Retrait du prix Thérèse-Casgrain du bénévolat : mépris et ignorance de la part du gouvernement Harper

Retrait du prix Thérèse-Casgrain du bénévolat : mépris et ignorance de la part du gouvernement Harper


Bibliothèque et Archives Canada/Crédit : Yousuf Karsh/Collection Thérèse-F.-Casgrain/Acquisition

QUÉBEC, le 5 août 2014 /CNW Telbec/ - Le Comité national des femmes du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec joint sa voix à celle de nombreux citoyens, citoyennes et groupes de la société civile qui ont dénoncé la décision du gouvernement Harper d'abolir le prix Thérèse-Casgrain du bénévolat pour le remplacer par les Prix du Premier ministre pour le bénévolat.

Cette décision aussi arbitraire qu'aberrante, prise discrètement en 2010, s'inscrit dans la triste continuité des gestes obscurantistes posés par ce gouvernement conservateur depuis son élection. En plus de viser directement les forces vives de l'action féministe au Canada en sabrant le financement des groupes de défense des droits, en abolissant les trois quarts des bureaux de condition féminine Canada au pays, ou encore en retirant à ses propres employées le droit à l'équité salariale, le gouvernement de Stephen Harper s'attaque au symbole de la lutte des femmes au Québec que représentent l'image et le nom de Thérèse Casgrain. Pour Denise Boileau, vice-présidente responsable du dossier de la condition féminine au Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), ce nouvel épisode rappelle « qu'il faut continuer de lutter contre l'amnésie collective qui relègue l'action féministe aux marges de l'histoire ».

Le SFPQ demande au premier ministre Harper de donner à la mémoire de Thérèse Casgrain le rayonnement qu'elle mérite, en créant une nouvelle occasion d'honorer sa contribution exceptionnelle à l'histoire canadienne, comme le suggère le Conseil du statut de la femme. Incidemment, les membres du Comité national des femmes invitent le gouvernement fédéral à profiter de cette controverse pour opérer un changement de cap majeur en regard du soutien à l'action féministe au Canada.

Militante pour la justice sociale et les droits de la personne

Thérèse Casgrain, associée à la longue marche des femmes vers la citoyenneté politique, est une figure majeure de l'histoire politique du Québec. Son implication dans la lutte pour le droit de vote des femmes est reconnue. Les travailleuses du Québec ont bien des raisons d'entretenir la mémoire de cette militante qui, bien avant les bouleversements de la Révolution tranquille, a revendiqué l'amélioration des conditions de travail des femmes, leur accès aux professions libérales et l'application du principe « à travail égal, salaire égal ». En plus d'être candidate aux élections provinciales de 1942, Mme Casgrain fut la première femme à la tête d'un parti politique. Son parcours féministe s'étend sur plus de cinq décennies et l'amènera notamment de la Ligue des droits de la femme à la Fédération des femmes du Québec (elle contribue à sa fondation en 1966).

Le SFPQ est un syndicat indépendant qui regroupe environ 42 000 membres à travers le Québec, dont quelque 31 000 d'entre eux sont issus de la fonction publique québécoise et répartis comme suit : près de 27 000 employés de bureau et techniciens et environ 4 000 ouvriers travaillant au sein de divers ministères et organismes. Les 11 000 autres membres proviennent du secteur parapublic.