L’ONU appelle à la participation pleine et égale des femmes à la réalisation de la paix
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Nous devons tous adopter des approches féministes pour accélérer la participation pleine, égale et significative des femmes, a déclaré, jeudi, le Secrétaire général des Nations Unies, lançant un appel de ralliement « urgent » à tous les partenaires du maintien de la paix, à l’occasion du 20eme anniversaire de l’adoption de la résolution 1325.
« Aujourd'hui, le leadership des femmes est une cause. Demain, il doit être une norme. C'est ainsi que nous transformerons la paix et la sécurité internationales », a affirmé António Guterres lors d’une table ronde portant sur les femmes, la paix et la sécurité.
La résolution 1325 « Femmes, paix et sécurité », du Conseil de Sécurité des Nations Unies, est la première à reconnaitre et vouloir renforcer le rôle primordial des femmes dans la construction de la paix. Elle souligne « le lien entre l'inégalité des sexes et la fragilité, ainsi qu'entre la sécurité des femmes et la sécurité internationale ».
Depuis son adoption en octobre 2000, l’ONU travaille sans relâche pour faire avancer le programme sur les femmes, la paix et la sécurité.
Pour marquer son 20e anniversaire, le chef de l’ONU a organisé une table ronde virtuelle avec quatre femmes leaders venues de Chypre, du Darfour, du Mali et de la République centrafricaine.
« La participation pleine, égale et significative des femmes à la réalisation et au maintien de la paix est une priorité pour les Nations Unies, essentielle au succès du maintien de la paix et une pièce maîtresse de mon initiative ‘Action pour le maintien de la paix’ », a déclaré M. Guterres.
Participation des femmes = durabilité de la paix
Le chef de l’ONU a souligné que dans les situations de conflit, ce sont souvent les femmes qui négocient la paix au niveau communautaire. Les partenariats des opérations de paix avec les femmes leaders et leurs réseaux se sont avérés essentiels pour instaurer la confiance et aider à prévenir et à résoudre les conflits.
Il a toutefois déploré que les femmes continuent d'être activement mises à l'écart une fois que ces processus passent aux niveaux national et international, signalant que les femmes ne représentent que 13 % des négociateurs, 3 % des médiateurs et 4 % des signataires.
« Les femmes continuent à devoir se battre pour faire entendre leur voix, malgré la montagne de preuves sur la corrélation entre la participation des femmes et la durabilité de la paix », a dit M. Guterres.
Repenser et redistribuer le pouvoir
Selon le Secrétaire général, les femmes doivent non seulement être consultées mais participer activement. Elles doivent non seulement être invitées mais aussi mener les discussions et se voir garantir des droits et un traitement juste, pas seulement être impliquées.
« Pourtant, nous sommes tout à fait conscients qu’en raison des revers politiques, du manque d’investissements dans les organisations de droit des femmes et, soyons honnêtes, des mentalités bien ancrées et de la domination des hommes, les progrès demeurent lents », a constaté M.Guterres.
Cela doit changer, a affirmé le chef de l’ONU, soulignant que « l’égalité des sexes est une question de pouvoir ».
Il a plaidé en faveur de « mesures temporaires spéciales et de quotas dans tous les secteurs, y compris la représentation politique et la prise de décisions en matière de paix et de sécurité ».
« Nous avons besoin d'un changement radical pour repenser et redistribuer la façon dont le pouvoir est détenu et exercé » a-t-il dit, ajoutant que l’ONU est fermement résolue à faire de cela une réalité.