L’avortement dans la mire du ministre Barrette

25 mar 2015

L’avortement dans la mire du ministre Barrette

Le ministre de la Santé Gaétan Barrette va limiter le nombre d’avortements pratiqués par les médecins québécois. Dans un document de travail ministériel, on apprend aussi que les avortements ne seront plus considérés comme des activités médicales prioritaires (AMP), ce qui entraînera la fermeture de cliniques et limitera l’accès aux soins.

Le diable se cache dans les détails. Depuis des mois, tous les intervenants du milieu de la santé demandent à voir les fameux règlements qui vont baliser le projet de loi 20. Une ébauche du règlement, obtenu par le Centre de santé des femmes de Montréal et consulté par Le Devoir, a mis le feu aux poudres. « Il ne faut pas que le projet de loi 20 passe comme ça, c’est extrêmement dangereux ! Tout l’aspect de la santé reproductive des femmes et la garantie d’un accès rapide à un avortement, c’est fondamental pour le droit des femmes. C’est le critère numéro un de l’égalité entre les hommes et les femmes. »

La directrice du Centre de santé des femmes, Anne-Marie Messier, est hors d’elle. Avec une trentaine de médecins et directrices de cliniques d’avortement et de planification des naissances, elles signent une lettre adressée au ministre Barrette pour dénoncer cette « attaque » envers les droits des Québécoises. « En dévalorisant le travail important des médecins (majoritairement des femmes) travaillant en avortement et de ceux offrant des services connexes en santé reproductive, le gouvernement libéral mine sérieusement le droit des femmes à des soins globaux de santé reproductive au Québec », écrivent-elles.

Les groupes de femmes en santé reproductive n’avaient pourtant rien vu venir. Dans la première ébauche du règlement accompagnant le projet de loi 20, on gardait le statu quo. La version du 18 mars a tout changé.

Dans un premier temps, on impose un quota maximal de 504 avortements par personne par année, du jamais-vu. D’autant plus que le nombre de médecins qui sont habilités à faire des avortements au Québec est très restreint.

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