Journée internationale des femmes 2014 : des messages du monde entier

Journée internationale des femmes 2014 : des messages du monde entier

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Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF)

La Journée internationale de la femme est célébrée dans de nombreux pays à travers le monde. C'est un jour où les femmes sont reconnues pour leurs réalisations, sans égard aux divisions, qu'elles soient nationales, ethniques, linguistiques, culturelles, économiques ou politiques. C'est une occasion de faire le point sur les luttes et les réalisations passées, et surtout, de préparer l'avenir et les opportunités qui attendent les futures générations de femmes.

En 1975, lors de l'Année internationale de la femme, l'Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la Journée internationale de la femme le 8 mars. Deux ans plus tard, en décembre 1977, l'Assemblée générale a adopté une résolution proclamant la Journée des Nations Unies pour les droits de la femme et la paix internationale à observer n'importe quel jour de l'année par les États Membres, conformément à leurs traditions historiques et nationales. En adoptant sa résolution, l'Assemblée générale a reconnu le rôle des femmes dans les efforts de paix et de développement et a appelé à mettre fin aux discriminations et à renforcer le soutien à la pleine particiaption des femmes.

La Journée internationale de la femme est apparue dans le contexte des mouvements sociaux au tournant du XXe siècle en Amérique du Nord et en Europe.


L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous

Message de Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka Secrétaire générale adjointe de l’ONU et Directrice exécutive d’ONU Femmes, à l’occasion de la Journée internationale de la femme 2014.

En ce jour, nous fêtons avec les peuples du monde entier les progrès accomplis en faveur des droits des femmes, de l’autonomisation des femmes et de l’égalité des sexes.

Dans le même temps, nous nous rendons compte que les progrès accomplis se sont avérés lents et inégaux et que dans certains cas, les femmes et les filles sont confrontées à de nouveaux défis d’une complexité accrue.

C’est pourquoi la Journée internationale de la femme est aussi une journée idéale pour renouveler notre engagement à consentir d’importants efforts afin de promouvoir l’égalité des sexes, tous ensemble, les femmes, les hommes, les jeunes, ainsi que les chefs d’État, religieux et communautaires ou les dirigeants du monde des affaires.

Si nous faisons preuve de détermination, sachant que l’autonomisation des femmes et des filles et l’encouragement de leur pleine participation peuvent aider à relever les plus grands défis du XXIe siècle, nous trouverons des solutions durables à nombre de problèmes auxquels notre monde est confronté. Nous nous emploierons sérieusement à relever de grands défis tels que la pauvreté, l’inégalité, la violence envers les femmes et les filles, et l’insécurité.

Les femmes dépensent la majeure partie de leurs revenus pour assurer le bien-être de leurs enfants et de leur famille. Le renforcement de leur participation à la population active contribue à la croissance économique. En mettant fin à la pauvreté des femmes, nous réduirons durablement et fortement l’extrême pauvreté à travers le monde.

En prolongeant la scolarité des filles et en leur offrant un enseignement de qualité, nous donnerons aux jeunes femmes les moyens de jouer pleinement leur rôle au sein de la société et de bâtir des familles, des communautés et des démocraties plus solides.

En favorisant l’égalité des chances et en supprimant les obstacles structurels à l’autonomisation économique des femmes, nous réduirons les inégalités et nous stimulerons une croissance économique inclusive.

En appuyant la représentation égale des femmes aux postes de leadership dans les processus de paix, au sein des communautés, en politique, en affaires et au sein des institutions religieuses, nous bâtirons un monde plus juste, pacifique et sûr.

Si nous collaborons avec les hommes et les garçons, si nous travaillons ensemble, l’humanité embrassera une mission qui nous incombe à tous.

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, nous nous souvenons des femmes qui, dirigées par des femmes dans le cadre de syndicats, ont réclamé à cette date, il y a plus d’un siècle, de meilleures conditions de travail, la paix et du pain, et nous leur rendons hommage. Leur appel reste valable aujourd’hui.

Étant donné les progrès lents et inégaux qui ont été accomplis, nous continuons à réclamer des changements. Nous rendons hommage, aussi, aux innombrables femmes des quatre coins du monde qui provoquent ces changements au quotidien.

Près de 20 ans après la Conférence de Beijing sur les femmes, et 15 ans après le Sommet du Millénaire, nous pouvons être fiers de nos réalisations. Davantage de femmes travaillent. Davantage de filles sont scolarisées. Un moins grand nombre de femmes meurt au cours de la grossesse ou de l’accouchement. Et enfin, davantage de femmes occupent des postes de direction.

Mais l’égalité entre les femmes et les hommes n’est une réalité dans nul pays au monde, et les violations des droits des femmes et des filles sont intolérables.

Rappelons-nous donc les enseignements tirés. Puisque l’égalité des sexes entraîne des progrès pour toutes et tous, poursuivons sur notre lancée et montrons-nous plus audacieux encore alors que nous nous employons à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement et à élaborer le nouveau programme de développement pour l’après-2015.

Nous ne pouvons plus nous permettre de freiner la moitié de la population mondiale. Le XXIe siècle doit être différent pour chaque femme et chaque fille du monde. Chacune doit savoir qu’être née fille ne signifie pas être condamnée à une vie de souffrances et d’injustice. Ensemble, nous devons veiller à ce que :

CHACUNE soit en sécurité et à l’abri de la violence basée sur le genre.

Les droits fondamentaux de CHACUNE soient respectés, y compris ses droits en matière de procréation.

CHACUNE soit autonome sur le plan économique et à tous points de vue, grâce à son éducation, à l’égalité des chances, à sa participation et à son leadership.

Tel est l’impératif que je vous invite à respecter.

Franchissons ce pas et entamons une nouvelle ère historique.

Aujourd’hui et chaque jour, ONU Femmes défendra vaillamment les droits des femmes, l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes.

L’égalité des sexes est synonyme de progrès accomplis non seulement pour les femmes, mais pour tous.

Voir aussi

Message du Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon
Message de la Directrice générale de l'UNESCO, Mme Irina Bokova
Message de la Directrice générale de l'OMS, Dr Margaret Chan
Message de l'Administratrice du PNUD, Mme Helen Clark
Message du Directeur général de l'OIT, M. Guy Ryder

En Tunisie, le 8 mars a un goût de victoire cette année
Développement : l'ONU appelle à accueillir davantage la contribution des femmes
Puissant appel en faveur de la pleine participation des femmes dans le façonnement de l’avenir du monde


8 Mars 2014 - Déclaration de la Marche Mondiale des Femmes

Nous renforçons nos luttes et notre solidarité pour faire progresser l’autonomie, la liberté et la défense de nos corps. Nous célébrons les progrès accomplis par les mouvements féministes dans le monde.

Les femmes dans le monde font face aux effets désastreux de situations politiques qui causent la violence et l'extrême pauvreté. Elles subissent les conséquences de la destruction et la surexploitation de la nature, notamment par les compagnies minières. Ces situations ont une incidence sur la vie de toutes les femmes dans le monde entier et nous mettent au défi de trouver des manières créatives pour y faire face. Pourtant, nous nous organisons et continuons à renforcer nos actions et nos luttes afin de construire des alternatives pour que les femmes puissent vivre en plénitude.

En Afrique, notamment en République Centrafricaine, les femmes, même en situation de guerre, ont travaillé très fort pour qu’une femme, Mme Catherine Samba-Panza, puisse être élue à la tête de l’Etat de transition. Il s'agit d'une première étape dans la lutte pour accroître la participation des femmes dans le processus de négociation en cours. Dans ce pays, de nouveaux défis sont également à relever : celui du retour de 500.000 personnes déplacées ou réfugiées à Bangui, dans 16 municipalités et 78 sous-municipalités ; la reconstruction d'un Etat de droit ; la relance de l'économie malmenée par la guerre.

Récemment, le gouvernement d’Ouganda a adopté une loi qui criminalise l’homosexualité jusqu’à la peine de mort. Le ministre de l’éthique et de l’intégrité a par la suite déclaré que « les hommes qui violent les filles, c’est naturel », sous-entendant qu’un viol hétérosexuel est moralement préférable à des activités homosexuelles consensuelles. De plus, le président du Zimbabwe Mugabe a salué le gouvernement ougandais et annoncé que son pays devrait adopter une loi similaire dans l’avenir. Ces positions de chefs d’Etat montrent clairement le backlash des droits des femmes et des droits humains en général.

Au Sahara occidental, se poursuit la répression brutale du peuple sahraoui marocain vivant dans le territoire occupé par les forces de Laâyoune. L’Union nationale des femmes sahraouies (l'UNMS) dénonce la complicité des gouvernements européens qui ont signé l'accord de pêche entre l'Union Européenne et le Maroc, et appelle à la solidarité des femmes du monde entier. Lors de la récente conférence de solidarité avec les femmes sahraouies, un appel a été lancé à la communauté internationale, à l’ONU, à l'Union africaine et au Parlement européen pour mettre fin au pillage des ressources du Sahara occidental, pour condamner les violations des droits humains au Sahara occupé par le Maroc et mettre en place un mécanisme de protection des droits humains, pour l’élimination du mur de la honte et la mise en œuvre des résolutions de l'ONU, lesquelles prévoient un référendum libre et transparent sur l'autodétermination du peuple sahraoui.

Les femmes dans le monde arabe continuent de souffrir de la violence massive de pouvoirs conservateurs organisés. En Irak, au Yémen et en Syrie, des millions de femmes sont tuées dans une guerre soutenue par les puissances impérialistes. En Égypte et en Tunisie, les femmes luttent toujours pour obtenir leurs droits dans un processus de transition très dur. Les femmes marocaines se battent pour des réformes juridiques en renforçant leurs mouvements vers un changement progressiste. Les femmes palestiniennes subissent les pratiques offensives quotidiennes de l'occupation israélienne. Elles luttent pour leurs droits en temps que peuple et, en même temps, pour l’égalité sociale, et appellent à la solidarité pour mettre fin à l'occupation israélienne et pour l’application des droits niés du peuple palestinien.

En Asie, la privatisation rampante et l’appropriation par les entreprises des terres et des services publics continuent d’appauvrir les femmes et leurs familles, en particulier dans les communautés rurales et indigènes, les privant de leur accès à la nourriture et aux moyens d’existence. Cette situation rend les femmes, les filles et les enfants vulnérables à la traite, à l’exploitation, à la prostitution et aux violences sexuelles. De nombreuses entreprises privées en charge de l’aménagement de l’espace urbain ont détruit des communautés urbaines pauvres, les poussant vers la foret, les zones minières et les plages. Les entreprises qui s’accaparent les terres ont en réalité accentué les conséquences et dommages causés par les typhons et catastrophes naturelles. Dépossédées de services sociaux, de revenus et de moyens d’existence, les femmes voient en plus leur autonomie mise en danger par les forces religieuses fondamentalistes, leur déniant l’accès aux droits reproductifs, et promouvant l’homophobie et la lesbophobie.

L’existence généralisée des violences contre les femmes est un enjeu majeur, notamment en ce qui concerne la violence domestique et le viol conjugal, le mariage des enfants, et la traite des femmes et des filles. Les viols collectifs en Inde et la dégradation des conditions de travail dans la région restent de grandes préoccupations.

En Europe, les femmes sont dans les rues pour la défense du droit à l'avortement, droit qui est menacé dans de nombreux pays où l'avortement est déjà un droit acquis.

Dans l'État espagnol, le gouvernement de la droite ultraconservatrice veut changer la loi régissant l'accès à l'avortement. Les manifestations dénoncent également la montée du conservatisme et des groupes de droite, qui s’attaquent en particulier aux droits et aux acquis des femmes, de même que la répression de l'Etat face à la mobilisation populaire. En Europe, les femmes luttent chaque jour contre les politiques néo-libérales et les mesures d’austérité qui détruisent leur accès à la santé, à l’éducation, au logement et aux services publics, et mènent une partie du peuple vers le racisme et la xénophobie.

En Amérique latine, nous assistons aux tentatives de coup d'État contre le gouvernement constitutionnel du Venezuela par des attaques violentes et systématiques des forces de l'opposition en utilisant notamment les réseaux sociaux. Nos sœurs de la Marche Mondiale des Femmes ont dénoncé publiquement les attaques générées par la droite, soutenue par les chaînes de télévision américaines et celles de langue espagnole aux États-Unis.

Plusieurs pays dans le monde continuent de défendre leur territoire tout en faisant face aux agressions physiques et psychologiques. Les femmes font face aux violences sexuelles notamment à travers les mariages forcés et les mariages précoces qui entraînent les filles dans une situation d’esclavage, tout comme les conséquences du développement de l’industrie du sexe au niveau mondial.

La montée en puissance des compagnies transnationales a contribué à la dépossession des ressources naturelles comme la terre, l’eau et la forêt. Nous assistons au remplacement de l'agriculture familiale par la monoculture qui poussent les femmes et les communautés à une impasse, leur enlevant leurs moyens de subsistance. Les états démissionnent de leur responsabilité d'assurer l'accès aux services de santé, d’éducation et du logement. Les femmes et les familles en reçoivent la charge et la responsabilité sans aucun moyen de supporter les coûts qu'is représentent.

À travers le monde, nous continuons à militer pour l'élimination du patriarcat, du capitalisme et de la colonisation, en promouvant la défense des gouvernements progressistes de tous continents, lesquels pensent qu'un autre monde est possible. Dans ces situations, nous les femmes continuons à nous organiser, à trouver des moyens créatifs pour défendre la vie, pour élargir nos mouvements et nos alliances, générant des alternatives afin de pouvoir être ensemble en action.

La 9ème Réunion Internationale à São Paulo fut un moment de réaffirmation de notre force, de notre diversité, de notre unité et surtout de notre solidarité comme mouvement. Avec la force et l'inspiration des femmes qui nous ont précédées, nous femmes de la MMF marchons côte à côte avec les plus jeunes afin de préparer notre 4ème action mondiale en 2015 dans le but d’atteindre une mobilisation que nous permettra de nous renforcer dans la défense de nos corps et territoires, et de faire progresser l'indépendance, la liberté, la paix pour toutes les femmes et tous les peuples.

La solidarité entre les femmes du monde entier est essentielle pour la survie, la défense et l'avancement des femmes et des peuples.

Femmes du monde, nous serons en marche jusqu'à ce que toutes les femmes soient libres!

Voir aussi

Finies les paroles – place à l’action - Déclaration de la CSI
Une éducation de qualité pour les filles et les femmes est synonyme de progrès pour tous - Déclaration de l'IE


Le Canada célèbre la Journée internationale de la femme

Le ministre des Affaires étrangères John Baird et le ministre du Développement international et de la Francophonie, l’honorable Christian Paradis, ont fait aujourd’hui la déclaration suivante :

« La Journée internationale de la femme fournit l’occasion de célébrer les progrès réalisés dans l’avancement des droits des femmes. Elle permet aussi de réfléchir aux défis et aux obstacles que de nombreuses femmes doivent toujours surmonter, notamment dans les pays en développement.

« Le Canada fait figure de chef de file mondial dans la promotion de la participation active des filles et des femmes à tous les aspects de la société. C’est lui qui, en 2011, a piloté la résolution demandant de décréter la Journée internationale de la fille.

« Le Canada a fait de l’abolition des mariages précoces et forcés une priorité de sa politique étrangère et il joue un rôle important pour inscrire cette question au programme international des Nations Unies, au sein du Conseil des droits de l’homme, de l’Assemblée générale et de la Commission de la condition de la femme.

« Au Canada, la Semaine internationale de la femme 2014 se déroule sous le thème Forces des femmes, Forces du Canada. Durant la semaine, on encourage les Canadiens et les Canadiennes à célébrer les réalisations des femmes entrepreneures au Canada et dans le monde entier, et à réfléchir à leur apport. La réalisation du potentiel économique d’un pays est indissociable de la participation entière des femmes. »

Déclaration de la ministre Leitch au sujet de la Journée internationale de la femme

La Semaine internationale de la femme a pour objet de célébrer les femmes de tous âges, et de rendre hommage à leur apport inestimable à nos familles, nos collectivités et notre pays.

Le 8 mars est la Journée internationale de la femme. Chaque année, cette commémoration offre à la population canadienne l'occasion de souligner les réalisations des femmes. C'est un moment tout indiqué pour célébrer le potentiel extraordinaire des femmes et se tourner vers un avenir plus équitable pour les femmes, partout au pays et dans le monde.

Le thème retenu par le Canada pour la Journée internationale de la femme 2014 est : « Force des femmes, force du Canada : de la création d'entreprises à la création d'emplois, les Canadiennes vont de l'avant. »

Ce thème souligne le rôle de premier plan que jouent les entrepreneures et les dirigeantes d'entreprises dans l'économie canadienne. En fait, en 2011, les entreprises appartenant à des femmes ont injecté quelque 148 milliards de dollars dans l'économie canadienne, et les entreprises appartenant à des femmes emploient actuellement plus de 1,5 million de personnes au Canada.

Les femmes propriétaires d'entreprises ont une importance capitale pour le bien-être et la prospérité des collectivités, partout au Canada. Elles créent des emplois, stimulent la croissance et catalysent l'innovation, renforçant ainsi la compétitivité du Canada sur les marchés mondiaux. Dans le Plan d'action économique 2014, le gouvernement s'est engagé à promouvoir le mentorat parmi les femmes qui sont propriétaires d'entreprises. Je dirige cette initiative, et je mènerai des consultations pour déterminer comment faire en sorte que plus de femmes se lancent en affaires et réussissent. Cette démarche s'ajoute aux efforts déployés par de nombreux ministères fédéraux pour appuyer les petites entreprises et leurs propriétaires - hommes et femmes - d'un bout à l'autre du pays.

À l'occasion de la Journée internationale de la femme, j'invite toute la population canadienne à se joindre à nous pour célébrer l'apport exceptionnel des femmes, y compris les dirigeantes d'entreprises et les entrepreneures, qui subviennent aux besoins de leur famille, enrichissent leurs collectivités et aident à faire du Canada un pays où il fait bon vivre.

Voir aussi

Pour une plus grande reconnaissance et pour la valorisation continue de la contribution citoyenne des femmes (AFFC)
Journée internationale des femmes 2014 : inspirer le changement (CTC)
« Une éducation de qualité pour les filles et les femmes est synonyme de progrès pour tous » - Thème de la Journée internationale de la femme à explorer par les enseignants et enseignantes du monde entier (FCE)
Message du Président national du SCFP, M. Paul Moist


Déclaration du Comité 8 mars - Femmes de diverses origines

Ce 8 mars 2014, nous déclarons notre solidarité avec les plus pauvres et les plus vulnérables d’entre nous. Nous descendrons dans la rue afin de dénoncer la PRÉCARITÉ et l’insécurité imposées par un système basé sur les inégalités économiques, sociales, et politiques. Nous rejetons les stratégies de diversion gouvernementales suscitant la peur autour de l’identité culturelle, et nous nous focalisons sur les conditions vécues par la vaste majorité d’entre nous. Ensemble, nous briserons l’immense cage de verre du capitalisme et du patriarcat.

Au Canada et partout dans le monde, la plupart des femmes se retrouvent au bas de la pyramide des inégalités. De plus, les politiques de nos gouvernements contribuent à élargir davantage l’écart entre les nantis et les démunis en fournissant aux capitalistes une main-d’œuvre bon marché toujours plus vulnérable et flexible.

Au Québec, au Canada et comme partout, on nous impose la précarité à plusieurs niveaux, comme faisant partie de l’ordre mondial établi.

LA PRÉCARITÉ AU TRAVAIL – Des emplois sous-payés, à temps partiel, sans bénéfices et protection, non-syndiqués, la Walmartisation du secteur des services occupé par les femmes en majorité. Le nombre de femmes travaillant au salaire minimum, occupant un emploi à temps partiel (70%), et cheffes de familles monoparentales dépasse largement celui des hommes. Encore aujourd’hui, au Canada, pour chaque dollar gagné par un homme, une femme ne gagne que 0.70$.

Autres conditions précaires : les travailleuses domestiques se voyant refusées la protection de la CSST, car leurs activités ne sont pas considérées comme un ” vrai travail”. Les femmes, surtout philippines, venant au Canada en vertu du programme discriminatoire et raciste des Aides familiales, peuvent se faire refuser le statut de résidente permanente si elles tombent malades, ou si elles ne réussissent pas à compléter deux ans de service chez leur employeur dans le temps prescrit.

LA PRÉCARITÉ CAUSÉE PAR LES GUERRES IMPÉRIALISTES ET LA SOIF INSATIABLE DES SOCIÉTÉS TRANSNATIONALES pour contrôler les ressources de la planète laissant derrière pauvreté et désastres environnementaux. Des millions de personnes sont obligées de migrer pour survivre.

LA PRÉCARITÉ DE LA MIGRATION aggravée par les changements dans les politiques d’immigration et d’accueil de réfugiés. Le chômage est déjà deux fois plus élevé chez les immigrantEs que chez les personnes nées au pays (15% plutôt que 7.5%), les diplômes et les qualifications acquis à l’étranger ne sont pas reconnus, rendant des milliers d’immigrantEs spécialisées plus vulnérables. Entretemps, les politiques de recrutement visent une main-d’œuvre plus précaire encore et moins apte à revendiquer ses droits. Depuis 2008, le Canada reçoit plus de travailleuses étrangères temporaires que d’immigrantEs permanentes, une tendance qui se maintient. Plusieurs immigrantes se voient obligées de prendre la clandestinité, et elles deviennent une proie facile pour les agences et les employeurs cherchant à faire baisser les salaires. Nous appuyons donc la demande de régularisation des migrantEs sans statut.

LA PRÉCARITÉ DE LA SÉCURITÉ PHYSIQUE ET DE LA MATERNITÉ Les changements des politiques d’immigration et de l’accueil des réfugiés ont un impact dévastateur sur les femmes. Celles-ci deviennent davantage dépendantes de leurs conjoints et aussi plus vulnérables aux abus et à la violation de leurs droits parentaux. Surtout, si elles viennent au Canada en tant qu’épouse parrainée. L’oppression et la violence affecte aussi la sécurité physique des femmes queer et trans. Le libre choix en matière de reproduction est constamment menacé.

LA PRÉCARITÉ DES FEMMES AUTOCHTONES au Canada et à travers le monde, dont les terres sont volées, les communautés détruites par des projets d’extraction minière ou forestière. Plus de 600 femmes autochtones sont tuées et disparues au Canada. Nous joignons nos sœurs autochtones pour demander que justice soit faite pour elles.

LA PRÉCARITÉ DES ÉTUDIANTES, dont la majorité sont obligées de combiner travail et études, d’accumuler des dettes, sans débouchés adéquats sur le marché du travail.

LA PRÉCARITÉ SOCIALE : les attaques constantes aux maigres acquis sociaux concernant le logement, le transport, l’éducation et la santé, fragilisent davantage la condition des femmes. Particulièrement, celles qui sont âgées, seules, ou handicapées ; même les enfants de migrantes se voient souvent refusés l’accès à l’éducation et aux services sociaux.

LA PRÉCARITÉ DÉCOULANT DU RACISME : la discrimination contre les femmes autochtones, les migrantes, notamment les nouvelles arrivantes, les femmes de couleur, et de plus en plus, les musulmanes, le taux d’emploi chez ces dernières étant systématiquement inférieur à ceux de la population générale au Canada.

LA PRÉCARITÉ DUE À LA MARCHANDISATION DU CORPS DE LA FEMME : la publicité sexiste, l’exploitation et le trafic sexuel, où le corps de la femme est considéré comme une marchandise, sont de plus en plus banalisés. Notre corps devient une marchandise comme les autres, bonne à vendre ou à louer.

À l’occasion du 8 mars, nous invitons les femmes de toutes origines et leurs alliés à venir manifester leur volonté de briser la cage de verre qui nous maintient dans la pauvreté, la soumission et l’inégalité, et de nous opposer à logique du capitalisme et du patriarcat. Il n’y a pas de fatalité ! Unissons-nous en solidarité avec les plus opprimées d’entre nous, organisons-nous toutes ensembles afin de nous libérer. En cette Journée internationale des femmes, continuons la fière tradition de la lutte des femmes pour la justice et l’égalité, qui a été à l’avant plan de plusieurs changements importants, et exigeons une FIN À LA PRÉCARITÉ!

Voir aussi

Journée internationale des femmes : renforcer l'égalité réelle entre les femmes et les hommes (CDPDJ)
La conciliation travail-famille : la clé pour une société égalitaire (FAE)