Rwanda - Miser sur les femmes pour relancer le pays

Rwanda - Miser sur les femmes pour relancer le pays

Un article de Claude Gauvreau pour Actualités UQAM, 7 avril 2014

Au Rwanda, 20 ans après le génocide, les femmes occupent une place centrale dans la vie publique.

Née en Éthiopie de parents rwandais et étudiante à la maîtrise en science politique, Sandra Gasana a présenté une communication au colloque Femmes, rapports de sexe et génocide des Tutsi, qui s'est tenu à l'UQAM le 4 avril dernier. Organisé par le Réseau québécois en études féministes, cet événement  visait à commémorer le 20e anniversaire du génocide commis au Rwanda, une tragédie qui, en trois mois, a causé la mort de 800 000 personnes, en majorité des Tutsis, et qui continue de hanter les mémoires de milliers de veuves, d'orphelins et d'autres rescapés.

L'étudiante s'intéresse à l'impact de lois progressistes sur les veuves qui ont survécu  au génocide. Pour les fins de son mémoire, elle doit bientôt se rendre au Rwanda afin d'y poursuivre ses recherches de terrain et réaliser des entrevues avec une vingtaine de femmes, en collaboration avec une association qui défend les intérêts des veuves. «Avant le génocide, les femmes ne pouvaient pas être propriétaires d'une terre ou d'une maison,  souligne Sandra Gasana. En 1999 et en 2005, le parlement rwandais, dont 64 % des membres sont des femmes [N.D.L.R: grâce, en partie, à un système de quotas], a adopté une loi sur la famille et la succession et une autre sur la propriété foncière. Je veux comprendre comment ces lois se sont traduites dans la réalité, dans quelle mesure elles ont permis aux veuves, qui comptent parmi les femmes les plus vulnérables, d'acquérir davantage d'autonomie dans leur vie.»

Les femmes occupent une place de plus en plus importante au Rwanda, non seulement dans la vie politique mais aussi dans la société civile. «Des centaines de milliers d'hommes ont été tués pendant le génocide, de nombreux autres ont été emprisonnés ou ont fui le pays. Le Front patriotique rwandais (FPR), qui a pris le pouvoir au lendemain du génocide, devait miser sur les femmes pour reconstruire le pays», explique la candidate à la maîtrise.

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