Journée du Refus de l'Échec Scolaire - Décrochage scolaire : il y a urgence d'agir
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MONTRÉAL, le 20 sept. 2023 /CNW/ - Le Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD) souligne aujourd'hui la 5e édition québécoise de la Journée du Refus de l'Échec Scolaire. Fort de son expérience sur le terrain, le ROCLD est témoin des réalités vécues ainsi que de la perspective des jeunes et constate que les crises des dernières années ont exacerbé les inégalités scolaires et sociales.
« À cause des effets de la pandémie, de l'inflation du coût de la vie, de la pénurie de main-d'œuvre et de l'augmentation de la violence dans les écoles, les organismes communautaires sur le terrain de l'éducation observent une détresse accrue chez de nombreux jeunes et leur famille. Pour nous, il est clair que "l'éducation, c'est la priorité des priorités " et qu'un recensement des notes aux bulletins n'est pas suffisant pour offrir un champ de vision de la situation actuelle et de ses maux. Les difficultés rencontrées pourraient mener au décrochage et doivent donc rapidement et adéquatement être prises en charge », affirme Mélanie Marsolais, directrice générale du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage. « Collectivement, nous devons saisir les opportunités afin de faire mieux et plus pour nos jeunes. »
C'est dans ce contexte que le ROCLD lance un appel au gouvernement pour lutter contre le décrochage scolaire avec cinq grandes opportunités de prévention :
- Le gouvernement doit enquêter et fournir un Portrait national actualisé sur les causes de l'échec scolaire au Québec. Il existe des causes structurelles au décrochage qui dépassent la volonté individuelle. Ces situations sont vécues et constatées sur le terrain; le gouvernement doit les documenter et mettre en place les conditions nécessaires à l'égalité des chances en éducation.
- Renforcer les mesures de lutte à la pauvreté et bonifier le budget dédié au milieu communautaire du Plan d'action gouvernemental pour l'inclusion économique et la participation sociale. Au Québec, l'origine sociale est le premier facteur déterminant de la réussite à l'école. Ainsi, le taux de décrochage scolaire diffère drastiquement lorsque l'on compare les jeunes des milieux favorisés à ceux des milieux les plus défavorisés.
- Éviter la médicalisation des difficultés scolaires et sociales des jeunes en améliorant l'accès aux services de soutien en éducation. Au lieu d'exiger un diagnostic médical pour obtenir de l'aide adaptée, l'école pourrait opter pour une plus grande flexibilité dans la gamme de services offerts aux élèves. Ceci inclut entre autres la collaboration avec les organismes communautaires et les familles.
- S'attaquer à la sous-scolarisation en mettant en place des programmes de prévention du décrochage qui misent sur les forces et les intérêts personnels, et que ceux-ci soient appliqués à tous les jeunes dans le besoin. On remarque une tendance à proposer des activités genrées et stéréotypées qui ne tient pas compte de l'individualité des jeunes. La conception en dualité du décrochage des garçons et des filles contribue à la reproduction des stéréotypes de genre et invisibilise l'expérience des jeunes trans et non-binaires.
- Éliminer le système scolaire dit « à 3 vitesses ». Un Plan pour un réseau scolaire commun est proposé par le mouvement citoyen École ensemble. Cette solution concrète est appuyée par différents experts, tant en éducation qu'en finances publiques, pour remédier aux iniquités sociales et économiques du système scolaire au Québec.
Prendre la parole et passer à l'action
La Journée du Refus de l'Échec Scolaire, une initiative française de l'Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV), vise d'abord et avant tout à mettre de l'avant les causes sociales et structurelles liées au décrochage scolaire. Trop souvent, le poids de l'échec scolaire est uniquement mis sur les épaules des jeunes ou de leur famille en invoquant des facteurs personnels comme le rendement, la motivation ou la persévérance. Il est plus que temps d'adopter une vision globale de cet enjeu et de prendre véritablement en compte les facteurs sociétaux qui ont un réel impact sur le décrochage. Des solutions existent et les différents acteurs du milieu de l'éducation doivent tout mettre en œuvre afin de les concrétiser et de changer l'avenir pour les jeunes Québécoises et Québécois.
Pour joindre sa voix à celle du ROCLD, il est possible de participer à la discussion sur les médias sociaux dès aujourd'hui en utilisant le mot-clic #JRES2023. Retrouvez-nous sur la page Facebook du ROCLD.
À propos du ROCLD
Le ROCLD représente 61 organismes d'action communautaire autonome qui œuvrent en lutte au décrochage (OCLD), répartis dans treize régions du Québec. Plus de 900 employé.es et 2 200 bénévoles offrent un accompagnement et un soutien adaptés aux besoins spécifiques de plus de 8 000 jeunes en difficultés, ainsi qu'un accompagnement à 4 000 parents, et ce, chaque année.
Pour retrouver toutes les informations sur la Journée du Refus de l'Échec Scolaire, visitez le www.refus-echec-scolaire.ca/
Information : Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage
SOURCE Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD)
Renseignements: Marie-Rose Desautels, Morin Relations Publiques, Marie-Rose@morinrp.com, 819 580-9235