L’autonomisation des femmes est cruciale pour réaliser un développement durable
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A l’ouverture de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) mardi à Nairobi, au Kenya, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, a rappelé combien la réalisation des droits des femmes et des filles était cruciale pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030.
« Atteindre l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et faire respecter les droits des femmes est un facteur décisif pour la réduction de la pauvreté, la croissance inclusive, la gouvernance démocratique, la paix et la justice », a déclaré Mme Mohammed dans un discours devant les participants de cette conférence organisée par l’UNFPA, l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive.
Cette conférence de Nairobi marque le 25e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement qui s’était déroulée au Caire en 1994.
La Conférence du Caire avait adopté un Programme d’action avec trois principaux objectifs concernant la réduction de la mortalité infantile et maternelle, l’accessibilité universelle à l’éducation, particulièrement pour les filles, et l’accessibilité universelle aux soins en matière de santé reproductive.
« Nous sommes ici pour raviver, accélérer et tenir la promesse faite lors de la Conférence internationale sur la population et le développement, qui s'est tenue au Caire il y a 25 ans », a déclaré la Vice-Secrétaire générale. « La vision audacieuse de la CIPD, fondée sur les droits, selon laquelle le développement doit donner la priorité à la population, que l'accès à la santé, à l'éducation et à la dignité humaine doit être égal pour tous, a éclairé la vision audacieuse du Programme 2030 (de développement durable) », a-t-elle ajouté.
Selon la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, « les objectifs de développement durable ne pourront être atteints que si les femmes, les filles et les jeunes sont en mesure de contrôler leur corps et leur vie et de vivre sans violence ». « Le pouvoir de choisir le nombre, le calendrier et l'espacement des enfants est un droit humain susceptible de soutenir le développement économique et social ».
« Lorsque les individus peuvent exercer leurs droits, ils prospèrent, de même que les sociétés en général. Lorsque ces droits sont refusés, la capacité des personnes à réaliser leur plein potentiel est limitée et le progrès économique et social est entravé », a encore dit Amina J. Mohammed. « C’est pourquoi les gouvernements doivent investir dans le capital humain tout au long de leur vie, de la naissance au troisième âge, et en particulier pour aider les enfants et les adolescents à développer leur plein potentiel ».
« Cela signifie également d’impliquer les jeunes pour qu’ils contribuent à la formulation, à la mise en œuvre et à l'évaluation de politiques et de programmes, tels que ceux liés à la création d'emplois », a-t-elle ajouté.
La Vice-Secrétaire générale a estimé qu’il y avait encore beaucoup à faire pour réussir à atteindre les Objectifs de développement durable. Selon elle, cette conférence de Nairobi est une occasion de mobiliser l’élan politique et financier nécessaire.
« Nous avons encore du travail à faire dans la poursuite des droits et des choix pour tous. Des centaines de millions de femmes et de filles attendent toujours que cette promesse soit tenue. Elles ont attendu trop longtemps. Il est temps de procéder à un changement urgent et transformateur alors que nous entrons dans la décennie d’action jusqu’en 2030 », a conclu Mme Mohammed.
Lors de cette Conférence de Nairobi, l’ONU a adopté une déclaration dans laquelle le système des Nations Unies s’engage à « défendre les droits humains de toutes les personnes, y compris leur droit à la santé sexuelle et reproductive, et accélérer tous les efforts en faveur de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes et des filles ».
Le système des Nations Unies s’engage également à intensifier ses efforts « pour éliminer toutes les causes évitables de mortalité et de morbidité maternelles et infantiles, pour éliminer la violence sexiste à l'égard des femmes, des filles et des jeunes, et pour éliminer le besoin non satisfait en matière de planification familiale qui limite les droits et le bien-être de millions de femmes et de jeunes et limite leur potentiel ».