Cybersexisme, une autre forme de violence

14 mar 2016

Cybersexisme, une autre forme de violence

« Sur Internet, les filles ont des stratégies d’évitement, comme dans la rue »

La violence en ligne touche d'abord les femmes. Selon une enquête publiée par la firme américaine Norton réalisée sur un panel de mille femmes de 18 ans, ou plus en Australie, près de la moitié d'entre elles ont déjà subi une forme de cyberviolence. Pour les femmes de moins de 30 ans, ce chiffre grimpe à 76 %. Selon cette étude, les femmes reçoivent deux fois plus de menaces de violences que les hommes.

Le terme de « cyberviolence » recouvre un large éventail de comportements, allant de la prise de contact non-désirée, aux menaces de mort ou de viol, en passant par le trolling, les commentaires sexistes et le harcèlement. Dans un cas sur cinq, c'est l'apparence physique des femmes qui est visée, un « cybersexisme », qui s'attaque aux femmes en tant que femmes. Ces formes de violence ont lieu sur les réseaux sociaux dans 66 % des cas, trois fois plus que par email (22 %) ou par texto (17 %).

Le phénomène s'est amplifié en deux décennie du fait de l'accès grandissant à Internet. 40 % de la population mondiale est aujourd'hui connectée, soit 3 milliards d'individus, pour moins de 1 % en 1995, rappelle un rapport de l'ONU publié en septembre. Intitulé « lutter contre la violence en ligne à l'égard des femmes et des jeunes filles : appel à une prise de conscience mondiale », ce document indique que 73 % des femmes « ont déjà été confrontées d'une manière ou d'une autre à des violences en ligne, ou en ont été victimes. » Là encore, ce sont les femmes de 18 ans à 24 ans qui sont les plus exposées.

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