Des groupes d’action communautaire autonome en grève contre le sous-financement
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Dans le cadre de cette campagne, le CDÉACF sera exceptionnellement fermé mercredi le 9 novembre toute la journée.
Montréal, le 6 novembre 2016 — À partir de demain et durant les 3 jours à venir, des organismes d’action communautaire autonome établis sur tout le territoire québécois protesteront contre leur sous-financement chronique. Dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire, plus d’un millier de groupes fermeront même leurs portes les 8 et 9 novembre pour réclamer de Québec un rehaussement de leurs subventions de base.
Les groupes communautaires qui participent à la campagne agissent dans des secteurs aussi variés que la santé, l’éducation et l’alphabétisation, la lutte à la pauvreté et au décrochage, le logement, l’environnement, les droits des femmes, des immigrants, etc. Des actions seront organisées dans les 17 régions, ciblant notamment les éluEs du Parti libéral. Le mardi 8 novembre, plusieurs groupes investiront des lieux publics, organiseront des commandos de tractage à proximité des commerces et des stations de métro à Montréal. Des manifestations sont également prévues mercredi, à Montréal, Québec, Gatineau, Laval, Lévis, Rimouski, Rouyn-Noranda et Terrebonne.
Les groupes disent en avoir assez. « Depuis une dizaine d’années, nos subventions de base n’ont à peu près pas progressé. Pire, plus de 230 groupes sont toujours sans financement », s’exclame François Saillant, porte-parole de la campagne.
Les groupes estiment à 475 millions $ la somme requise pour rattraper leur sous-financement. « Les subventions de nombreux groupes ne sont pas indexées et quand elles le sont, c’est à des taux inférieurs à celui de l’indice des prix à la consommation: on s’appauvrit », indique François Saillant. Il précise que le montant réclamé constitue moins de 1 % du budget des dépenses de programmes du gouvernement.
Les groupes disent aussi en avoir assez des choix budgétaires du gouvernement, qui ajoutent à leurs difficultés. « La population fait les frais des coupures dans les services publics et de la démolition de programmes sociaux; les gens, surtout les plus vulnérables, s’appauvrissent et sont de plus en plus isolés », rappelle Caroline Toupin, au nom de la campagne. Selon elle, « les groupes communautaires sont en première ligne. Et quand le gouvernement fait des coupures dans les programmes et les services sociaux, on doit réparer les pots cassés », précise-t-elle. C’est pourquoi, le milieu communautaire réclame la fin des politiques d’austérité du gouvernement Couillard et une révision complète de sa fiscalité, afin d’assurer une juste répartition de la richesse et de donner à l’État les moyens de maintenir des services publics accessible à toutes et tous.
« Soyons clairs, nous ne sommes pas là pour remplacer les services l’État », préviennent les porte-paroles. « Nos organismes sont issus de la population et contrôlés directement par elle, pour répondre à ses besoins et à ses préoccupations les plus immédiates. Ils participent directement à la lutte contre l’exclusion et à l’exercice de la citoyenneté », indique Hugo Valiquette, au nom des groupes mobilisés autour de la campagne. Il rappelle que plusieurs politiques et programmes adoptés par le gouvernement se sont d’ailleurs inspirées des expériences et des luttes des groupes communautaires. « On n’a qu’à penser à l’aide juridique, aux garderies populaires, par exemples », précise-t-il. « Soutenir le communautaire, c’est un investissement : nous sommes créateurs de progrès social », conclut Hugo Valiquette.
Afin de soutenir ses revendications auprès du ministère de Finances, Engagez-vous pour le communautaire promet d’autres actions en février prochain.