Savoir écrire à l’université : des enjeux qui dépassent les frontières

15 mar 2016

Savoir écrire à l’université : des enjeux qui dépassent les frontières

Une collaboration UdeS-Brésil autour des compétences en littératie des étudiants universitaires

L’Office québécois de la langue française définit la littératie comme «l’ensemble des connaissances en lecture et en écriture permettant à une personne d'être fonctionnelle en société», précisant que le «seuil de connaissances nécessaires pour être fonctionnel change au fil du temps et est variable d'une société à l'autre.»

Avec des collègues membres du collectif de recherche sur la continuité des apprentissages en lecture et en écriture (CLÉ), les professeurs Olivier Dezutter et Christiane Blaser de la Faculté d’éducation, ainsi que Françoise Bleys du Centre de Langues de la Faculté des lettres et sciences humaines se trouvent au cœur d’un projet de recherche en partenariat avec trois universités de l’État de Sao Paulo au Brésil. Les chercheurs travaillent sur la littératie spécifique aux étudiants universitaires. Quelles sont les embuches auxquelles sont confrontés les étudiants qui doivent produire des textes à l’université? Quelles sont les ressources à leur disposition pour y arriver? Les étudiants d’ici envisagent-ils la production d’écrits dans la même perspective que ceux d’Amérique latine? Non seulement veut-on répondre à ces questions, mais aussi fournir des outils d’une part pour aider les étudiants à améliorer leurs aptitudes langagières et d’autre part pour sensibiliser les professeurs de toutes les disciplines à la nécessité d’accompagner les apprentissages des étudiants dans ce domaine.

«On n’a jamais fini d’apprendre à écrire!»

Olivier Dezutter parle avec verve de la prémisse des travaux qu’il conduit: «On s’intéresse au développement des compétences de lecture et écriture à tous les stades du parcours scolaire, y compris jusqu’à l’université. Il faut sortir d’une vision qui déplore des lacunes chez les étudiants et plutôt reconnaître qu’on n’a jamais fini d’apprendre à lire et écrire. Même à l’Université, on a une responsabilité de former les étudiants à l’écriture selon les genres de textes qu’on leur demande, et qui varient selon les disciplines étudiées.» À ce propos, le Centre de langues de l’UdeS propose aux étudiants allophones des cours sur la rédaction des genres universitaires et le Carrefour institutionnel de rédaction et de communication efficace (CIRCE) a développé des cours adaptés aux besoins de communication orale et écrite de programmes spécifiques, comme en génie, en administration ou en travail social. Cette approche a piqué la curiosité de chercheurs de l’Université de Sao Paulo (USP), qui venaient de mettre sur pied là-bas un laboratoire de littératie académique. Trois stagiaires brésiliennes, étudiantes à la maîtrise recherche, sont arrivées à l’UdeS le mois dernier grâce à une bourse du programme des futurs leaders des Amériques. Elles constatent que les cours offerts à l’intérieur de certains programmes de formation de l'UdeS sont un exemple inspirant par rapport aux projets qui se développent chez elles. «La collaboration entre le professeur d’une discipline qui travaille en partenariat avec le professeur de langue permet de créer des cours bien articulés. C’est une des choses qu’on aimerait proposer aussi. Chez nous toutefois, les services sont offerts sur une base de participation volontaire à l’extérieur du parcours académique », explique Jaci Brasil Tonelli.

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