Étude « Les diplômés universitaires ayant des niveaux de compétence moindres en littératie et en numératie »

4 nov 2014

Étude « Les diplômés universitaires ayant des niveaux de compétence moindres en littératie et en numératie »

En 2012, plus du quart des diplômés universitaires au Canada âgés de 25 à 65 ans avaient un score en littératie qui se situait au deuxième niveau ou moins (sur cinq niveaux) selon une enquête sur les compétences des adultes menée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

L'enquête, réalisée dans le cadre du Programme pour l'évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) de l'OCDE, évaluait le degré de maîtrise des compétences relatives à la littératie, à la numératie et à la résolution de problèmes dans un environnement hautement technologique.

Selon le PEICA, une personne ayant un niveau de littératie moindre est moins susceptible de pouvoir intégrer de l'information provenant de plusieurs sources et ne peut parfois exécuter que des tâches d'une complexité limitée.

Les personnes ayant un plus faible niveau de numératie sont moins susceptibles de pouvoir traiter des données mathématiques complexes et d'utiliser des stratégies de résolution de problème, et plus susceptibles d'être capables d'exécuter uniquement des opérations mathématiques simples.

Parmi tous les Canadiens âgés de 25 à 65 ans en 2012, près de la moitié (49 %) avaient des compétences de niveau moindre en littératie, et environ 55 % avaient des compétences de niveau moindre en numératie (niveau 2 ou moins).

Les personnes les moins scolarisées étaient les plus susceptibles d'avoir des niveaux de compétence moindres en littératie et en numératie. Ainsi, 88 % des personnes âgées de 25 à 65 ans qui n'avaient pas de diplôme d'études secondaires se situaient à un niveau moindre en littératie.

Cependant, une certaine proportion de diplômés universitaires se situait dans des niveaux moindres en littératie et en numératie (niveau 2 ou moins). Plus précisément, 27 % des diplômés universitaires se situaient dans des niveaux moindres en littératie en 2012, et 32 % étaient situés dans des niveaux moindres en numératie.

Les diplômés universitaires nés à l'étranger sont plus susceptibles d'avoir des niveaux moindres de compétence en littératie et en numératie

Les diplômés universitaires nés à l'étranger, particulièrement ceux qui ont obtenu leur diplôme à l'extérieur du Canada, étaient plus susceptibles d'avoir des niveaux de compétence moindres en littératie et en numératie (niveau 2 ou moins).

Il est important de souligner que pour tous les répondants, les tests ont été effectués en anglais ou en français seulement, ce qui signifie que les résultats obtenus par les diplômés universitaires nés à l'étranger peuvent dépendre de leur connaissance de la langue du test.

En 2012, 45 % des diplômés universitaires nés à l'étranger étaient situés dans des niveaux moindres en littératie et 46 % étaient situés dans des niveaux moindres en numératie. Parmi ceux qui ont obtenu leur diplôme en dehors du Canada, 54 % avaient des niveaux moindres en littératie et en numératie.

En comparaison, 16 % des diplômés universitaires nés au Canada étaient situés dans des niveaux moindres en littératie, et 23 % étaient situés dans des niveaux moindres en numératie.

Le nombre de livres à la maison au cours des années du secondaire est lié aux compétences en littératie et en numératie à l'âge adulte

Au sein de la population des diplômés universitaires nés au Canada, d'autres facteurs sont associés à des niveaux moindres en numératie et en littératie.

Par exemple, dans ce groupe, 27 % des femmes se situaient dans des niveaux moindres en numératie en 2012, comparativement à 17 % des hommes.

Les taux varient aussi selon l'âge. Les personnes âgées de 35 à 39 ans avaient les plus faibles proportions d'individus situés dans les niveaux moindres en littératie (9 %) et en numératie (17 %). En revanche, les personnes plus âgées (55 à 65 ans) avaient les proportions les plus élevées d'individus dans des niveaux moindres en littératie (24 %) et en numératie (29 %).

Le nombre de livres à la maison au cours des années du secondaire constitue une autre variable importante. Cette mesure peut servir à estimer l'accès au capital culturel.

Par exemple, chez les diplômés universitaires nés au Canada qui ont déclaré avoir moins de 10 livres à la maison, 31 % se situaient à un niveau moindre en littératie, comparativement à 9 % de ceux qui ont déclaré avoir plus de 200 livres à la maison. Un effet comparable a été constaté pour ce qui est des niveaux moindres en numératie.

Les compétences en littératie et en numératie varient aussi selon le domaine d'études. Plus particulièrement, les personnes ayant étudié en sciences, en technologies, en génie, en mathématiques ou en informatique étaient moins susceptibles que celles des autres domaines d'études d'être situées dans des niveaux moindres en littératie et en numératie.

Il importe de souligner que les compétences en littératie et en numératie à l'âge adulte ne dépendent pas nécessairement que de l'expérience scolaire ou de la formation obtenue, mais aussi de l'expérience acquise et maintenue sur le marché du travail.

Intégration au marché du travail

Les diplômés universitaires nés au Canada qui se trouvaient dans les niveaux inférieurs de compétence (niveau 2 et moins) étaient tout aussi susceptibles d'avoir un emploi que ceux qui se trouvaient dans la partie supérieure de l'échelle des compétences (niveau 3 et plus).

Ceux qui avaient un niveau 2 ou moins de compétence en numératie étaient toutefois moins susceptibles que les autres d'occuper des emplois professionnels ou de gestion.

Par exemple, parmi les diplômés universitaires nés au Canada qui avaient un emploi en 2012, la probabilité qu'une personne située dans les trois niveaux supérieurs de compétences en numératie occupe un emploi professionnel ou de gestion s'établissait à 94 % (les autres facteurs étant maintenus constants).

En comparaison, une personne ayant un niveau moindre de compétence en numératie avait 86 % de chances d'occuper un emploi professionnel ou de gestion. Cet écart persiste même quand on tient compte de toutes les autres différences relatives à l'âge, au sexe, à la province de résidence, à la langue, à la scolarité des parents, au capital culturel et au domaine d'études.