L'éducation à la sexualité, un droit bafoué chez les jeunes Québécois-es

27 aoû 2019

L'éducation à la sexualité, un droit bafoué chez les jeunes Québécois-es

Un an après la mise en œuvre des contenus obligatoires en éducation à la sexualité dans les écoles du Québec, la Coalition pour l’éducation à la sexualité constate que, faute de moyens financiers et humains, son implantation n’a pas eu lieu partout. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités!

Les chiffres sont alarmants

  • Le nombre de cas déclarés de chlamydia a doublé chez les 15-24 ans depuis 2008.
  • La fréquence la plus élevée d’agressions à caractère sexuel est chez les filles de 12-14 ans.
  • Les filles et les femmes racisées et celles issues des communautés autochtones sont surreprésentées chez les victimes d’agression sexuelle.
  • 95% des jeunes trans ne se sentent pas en sécurité en milieu scolaire.
  • 2/3 des élèves LGBTQ+ et 1/3 des élèves hétérosexuel.les vivent de l’homophobie à l’école.
  • Les filles et les femmes en situation de handicap ont les mêmes besoins que leurs pair·es, mais sont souvent désexualisées et exclues de l'éducation à la sexualité.

Le gouvernement Legault continue de faire cavalier seul

En dépit de ces données, le gouvernement caquiste ne dédie qu’un maigre 4,73$ par élève et par an à l’éducation à la sexualité, ne prévoit toujours pas de formation adéquate au personnel et n’a aucun moyen d’évaluer la mise en œuvre. Aucune collaboration globale n’existe avec le communautaire, notamment via la Coalition pour l’éducation à la sexualité portée par la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), qui rassemble plus d’une centaine d’organismes. Nos allié·es des milieux scolaire et de la santé témoignent aussi de leur difficulté de collaboration avec le ministère.

Face au statu quo du gouvernement, le communautaire se mobilise

Le gouvernement n’ayant fait part d’aucun plan pour améliorer la situation, le communautaire se mobilise. Des outils pédagogiques ont été créés, des colloques et des journées de réflexion pour le corps enseignant et les intervenant·es ont eu lieu, des ateliers pour les jeunes ont été développés et animés, des interventions de toutes sortes ont été réalisées pour répondre aux besoins des jeunes, etc. Toutes ces actions ont été concrétisées par les organismes communautaires afin d'épauler le milieu scolaire, souvent au détriment de leur mission première.

Nous nous mobiliserons tant que le gouvernement sous-estimera l’ampleur des besoins en éducation à la sexualité ! Nous réitérons : que le gouvernement  alloue des ressources financières réalistes, travaille en collaboration avec l’ensemble des acteurs·ices et évalue l’implantation pour garantir le droit à une éducation à la sexualité de qualité aux jeunes Québécois·es.

–  La Coalition pour l'éducation à la sexualité.*

* Celle-ci s’est formée par les signataires de la pétition “L’éducation à la sexualité, ça va pas s’faire par magie”, pétition initiée par le G13 qui est un regroupement d’organismes féministes. La coalition pour l’éducation à la sexualité réunit 95 regroupements provinciaux et groupes locaux dont le but commun est de faire avancer concrètement l’accès à une éducation à la sexualité positive, inclusive et émancipatrice pour l’ensemble des jeunes au Québec

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Contact presse :
Fédération du Québec pour le planning des naissances - FQPN - Julie Robillard     jrobillard@fqpn.qc.ca  // 514-915-3102