Égypte : agresser les femmes pour les éloigner de la place publique
Un article de Claude Lévesque pour Le Devoir, 16 avril 2014
Pendant les manifestations de masse qui se sont succédé depuis 2011 à la place Tahrir, au Caire, les viols et les autres actes violents dirigés contre les femmes ont défrayé la chronique. Même si l’on en parle beaucoup moins aujourd’hui, vu que le square emblématique est moins souvent noir de monde, ce genre d’agression demeure très fréquent.
Dans les grandes manifestations, le modus operandi est généralement le suivant : une bonne dizaine d’hommes, parfois plus, entourent une ou deux victimes, leur arrachent les vêtements et passent à divers types d’agressions sexuelles.
Les forces de sécurité n’interviennent pour ainsi dire jamais. Quand elles le font, les victimes sont souvent considérées comme des coupables.
C’est ce que révèle un rapport d’enquête publié mercredi par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), en collaboration avec trois organisations non gouvernementales égyptiennes. Fait troublant, ces groupes constatent que pas un seul responsable n’a comparu devant la justice.
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