La proportion de femmes autochtones détenues par le gouvernement fédéral approche les 50 %

17 déc 2021

La proportion de femmes autochtones détenues par le gouvernement fédéral approche les 50 %

Ottawa, le 17 décembre 2021 – Aujourd’hui, l’enquêteur correctionnel, le Dr Ivan Zinger, a publié des nouvelles données (.gif) qui montrent que la proportion de femmes autochtones incarcérées n’a cessé d’augmenter et qu’elle atteint presque 50 % de toutes les femmes purgeant une peine fédérale. Le 21 janvier 2020, le Bureau de l’enquêteur correctionnel a signalé que la proportion d’hommes et de femmes autochtones dans le système carcéral fédéral avait atteint un nouveau record historique, dépassant 30 % de la population carcérale globale. La proportion d’hommes et de femmes autochtones dans les prisons fédérales est maintenant de 32 %, et elle ne cesse d’augmenter.

« Dans un avenir très proche, le Canada franchira un triste cap : la moitié des femmes détenues dans le système carcéral fédéral seront d'origine autochtone, alors qu'elles représentent moins de 5 % de la population entière des femmes au Canada », a déclaré le Dr Zinger. « Le dépassement du seuil des 50 % reflète que les efforts actuels pour inverser  l’autochtonisation de la population carcérale du Canada n’ont pas l’effet désiré et que des réformes beaucoup plus audacieuses et promptes sont nécessaires. »

Les tendances statistiques indiquent que le nombre de personnes autochtones en milieu carcéral fédéral augmente alors que le nombre total de personnes incarcérées diminue. « Sur cette trajectoire, en supposant une baisse générale des nouvelles détentions, le Canada atteindra des niveaux historiques et inadmissibles de concentration d’autochtones dans les pénitenciers fédéraux », a déclaré le Dr Zinger.  En fait, au cours des dix dernières années, la population carcérale autochtone globale a augmenté de 18,1 %, alors que la population carcérale non autochtone a diminué de 28,26 % sur la même période. « La surreprésentation des autochtones dans les établissements correctionnels reste l’un des problèmes les plus urgents en matière de droits de la personne au Canada, et témoigne de l’échec des politiques publiques au fil des décennies successives, aucun gouvernement n’ayant été en mesure d’arrêter ou de renverser cette tendance », a déclaré l’enquêteur correctionnel.

Le Dr Zinger a conclu sa déclaration en demandant au gouvernement et au Service correctionnel du Canada de mettre pleinement en œuvre les appels à l’action lancés récemment par les comités parlementaires, les commissions d’enquête et les recommandations de son bureau – notamment la création et la nomination d’un sous-commissaire aux services correctionnels pour Autochtones – qui permettraient de réaffecter de manière significative les ressources existantes du Service correctionnel du Canada aux communautés et aux groupes autochtones pour le soin, la garde et la supervision des populations autochtones. « Les pavillons de ressourcement et les services communautaires détenus et gérés par les communautés autochtones ne peuvent qu’améliorer la situation des autochtones condamnés par le gouvernement fédéral », a déclaré le Dr Zinger.