« Sauvons les livres » oppose un non catégorique à la taxe de vente sur les livres

20 mar 2015

« Sauvons les livres » oppose un non catégorique à la taxe de vente sur les livres

MONTRÉAL, le 20 mars 2015 /CNW Telbec/ - Le Mouvement « Sauvons les livres » s'oppose fermement à l'imposition de la taxe de vente du Québec (TVQ) sur les livres. « Lever l'exemption dont bénéficie le livre serait un recul historique pour le milieu du livre et pour les lecteurs québécois », soutient la porte-parole du mouvement, Élodie Comtois. « Le livre n'est pas un produit de consommation comme les autres et il doit continuer de jouir d'un régime fiscal particulier compte tenu de son rôle de diffuseur de la culture et du savoir. Rappelons-le, taxer les livres, c'est imposer l'ignorance. »

C'est donc un non retentissant à cette recommandation contenue dans le rapport de la Commission Godbout sur la fiscalité québécoise que « Sauvons les livres » veut faire entendre au gouvernement de Philippe Couillard. Le mouvement est d'autant plus inquiet que le ministre des Finances, Carlos Leitao, confirmait hier que certaines des mesures proposées dans le rapport Godbout se retrouveront dans le budget qui sera déposé la semaine prochaine.

Le Québec ne doit pas devenir la première province canadienne à briser le régime d'exception dont profite le livre. Nulle part au Canada la taxe de vente provinciale ou la portion provinciale de la TVH n'est imposée aux livres. Ce serait pour le Québec, aux prises avec un taux alarmant d'analphabétisme, une bien triste façon de s'illustrer comme société distincte. Il existe aussi un quasi-consensus à ce sujet au sein des pays industrialisés puisque 30 des 34 pays membres de l'OCDE ont un régime particulier pour le livre et ont fait le choix de favoriser un meilleur accès au livre.

En arrivant au pouvoir en avril 2014, le gouvernement de Philippe Couillard a écarté le projet de réglementation du prix du livre, qui faisait pourtant consensus, arguant qu'une telle mesure exercerait une pression à la hausse sur les prix. Or cette réglementation aurait au contraire stabilisé les prix et se serait appliquée seulement sur les nouveautés pendant les neuf premiers mois, soit sur 5 % de la production. En revanche, imposer la TVQ touche 100 % de la production et provoquera une augmentation durable du prix des livres de plus de 10 %.

Les ventes de livres sont en baisse au Québec. Le recul était d'environ 9 % en 2013-2014 selon l'Observatoire de la culture et des communications. La fin de l'exemption de la TVQ viendrait plomber les ventes encore davantage surtout qu'elle s'ajouterait à la taxe fédérale de 5 % déjà perçue.

En rejetant l'idée du prix réglementé, le gouvernement Couillard avait promis un plan de soutien au réseau de librairies indépendantes frappé par de nombreuses fermetures. Un an plus tard, nous attendons toujours des mesures concrètes et structurantes.