Une étude révèle que la prosodie prédit la compréhension en lecture aussi bien que la fluidité
Un article par Pierre-Etienne Caza pour Actualités UQAM, 28 avril 2014
On sait déjà que l'apprentissage de la lecture est à la base de la réussite scolaire. Il faut d'abord apprendre aux enfants à reconnaître les mots, bien sûr, mais il faut aussi, et surtout, que ceux-ci comprennent le sens des phrases lues. Comment les enseignants parviennent-ils à inculquer cette habileté essentielle à leurs élèves? «Des chercheurs américains ont découvert il y a quelques années une corrélation entre la fluidité et la compréhension en lecture. Généralement, les élèves qui lisent vite sont ceux qui comprennent le mieux, affirme Marie-Soleil Arcand, diplômée de la maîtrise en éducation. Sur la base de cette corrélation, on s'est emballé et la fluidité a été élevée au rang de principe sacré aux États-Unis, avec quelques échos au Québec.»
Ce discours suscite toutefois un malaise chez les enseignants, car la réalité est plus complexe. Un élève qui lit trop rapidement risque de ne pas saisir le sens du texte qu'il a sous les yeux, au même titre qu'un autre qui lit trop lentement. Comment définir le bon rythme? Y a-t-il d'autres facteurs qui entrent en jeu et qui influencent la compréhension? Marie-Soleil Arcand vient de publier un article dans la revue Scientific Studies of Reading faisant état de résultats de recherche qui confirment que la prosodie est aussi importante que la fluidité lors de l'apprentissage de la lecture.
La prosodie, c'est la capacité de lire avec expression. «On pense que les jeunes lecteurs, contrairement aux adultes, ont besoin de se lire le texte et de s'écouter en train de le lire pour le comprendre, d'où l'importance de la prosodie», explique le professeur du Département d'éducation et formation spécialisées Éric Dion, qui a dirigé le mémoire de la chercheuse.
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