Appel de communications « Féminismes et luttes contre l’homophobie : zones de convergence »

Appel de communications « Féminismes et luttes contre l’homophobie : zones de convergence »

Responsable : Line Chamberland, Chaire de recherche sur l’homophobie, Université du Québec à Montréal

Co-responsable : Caroline Désy, Institut de recherches et d’études féministes, Université du Québec à Montréal

Sujet du colloque

En 1903, à Berlin, Anna Rueling appelait le mouvement homosexuel et le mouvement des femmes à s’entraider puisque tous deux luttaient pour la liberté et l’autodétermination individuelle. Un siècle plus tard, quelles convergences peut-on observer entre féminismes et luttes contre l’homophobie ? Sur le plan de la pensée, quels rapprochements contemporains peut-on identifier entre le champ des études féministes et celui de la diversité sexuelle et de genre ? Comment s’articule l’intersection entre ces deux systèmes de différenciation hiérarchique que sont le sexisme et l’hétérosexisme ? Quels théories et concepts y circulent de manière transversale, et avec quelles redéfinitions ? On pense entre autres au concept central de genre, défini tantôt comme système de domination des hommes sur les femmes, tantôt comme identité ou expression de soi ? Par ailleurs, alors que certaines études empiriques montrent l’imbrication des processus de (re)production des normes de genre et de celles établissant la supériorité de l’hétérosexualité, comment les luttes féministes pour déconstruire les stéréotypes de genre et les interventions contre l’homophobie s’arriment-elles, ou non, sur le terrain ? Assiste-t-on à une vague féministe qui intègre la diversité sexuelle ? La réciproque existe-t-elle du côté de la militance anti-homophobie (ou anti-LGBT-phobies)? Sur le plan historique et sur celui des luttes, la lesbophobie présente dans la société et dans les groupes de femmes constitue-t-elle une donnée incontournable ou un ressort important de réflexion ? On n’a qu’à penser à l’imaginaire lesbophobe nourrissant les idées reçues sur les féministes comme leur décalage d’avec les normes esthétiques dominantes, leur comportement masculin, ou la violence «virile» de leurs protestations. Le colloque veut stimuler les échanges autour de ces questions.

Contribution

Tout en se constituant le plus souvent comme des champs spécifiques de recherche dans les cadres universitaires institutionnels, les études féministes et les études sur la diversité sexuelle et de genre se sont mutuellement alimentées sur le plan théorique. Alors que le dialogue entre les deux n’a pas toujours été exempt de tension, on voit aujourd’hui émerger des préoccupations communes. Ainsi d’un côté, la réflexion sur l’entrecroisement des systèmes d’oppression et des luttes contre les diverses discriminations sociales occupe une place centrale dans les théories féministes contemporaines. De l’autre, le domaine des études gaies s’est élargi pour englober la diversité des orientations sexuelles (gai, lesbienne, bisexuel.le, dénominations auxquelles s’ajoutent désormais de nouvelles identités telles que pansexuel.le ou asexuel.le) et la pluralité des genres (transexuel.le, transgenre, genderqueer, etc.) – une transformation que résume bien sa désignation anglaise de queer studies. Dans les deux cas, on assiste à une pluralisation du sujet et à sa complexification par la prise en compte des rapports sociaux autres que ceux définissant chacun des deux champs à l’origine (sexe/genre et sexualité). Les emprunts conceptuels sont de plus en plus nombreux, ce qui occasionne également des déplacements et glissements sémantiques. Des rapprochements sont observables aussi sur le terrain des luttes sociales. Des alliances se sont nouées autour de certains enjeux (p. ex. la défense de droits comme l’accès au mariage pour tous) et de certains terrains d’intervention (p. ex. à l’école ou en milieu de travail, où la non-conformité aux normes de genre est source de stigmatisation et de discrimination). De plus, certaines formes d’activisme des jeunes générations incarnent cette volonté de lier ces luttes dans les mobilisations collectives, plutôt que de prioriser l’un aux dépens de l’autre. Bref, ces convergences théoriques et politiques méritent une attention particulière.

Format

L’activité comptera deux séances de quatre présentations : convergences théoriques entre les deux champs et résultats de recherches empiriques dont l’approche a été fertilisée par des références qui leur sont transversales. S’y ajouteront deux tables rondes sur les alliances politiques et les interventions sociales.

Présentation des propositions 

Les propositions de communication doivent parvenir au plus tard le 27 janvier 2014 et contenir les informations suivantes : titre (maximum 180 caractères espaces comprises) et résumé de la communication (15 lignes, maximum 1500 caractères espaces comprises), nom de la conférencière et brève bio-bibliographie, coordonnées (adresse électronique, adresse, numéro de téléphone). Indiquez les noms des co-auteur.e.s s’il y a lieu. Les propositions seront compilées et soumises à un comité scientifique. Les propositions seront évaluées notamment au plan de la pertinence en regard de la problématique du colloque.

Veuillez svp transmettre vos propositions en format Word ou PDF en indiquant votre nom de famille dans le titre du document (par exemple Desy_proposition_acfas.doc) à : desy.caroline@uqam.ca

Il est essentiel que toutes les participantes s’inscrivent sur le site de l’Acfas afin que nous puissions dans un deuxième temps vous insérer dans le programme en construction sur la plateforme web de l’Acfas. Se créer un compte : http://www.acfas.ca/ ( dans le haut de la page à droite) Vous n’avez pas à vous inscrire tout de suite au Congrès. Ce colloque est prévu le vendredi 16 mai 2014. 

Note des organisatrices : Le féminin est ici utilisé dans un sens générique. Les conférencières peuvent être de tous les genres.