Avortements tardifs : des services «désorganisés» et «discriminatoires»

7 fév 2020

Avortements tardifs : des services «désorganisés» et «discriminatoires»

Des médecins « stigmatisés, voire intimidés ». Des femmes refusées par des hôpitaux. D’autres qui sont « contraintes de poursuivre la grossesse », faute d’accès. Un rapport confidentiel commandé par le Collège des médecins révèle le climat dans lequel sont pratiqués des avortements de troisième trimestre au Québec.

Le Groupe de travail en éthique clinique du Collège de médecins du Québec (CMQ), auteur du rapport obtenu par La Presse, dénonce sévèrement l’état actuel des services, qu’il qualifie de « désorganisés », « discriminatoires » et « inacceptables ». Au Canada, l’interruption de grossesse est légale, sans condition, et quel que soit le moment de la grossesse, rappellent ses auteurs. Ils suggèrent la mise sur pied d’un centre spécialisé qui aurait le mandat de procéder dans un seul et même lieu aux avortements de troisième trimestre pour la province.

Omerta

Le terme officiel est « interruption volontaire de grossesse tardive ». Il renvoie à des avortements effectués après 23 semaines de gestation. Et jusque dans les couloirs des hôpitaux, c’est controversé.

Au Québec, quelques poignées de femmes en font la demande chaque année. Parfois, elles ignoraient jusqu’alors qu’elles étaient enceintes, d’autres vivent des « situations sociales difficiles, voire tragiques », explique le document. « Plus récemment sont apparues des demandes consécutives à une infection par le virus Zika et des demandes d’avortement sélectif. Des raisons d’ordre culturel peuvent aussi être en cause. » Le rapport fait aussi état de problèmes de santé maternelle et d’anomalies fœtales graves.

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