La COVID-19 : un impact majeur sur la qualité de vie et la santé des femmes au Québec

14 déc 2020

La COVID-19 : un impact majeur sur la qualité de vie et la santé des femmes au Québec

Montréal, 11 décembre 2020 – La pandémie a entraîné de graves conséquences sur la santé et la qualité de vie des femmes et creuse davantage les inégalités existantes entre les femmes et les hommes, notamment en matière d’emploi et de conciliation famille-travail-études.

C’est le constat[1] que dresse le rapport conjoint dévoilé ce matin et réalisé par l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) et l’Observatoire québécois des inégalités (OQI) avec la contribution de plus de 1 500 femmes au Québec et d’autres partenaires[2].

« Le sondage révèle que plus de femmes que d’hommes ont perdu leur emploi, soit temporairement soit définitivement durant la crise sanitaire. Elles vivent une grande précarité sociale qui leur fait craindre de ne pas pouvoir faire face à leurs obligations financières, ce qui a des répercussions majeures sur leur santé physique et mentale », constate Marianne Dessureault, porte-parole de l’ASPQ. Elle ajoute également que : « Les femmes qui ont gardé leur emploi ont dû transformer complètement leur quotidien. S’occuper des tout-petits et accomplir leurs tâches professionnelles en parallèle est extrêmement complexe : tout en diminuant leurs heures de travail, elles doivent répondre aux mêmes objectifs et contourner les problèmes engendrés par la fermeture des écoles et des services de garde ou la suspension des activités de loisirs des enfants. »

« Les répercussions de la COVID-19 mises en relief dans le sondage et par les organisations partenaires sont convergentes ou complémentaires avec les résultats de la revue de littérature », indique Sandy Torres, rédactrice-analyste à l’Observatoire québécois des inégalités. Elle souligne : « La littérature examinée nous apprend que toutes les sphères de la vie des femmes sont affectées par la crise sanitaire. Mais les inégalités existantes en matière d’emploi se sont aggravées et cette aggravation fait même craindre un recul de l’égalité entre les sexes ».

La situation d’urgence sanitaire a également engendré d’autres conséquences disproportionnées sur la santé physique et mentale des femmes et sur leur qualité de vie :

  • La surexposition au risque d’infection en raison de la prédominance des femmes dans le secteur de la santé;
  • La charge familiale accrue;
  • La diminution des revenus;
  • Et l’augmentation de situations de violence et d’exploitation.

Pour pallier cette situation, l’ASPQ, l’Observatoire québécois des inégalités et leurs partenaires recommandent[3] notamment au gouvernement d’appliquer l’analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) dans tous ses règlements, lois, politiques et plans d’action. L’ADS+ permet d’agir avec efficacité sur les inégalités et de réduire les écarts entre les femmes et les hommes. De plus, ces organismes proposent une politique et un plan d’action spécifiques à la santé et à la qualité de vie des femmes afin de soutenir des actions structurantes et des projets susceptibles de réduire les inégalités exacerbées par la pandémie. Selon eux, il est crucial de soutenir la conciliation famille-travail-études par des mesures d’accommodement pour les parents qui ont des enfants confinés; un accès à des services de garde éducatifs répondant aux besoins des parents des tout-petits; l’autorisation et le financement de services supplémentaires de halte-garderie et de répit pour garder des enfants à besoins particuliers.

1 Liste des constats en annexe
2 l’Association québécoise des centres de la petite enfance, la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec, la Fondation Olo, le Forum économique international des Noirs, l’Observatoire des tout-petits de la Fondation Lucie et André Chagnon, l’Ordre des sages-femmes du Québec, le Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, le Réseau des lesbiennes du Québec, le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF), la Chaire de recherche Événements traumatiques, santé mentale et résilience de l’Université du Québec à Chicoutimi, Le Projet Prospérité et le Y des femmes de Montréal.
3 Aperçu des recommandations, page 3 et 4