transformer cette information en savoir. Cela suppose un apprentissage de qualité, en environnement formel et informel, selon des méthodes qui encouragent la pleine participation de l’apprenant. Pour ce faire, des politiques ciblées sont nécessaires afin de combler les nouvelles fractures numériques qui apparaissent à travers le monde, entre les sociétés et en leur sein.

Comme le soulignent les auteurs du présent rapport :

Si le but des sociétés du savoir consiste à promouvoir la paix et le développement durable, il faut impérativement garantir dans les stratégies d’action qu’à tous les niveaux les décisions favorisent l’intégration du savoir à la vie de tous de façon à ce que chacun en tire tout le profit possible tout en réduisant au minimum les effets négatifs. Il est nécessaire, pour ce faire, de tenir compte des objectifs de prospérité économique, de protection de l’environnement, d’équité sociale inclusive et de justice.

C’est dans cet esprit qu’a été rédigé le présent rapport, qui s’appuie sur de nombreuses études de cas, met en avant les enseignements tirés depuis la première réunion du SMSI en 2003 et avance des idées en vue de renouveler la vision de l’UNESCO pour les sociétés du savoir. Je pense que cette analyse est d’autant plus utile aujourd’hui, alors que nous aidons les pays à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement avant 2015 et définissons un nouvel agenda mondial pour le développement. L’édification de sociétés du savoir inclusives, équitables et justes doit rester au cœur de tous les efforts pour instaurer une paix et un développement durables au cours de ce nouveau siècle.

-> Consultez le rapport (PDF)