Il faut améliorer le secteur de l'éducation postsecondaire pour remédier aux lacunes relevées dans des compétences essentielles
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TORONTO, le 5 nov. 2014 /CNW Telbec/ - À la veille du deuxième Sommet annuel sur l'éducation postsecondaire et les compétences (2nd Annual Skills and Post Secondary Education Summit), le tout dernier rapport du Conference Board du Canada laisse entendre que même si le Canada produit effectivement des diplômés très qualifiés, certaines lacunes persistent dans les principales compétences nécessaires pour maintenir et améliorer nos résultats économiques et notre bien-être social.
« Le Canada produit certes des diplômés universitaires et collégiaux de même que des titulaires de certificats d'école de métiers, mais on est loin du compte pour ce qui est des niveaux de compétences atteints dans certains domaines clés, comme la pensée critique, la numératie, l'innovation et les compétences améliorant l'employabilité, explique Daniel Munro, coauteur du rapport. Nous devons mieux éduquer et former les Canadiens afin qu'ils acquièrent les bonnes compétences pour réussir professionnellement et contribuer à la société. »
FAITS SAILLANTS
- Le Canada fait partie des chefs de file mondiaux pour ce qui est de l'achèvement des études postsecondaires (EPS) - 53 % de sa population est titulaire d'un diplôme d'enseignement supérieur et 12 % détient un certificat d'une école de métiers.
- La littératie, la numératie et les compétences en résolution de problèmes des adultes canadiens sont moins impressionnantes qu'on ne s'y attendrait dans un pays au niveau d'achèvement des études postsecondaires aussi élevé.
- La formation offerte par les employeurs et la formation en milieu de travail accusent un retard sur des pays comparables et tend à profiter à ceux qui ont le moins besoin de perfectionner leurs compétences.
- Un secteur de l'EPS très performant est un des moteurs essentiels de la compétitivité économique et du bien-être individuel, politique, social et culturel.
- Il faut s'intéresser davantage aux questions relatives à la qualité de l'EPS et de l'acquisition des compétences.
D'après le rapport, intitulé Les compétences - Où en sommes-nous aujourd'hui? EPS et état des compétences au Canada, environ 53 % des adultes canadiens sont titulaires d'un diplôme universitaire ou collégial et 12 %, de certificats d'école de métier. De plus, les adultes canadiens se situent dans la moyenne, voire au-dessus, des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en littératie et en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique. Cependant, comme, proportionnellement, les Canadiens sont plus nombreux que les habitants d'autres pays à faire des études supérieures, nous devrions obtenir de meilleurs résultats en littératie et en résolution de problèmes.
La performance du Canada est faible en numératie des adultes, où nous tombons sous la moyenne de l'OCDE, et en nombre de diplômés en sciences, technologie, génie et mathématiques (STIM). La proportion d'étudiants décrochant des diplômes en génie, en sciences physiques, en sciences de la vie, en mathématiques, en informatique et en sciences de l'information (par rapport à d'autres domaines) stagne depuis 20 ans. Le Canada produit également trop peu de diplômés des cycles supérieurs (en particulier de doctorats), surtout dans les domaines clés des STIM.
Étant donné l'importance accrue des sciences, de la technologie et des compétences en recherche avancée pour l'innovation, la commercialisation et la productivité, ces tendances pourraient nuire au bien-être économique et social. Depuis plusieurs décennies, dans les bilans comparatifs des Performances du Canada dressés par le Conference Board, le Canada accuse un sérieux retard sur des pays étrangers comparables pour ce qui est de la croissance de la productivité et de l'innovation - il obtient des C ou des D en productivité et constamment des D en innovation. Pour améliorer ses résultats sur le plan de l'innovation et de la productivité, le Canada aura besoin de plus de gens possédant des connaissances et des compétences techniques en sciences, en génie, en informatique et en sciences de l'information; de plus de titulaires de doctorat possédant des compétences en recherche avancée capables de travailler dans des cadres non universitaires; et de diplômés possédant de meilleures compétences en innovation - y compris en résolution de problèmes, en créativité, en évaluation et gestion des risques, en établissement de relations et en gestion des affaires -, plus le sens de l'entrepreneuriat.
Les employeurs sont également inquiets au sujet des compétences essentielles de base, en innovation et améliorant l'employabilité des diplômés. Il ressort en effet d'une enquête récente du Conference Board du Canada que plus de 70 % des employeurs observent des lacunes dans la pensée critique et les compétences en résolution de problèmes des candidats aux postes et des nouvelles recrues. Entre un tiers et la moitié déclarent également relever chez les jeunes diplômés et les candidats aux postes des déficits en littératie, en communication (p. ex. à l'écrit et à l'oral) et en capacité à travailler en équipe. Les employeurs interrogés soulignent que ces lacunes sur le plan des compétences mènent à des produits et services de qualité moindre, à une plus faible productivité et à moins d'innovation. Ce dernier point est particulièrement préoccupant, étant donné la piètre performance à répétition du Canada au chapitre de l'innovation.
Parallèlement, les possibilités d'apprentissage et d'éducation offertes aux adultes pour maintenir et améliorer leurs compétences, y compris la formation en milieu de travail, sont limitées, moins nombreuses et leur impact est discutable.
- En 2009, seuls 31 % des Canadiens âgés de 25 à 64 ans participaient à une formation professionnelle continue informelle, soit un peu plus que la moyenne de l'OCDE de 28 %, mais bien moins que les premiers pays européens comme la Suède (61 %), la Norvège (47 %) ou la Finlande (44 %), et moins que les États-Unis (33 %).
- Les Canadiens reçoivent juste 49 heures de formation, soit moins que la moyenne de l'OCDE, qui est de 59 heures, et moins de la moitié des 105 heures fournies aux adultes du Danemark, qui se classe en tête à cet égard.
- Les dépenses des employeurs canadiens en formation et perfectionnement ont diminué de près de 40 % entre 1993 et 2010.
L'apprentissage et le secteur des métiers spécialisés occupent également une place essentielle dans l'EPS. La participation aux programmes d'apprentissage a nettement augmenté au cours des 20 dernières années et plus d'apprentis terminent leur formation, obtiennent leur certificat et en récoltent les fruits. Cependant, les taux d'achèvement restent problématiques et il n'est pas certain que les programmes d'apprentissage canadiens couvrent la bonne palette de professions.
Le rapport conclut qu'il faut prêter davantage attention au niveau de compétences atteint pour que le secteur de l'EPS maintienne et améliore ses résultats en tant que moteur de la croissance économique et du bien-être social.
Ce rapport et deux autres rapports fondamentaux préparés pour le Centre pour les compétences et l'éducation postsecondaire aideront à définir les objectifs et mesures d'une possible stratégie pancanadienne de l'éducation et à nourrir le dialogue au 2nd Annual Skills and Post-Secondary Education Summit, qui se tiendra à Toronto les 5 et 6 novembre prochains. Le Sommet accueillera des conférenciers nationaux et internationaux, dont le gouverneur général du Canada, Son Excellence le très honorable David Johnston.