Une année de réformes sur fond d’inquiétudes : Michèle Stanton-Jean tire un bilan critique de l’action du gouvernement Couillard

4 jan 2016

Une année de réformes sur fond d’inquiétudes : Michèle Stanton-Jean tire un bilan critique de l’action du gouvernement Couillard

Libérée de son devoir de réserve, Michèle Stanton-Jean reproche au gouvernement Couillard d’avoir semé l’inquiétude en instituant à la hâte une série de réformes tous azimuts. La dernière année a été « rock’n’roll », particulièrement en santé et en éducation, déplore la grande servante de l’État dans un entretien avec Le Devoir.
 
D’entrée de jeu, l’ex-sous-ministre fédérale de la Santé (1993-1998) signale que le nouvel encadrement des frais accessoires prévu dans la loi 20, adoptée il y a moins de deux mois, s’inscrit en faux contre les principes d’universalité et d’accessibilité de la Loi canadienne sur la santé. « Il est certain que cela porte atteinte à la Loi canadienne sur la santé », tranche-t-elle, ajoutant du même souffle que de nombreuses recherches ont démontré que l’accroissement des inégalités sociales peut provoquer des « perturbations dans une société ».
 
Mme Stanton-Jean juge « minable » la maigrelette croissance des dépenses permise par le Conseil du trésor en santé (1,4 %) et en éducation (0,2 %) en 2015-2016. « Je ne pense pas qu’il ne fallait pas mettre un certain ordre dans le système. Cependant, je trouve que la façon de procéder est difficile à comprendre. Les fonctionnaires se sont vu imposer des cibles budgétaires sans avoir le loisir de planifier comment les atteindre », regrette l’ancienne haute fonctionnaire, qui ne s’identifie à aucun parti politique. Mme Stanton-Jean a servi sous des gouvernements péquiste et libéral à Québec, puis progressiste-conservateur et libéral à Ottawa.
 
La course vers l’équilibre budgétaire a entraîné des « allers-retours » dans l’appareil gouvernemental, fait-elle remarquer, tout en pointant l’élimination de subventions à la culture scientifique. Le gouvernement libéral a usé d’une bonne vieille manœuvre pour justifier sa volte-face : « Il a fait porter l’odieux de la décision sur un de ses sous-ministres. » « Selon mon expérience, le sous-ministre ne prend pas les décisions importantes sans consulter son ministre. Je le sais, j’ai été sous-ministre », lance-t-elle.

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