La réduction de la fracture numérique peut contribuer à sauver des vies dans les situations d'urgence
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Genève, 06 août 2020 - Un nouveau rapport de l'UIT et du Réseau des télécommunications d'urgence (ETC), intitulé "Les femmes, les TIC et les télécommunications d'urgence: perspectives et contraintes" met en évidence le fait que l'égalité d'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) peut contribuer à sauver des vies dans les situations d'urgence, notamment en cas de pandémie. À l'inverse, la fracture numérique entre les hommes et les femmes empêche les femmes de prendre part à la société sur un pied d'égalité, ce qui expose des communautés entières à un risque accru en situation d'urgence.
Lorsqu'une catastrophe se produit, les femmes sont plus vulnérables que les hommes et plus susceptibles de perdre la vie. La pandémie de COVID-19 a des conséquences socio‑économiques dévastatrices pour les femmes et les jeunes filles, car celles-ci représentent la majorité des professionnels de santé, sont surreprésentées dans l'économie informelle et effectuent la plus grande partie des travaux domestiques, ce qui aggrave dramatiquement les inégalités déjà existantes. Parallèlement, les femmes sont des parties prenantes essentielles pour ce qui est de développer la résilience en cas de catastrophe. Pourtant, elles sont confrontées à bien des obstacles qui limitent leur capacité de se protéger elles-mêmes et de participer aux processus décisionnels tout au long du cycle de gestion des risques de catastrophes. La capacité d'une femme d'accéder à des informations exactes n'a pas seulement une incidence directe sur sa propre capacité de survie et de résilience en cas de catastrophe, mais aussi sur celle de la communauté dans son ensemble.
"Ce rapport conjoint contribuera pour beaucoup à intégrer les besoins des femmes dans les cadres nationaux pour la réduction des risques de catastrophe", a déclaré le Secrétaire général de l'UIT, M. Houlin Zhao. "Les bonnes pratiques qui sont présentées dans le rapport, consistant par exemple à inclure les femmes dans tous les aspects du développement des TIC et de la réduction des risques de catastrophe, visent à aider les décideurs à s'assurer que les femmes ont accès aux outils numériques qui sont si importants pour leur propre sécurité ainsi que celle de leur famille et de leur communauté."
Selon le rapport, les femmes ont toujours 17% moins de chances d'utiliser l'Internet que les hommes, cet écart étant encore plus important dans les pays les moins avancés. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les femmes ont aussi 10% moins de chances que les hommes de posséder un téléphone mobile. C'est en Asie du Sud que l'écart global entre les hommes et les femmes en ce qui concerne la possession de téléphones mobiles est le plus élevé.
"L'accès aux technologies de la communication joue un rôle central dans la gestion des catastrophes et des situations d'urgence. Il est essentiel que les populations puissent recevoir des messages d'alerte avancée, disposer d'informations exactes et bénéficier d'une assistance humanitaire, ou simplement échanger avec leurs proches", a indiqué Mme Enrica Porcari, Directrice informatique et Directrice de la Division technologique du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et Présidente du Groupe ETC. "Le fait d'exclure les femmes et les jeunes filles de cette chaîne de communication produit un effet d'entraînement qui met en danger des millions de personnes."
Le rapport traite des incidences des TIC pour les hommes et les femmes dans le même environnement et avec la même infrastructure.
"Les inégalités fondées sur le sexe ne font pas exception dans l'utilisation des technologies de l'information et de la communication, tout comme dans la conception, le développement et le déploiement de ces technologies, mais aussi et surtout dans la façon dont elles sont utilisées dans la gestion des risques de catastrophe", a déclaré Mme Doreen Bogdan-Martin, Directrice du Bureau de développement des télécommunications de l'UIT. "Toutefois, lorsqu'elles sont entre de bonnes mains, ces technologies peuvent changer radicalement la façon dont les femmes et leurs communautés se préparent aux catastrophes, y font face et se rétablissent après une catastrophe."