Égalité des sexes : constance des progrès accomplis grâce à l'action de l’Union européenne

Égalité des sexes : constance des progrès accomplis grâce à l'action de l’Union européenne

En 2013, la Commission européenne a poursuivi son action en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, prenant notamment des mesures pour supprimer les différences entre les sexes en matière d’emploi, de rémunération et de pension de retraite, pour combattre la violence et promouvoir l’égalité dans le processus de prise de décision. Les efforts déployés portent leurs fruits: on observe des progrès tangibles dans la lutte contre l'écart de rémunération entre hommes et femmes , notamment grâce à une initiative que la Commission a prise pour améliorer la transparence des rémunérations (IP/14/222), et dans l'accroissement de la présence féminine au sein des conseils d'entreprise. Telles sont les principales conclusions du rapport annuel de la Commission sur l’égalité entre les femmes et les hommes qu'elle publie ce jour parallèlement à son rapport annuel sur l'application de la charte des droits fondamentaux (voir IP/14/422). Mais des problèmes persistent: aux rythmes de progression actuels, il faudra presque 30 ans pour atteindre l’objectif que l’UE s'est fixé de hisser le taux d'emploi des femmes à 75 %, 70 ans pour faire de l’égalité de rémunération une réalité et 20 ans pour atteindre la parité dans les parlements nationaux (c'est-à-dire 40 % au moins de représentants de chaque sexe).

«L’Europe défend l’égalité des sexes depuis 1957. Ce principe est inscrit dans les gènes de l’Union européenne, restés intacts en dépit de la crise économique», a déclaré Mme Viviane Reding, vice-présidente de la Commission et commissaire chargée de la justice. «Pour nous, Européens, l'égalité entre les femmes et les hommes n’est ni une «option», ni un «luxe», c'est un impératif. Nous pouvons être fiers de ce que l’Europe a accompli ces dernières années. Loin d'être une chimère, l'égalité des sexes devient progressivement une réalité européenne. Je suis convaincue qu’ensemble, nous pouvons également combler les écarts persistants en matière de rémunération, d’emploi et de poste de décision.»

Il ressort du rapport annuel sur l’égalité entre les femmes et les hommes que les écarts entre les sexes ont sensiblement diminué ces dernières années, mais que les progrès réalisés varient selon les États membres et que des disparités subsistent dans différents domaines et ce, au détriment de l’économie européenne.

L’action de l’UE accélère la progression vers l’égalité des sexes

Accroître le taux d'emploi des femmes: de 58 % en 2002, le taux d'emploi des femmes dans l'UE a progressé pour atteindre 63 %. Le concours financier de l’Union a contribué à cette progression: au cours de la période de financement 2007-2013, un montant estimé de 3,2 milliards d’euros au titre des Fonds structurels a été alloué pour des investissements dans les structures d’accueil des enfants et le financement de mesures favorisant la participation des femmes au marché du travail, ce qui a entraîné un important effet de levier.

Réduire l'écart de rémunération, qui continue de stagner à 16,4 % au niveau européen: la Commission a intensifié ses efforts en menant des campagnes de sensibilisation sur l’écart de rémunération qui persiste entre les hommes et les femmes, en dénonçant ces différences de rémunération par la création d'une journée européenne de l’égalité salariale (IP/14/190) et en contrôlant l’application de la législation sur l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes (IP/13/1227). En mars 2014, elle a également appelé à de nouveaux progrès en recommandant aux États membres d’améliorer la transparence salariale et, ainsi, de venir à bout des écarts de rémunération (IP/14/222).

Briser le plafond de verre qui empêche les femmes d'accéder aux conseils de société: la proposition de directive de la Commission visant à porter la proportion des membres du sexe sous-représenté parmi les administrateurs non exécutifs des conseils d'entreprise à 40 % d'ici 2020, qui a reçu au mois de novembre 2013 le large soutien du Parlement européen, a bien avancé dans le processus d'adoption législatif (IP/13/1118). En conséquence, depuis que la Commission a annoncé en octobre 2010 qu'elle envisageait la possibilité de légiférer, le nombre de femmes siégeant dans les conseils de société n'a cessé d'augmenter pour passer de 11 % cette année-là à 17,8 % en 2014, soit un rythme de progression 4 fois plus élevé qu’entre 2003 et 2010.

En 2013, l’UE a pris des mesures pour protéger femmes et jeunes filles de la violence fondée sur le sexe en légiférant, en arrêtant des mesures concrètes relatives aux droits des victimes et en adoptant un train de mesures très complet pour éradiquer les mutilations génitales féminines (IP/13/1153). Elle a également cofinancé 14 campagnes publiques nationales de lutte contre les violences fondées sur le sexe (à hauteur de 3,7 millions d’euros), ainsi que des projets menés par des organisations non gouvernementales (11,4 millions d’euros).

Services de garde d'enfants: depuis 2007, la proportion d’enfants pris en charge dans des structures d'accueil organisées a sensiblement augmenté (passant de 26 % en 2007 à 30 % en 2011 pour les enfants âgés de moins de trois ans, et de 81 % à 86 % pour les enfants ayant entre trois ans et l’âge de la scolarité obligatoire (IP/13/495). Par ailleurs, la Commission a, en 2013, adopté un rapport complet sur la réalisation des «objectifs de Barcelone» en matière de fourniture de services de garde d’enfants.

Quelles difficultés persistent?

Bien que les femmes représentent 60 % des diplômés de l'enseignement supérieur, elles continuent de percevoir des rémunérations horaires inférieures de 16 % à celles des hommes. En outre, elles sont davantage susceptibles de travailler à temps partiel (32 % de femmes contre 8,2 % des hommes) et d’interrompre leur parcours professionnel pour s’occuper de personnes à charge. De ce fait, l’écart en matière de pensions de retraite entre hommes et femmes s’élève à 39 %. Les veuves et les parents isolés, essentiellement des mères, constituent un groupe particulièrement vulnérable, et plus d’un tiers de ces derniers perçoivent des revenus insuffisants.

Bien que le taux d'emploi des femmes ait augmenté, il n'atteint encore que 63 % contre 75 % chez les hommes. Cette situation est principalement due à la crise économique, qui a détérioré la situation de l'emploi des hommes.

Les femmes continuent de faire les frais du travail non rémunéré au sein du ménage et de la famille. En effet, elles consacrent en moyenne 26 heures hebdomadaires à leurs enfants et aux tâches ménagères, alors que ce temps se réduit à 9 heures pour les hommes.

Elles continuent à avoir moins de chances d’occuper des fonctions de haut rang. Elles représentent en moyenne 17,8 % des membres des conseils des plus grandes sociétés cotées en bourse, 2,8 % des présidents directeurs généraux, 27 % des ministres de haut rang de formations gouvernementales et 27 % des membres de parlements nationaux.

D'après les résultats de la première enquête que l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) a menée à l’échelle de l’Union sur les violences à l'égard des femmes, fondée sur des entretiens avec 42 000 femmes, une femme sur trois (33 %) a subi des violences physiques et/ou sexuelles depuis l’âge de 15 ans.

Contexte

Le rapport publié aujourd’hui donne un aperçu des principales avancées d'ordre juridique et politique que l’UE a enregistrées en matière d’égalité des sexes au cours de l’année écoulée, et présente des exemples de politiques et d’actions entreprises dans les États membres. Il analyse également les tendances récentes, sur la base de données scientifiques et d'indicateurs clés qui orientent le débat sur l’égalité des sexes; il est complété par une annexe statistique contenant de plus amples détails sur les réalisations des États membres.

Le rapport s'articule autour des cinq priorités fixées par la Commission européenne dans sa stratégie pour l'égalité entre les femmes et les hommes: égalité d'indépendance économique; égalité de rémunération pour un même travail ou un travail de même valeur; égalité dans la prise de décision; dignité, intégrité et fin des violences fondées sur le sexe; égalité entre les femmes et les hommes dans les politiques extérieures, et questions transversales.

Consultez les fiches d'information

Stimuler l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'UE
Équilibre entre les femmes et les hommes au sein des organes dirigeants des entreprises