Jeunes féministes : pour une valorisation du travail domestique!

23 juin 2016

Jeunes féministes : pour une valorisation du travail domestique!

Ce texte de vulgarisation résume l'étude d'Annabelle Seery Famille et travail : constats et propositions des jeunes féministes au Québec, publiée en 2014 dans Enfances Familles Générations,  21, p. 216-236.

L’accession au marché du travail n’est-elle pas la meilleure façon pour les femmes d’acquérir leur indépendance économique? Peut-être, mais les choses se corsent au retour à la maison, alors que débute ce qu’on appelle communément le « 2e shift », i.e. le travail domestique. L’auteure de cette recherche s’est entretenue avec une trentaine de jeunes Québécoises âgées de 23 à 36 ans. Ces dernières se disent féministes et sont impliquées dans des organismes féministes au quotidien. Le but : entendre ce qu’elles ont à dire sur ce sujet… et sur les acrobaties qu’elles doivent pratiquer pour concilier travail et famille.

Un féminisme pluriel

Contrairement aux féministes québécoises de la deuxième vague (1960-1970), les jeunes féministes ne considèrent pas l’accession au marché du travail comme une panacée. Bien que non négligeable, le travail ne prime pas sur la vie familiale et personnelle.

Les féministes de la deuxième vague considèrent l’accessibilité au marché de travail comme la pierre angulaire de la libération des femmes : en quittant le foyer pour obtenir un emploi, on accède à l’indépendance économique et on peut s’émanciper. On parle alors de la division sexuelle du travail; les femmes étant confinées à la sphère privée et les hommes à la sphère publique. La sphère privée – l’institution familiale – étant perçue comme « l’institution-clé » de l’oppression des femmes.

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