L’AFAC est déçue du peu de progrès de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées

6 oct 2016

L’AFAC est déçue du peu de progrès de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées

le 5 octobre 2016 (Ottawa, Ontario) – À l’occasion des veilles de Sœurs par l’esprit du 4 octobre, nous avons entendu des membres de familles autochtones éprouvées par la disparition ou le meurtre d’un être cher exprimer leur déception et leurs préoccupations du fait que l’enquête nationale tarde à commencer. L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) veut aussi exprimer sa déception et sa frustration face à l’absence de progrès substantiels de l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées depuis son lancement, le 3 août 2016.

« Nous sommes très inquiètes », a dit la présidente de l’AFAC, Francyne Joe. « Le mandat de deux ans de la commission laisse très peu de temps pour les tâches qui font l’objet de son mandat : établir des organismes consultatifs régionaux et portant sur certains aspects particuliers de la question, créer des services de consultation sensibles à la culture et conscients de l’importance des traumatismes, mettre en marche un important processus d’écoute des familles, des êtres chers et des survivantes dans l’expression de leurs histoires, partout au Canada. »

« Après 11 années au cours desquelles nous avons fait de la recherche en profondeur, publié des rapports volumineux et mené des campagnes de sensibilisation pour la tenue d’une enquête nationale sur les taux alarmants de violence envers les femmes et les filles autochtones, nous sommes très déçues de voir que plus de deux mois après le début d’un mandat de deux ans, l’enquête ne semble avoir fait aucun progrès. Les membres des familles et les êtres chers éprouvés attendent depuis des décennies l’occasion de se faire entendre. Nous reconnaissons que c’est une tâche exigeante que de lancer le processus d’une enquête nationale, mais le manque de communication est décevant et inquiétant », a dit la présidente Francyne Joe.

Les membres des familles, les êtres chers et les survivantes méritent une enquête nationale transparente, capable de rendre la justice et d’honorer correctement les plus de 1200 femmes et filles autochtones disparues et assassinées au Canada. Pour que l’enquête nationale soit transparente, il faut, entre autres éléments d’infrastructure nécessaires à la réussite de l’enquête, de l’information facilement accessible sur l’emplacement des bureaux dans les différentes régions du Canada et les coordonnées des commissaires et de leur personnel, un guide étape par étape de participation à l’enquête et un site Web simple et cohérent.

Le moment est venu pour la commission d’enquête de démontrer sa compétence en s’attaquant adéquatement aux causes systémiques qui sous-tendent les taux élevés de violence envers les femmes et les filles autochtones. L’immense responsabilité associée à la tâche énorme d’aborder l’un des pires cas de violations des droits de la personne de toute l’histoire du Canada ne laisse place à aucun gaspillage. C’est maintenant qu’il faut commencer cet important travail.

L’Association des femmes autochtones du Canada entend surveiller le progrès accompli par l’enquête nationale et continuera d’exercer des pressions sur la commission d’enquête pour qu’elle se montre à la hauteur des ententes élevées des familles éprouvées.