Mexique : les lesboterroristes s’attaquent au patriarcat

13 avr 2016

Mexique : les lesboterroristes s’attaquent au patriarcat

Féministes lesbiennes radicales, les « lesboterroristes » provoquent la société mexicaine conservatrice. En choisissant d’exclure les hommes de leur vie, elles espèrent faire tomber le système patriarcal, à la source selon elles des meurtres massifs de femmes au Mexique.

Dans une salle municipale perchée au-dessus des méandres du marché de Tepito, quartier réputé comme l’un des plus dangereux de Mexico, une vingtaine de jeunes femmes assises en cercle conversent et réfléchissent à une riposte féministe. Avortements clandestins, féminicides, agressions sexuelles : sur des cartons blancs placardés aux murs et aux fenêtres, elles ont inscrit des mots crus, miroir de réalités violentes du quotidien qu’elles cherchent à fuir.

L’École des droits des jeunes femmes, qui en est à sa troisième édition, constitue l’un des rares endroits de la capitale où les Mexicaines peuvent discuter de sujets délicats, quasi tabous dans leur pays, que ce soit de violence conjugale, de meurtres de femmes ou de l’emprise du machisme sur la société. "« On vient chercher des pistes de réflexion pour mieux vivre en société et pour éviter qu’on nous maltraite. C’est difficile de parler de féminisme à Mexico; même dans les universités, c’est très mal vu »", raconte Isabel, 22 ans, étudiante en criminologie qui s’affiche féministe en dépit des critiques de ses proches.

L’atelier du jour porte sur l’hétéronormativité de la société, soit la perception de l’hétérosexualité comme l’orientation sexuelle normale et supérieure aux autres. "« La société capitaliste et patriarcale, qui soutient l’hétéronormativité, est un régime politique. Les hommes sont à la source de la violence qui tue les femmes au Mexique. Être lesbienne, ça ne veut pas dire avoir toutes les femmes dans son lit. C’est une action politique, une manière de sortir les hommes et la violence de notre quotidien »", explique l’une des six organisatrices de l’École, Itzel Diaz, aux jeunes femmes aux styles vestimentaires bigarrés.

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