Pour une école moins blanche : Les efforts d’une formatrice Crie pour rendre le milieu de l’éducation plus sensible à la question autochtone
Source avec lien:
Décrochage endémique dans les classes autochtones, ignorance, voire indifférence dans les blanches. L’éducation est pourtant une planche de salut, à la fois pour le développement des communautés et pour tisser une cohabitation plus harmonieuse. Janet Mark travaille à la rendre plus sensible aux questions autochtones, des deux côtés de la réserve.
Elle a été l’une des rares représentantes de ces premiers peuples à siéger au Conseil supérieur de l’éducation du Québec (CSE), après avoir développé et dirigé le Service aux Premières Nations de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Son mandat terminé au CSE il y a quelques mois, elle continue d’accompagner les étudiants autochtones dans le milieu universitaire, milite pour l’inclusion de leurs perspectives dans les programmes de tous les Québécois et donne des formations au personnel destiné aux emplois nordiques.
En une génération, les femmes de sa famille, qui tiraient auparavant leur savoir et leur survivance de la forêt, sont devenues conseillères auprès des plus hautes instances de la province. La transformation est profonde, mais le lien, jamais coupé.
Sa mère, nomade, unilingue crie et analphabète, a vécu la sédentarisation, mais elle a choisi de s’installer à Senneterre. Janet Mark « échappe » ainsi aux réserves, « implantées pour mieux contrôler les autochtones », rappelle-t-elle, puis aux pensionnats. La fillette se présente néanmoins en première année sans pouvoir prononcer un mot de français.
[...]