Un véritable partage des congés parentaux : un pas de plus vers l’égalité entre les femmes et les hommes

7 mai 2015

Un véritable partage des congés parentaux : un pas de plus vers l’égalité entre les femmes et les hommes

Le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) a-t-il contribué à une plus grande égalité entre les femmes et les hommes ? Dans son plus récent avis, le Conseil du statut de la femme constate que le RQAP a un effet positif, mais qu’il faudra un meilleur partage du congé parental pour atteindre une véritable égalité conjugale. L’organisme propose des pistes d’action pour y arriver. Il recommande notamment un congé de paternité exclusif supplémentaire et une plus grande flexibilité du régime afin de permettre une meilleure conciliation travail-famille.

« Nous croyons qu’un père en congé parental, particulièrement s’il est seul avec son enfant, développe un lien privilégié avec lui et accroît son sentiment de compétence parentale. Les études démontrent que cette expérience favorise par la suite un meilleur partage des responsabilités au sein de la famille », a déclaré la présidente du Conseil, Mme Julie Miville Dechêne.

En conséquence, dans l’avis Pour un partage équitable du congé parental, le Conseil recommande, entre autres, d’instaurer un congé de paternité exclusif supplémentaire de trois semaines. Ce congé serait pris à même le congé parental, à condition que le père soit seul avec son enfant.

Une pièce maîtresse de l’égalité

Dans cet avis, le Conseil explique en quoi la question du partage des congés parentaux constitue une pièce maîtresse de la diminution des inégalités. Il présente les différents modèles de soutien à la parentalité mis en place dans le monde. Il s’intéresse à l’évolution de la répartition du travail entre les femmes et les hommes au Québec pour mieux comprendre le partage actuel des congés parentaux. Il y présente également les résultats d’une enquête qualitative qu’il a menée auprès de parents québécois.

Cette enquête a permis de dégager différentes données sur le partage des congés parentaux. Les couples rencontrés avaient beaucoup de points en commun : les pères ont tous utilisé l’ensemble du congé de paternité leur étant réservé (jusqu’à cinq semaines), mais peu ont  eu recours au congé parental partageable (jusqu’à 32 semaines – sept mois et demi). Généralement, ils assument moins de tâches domestiques et de soins aux enfants que leur conjointe. La charge mentale – c’est-à-dire la planification, la préparation, la prévision et la délégation des tâches – repose de façon disproportionnée sur les femmes.

S’adresser autant aux pères qu’aux mères

L’enquête révèle aussi que la prise d’un congé parental fait rarement l’objet de longues discussions dans un couple. « L’organisation du congé et de la parentalité se fait plutôt de façon instinctive. L’idée semble persister que le congé parental est d’abord la responsabilité de la mère, ce qui favorise peu un réel partage entre les parents », a soutenu la présidente. Pour que l’égalité entre les sexes progresse, le Conseil croit que la promotion de mesures d’articulation travail-famille doit s’adresser autant aux pères qu’aux mères. En ce sens, il formule huit recommandations à l’intention du gouvernement dans le document Pour un partage équitable du congé parental.