Parfois appelée services en ligne ou e-administration, la cyberadministration englobe tous les services administratifs qui sont offerts sur le web, par une connexion Internet.
Rappelons que l'administration se définit par l'organisation et la gestion de ses finances, de ses biens, et de son bien-être selon les règles et lois en vigueur.
- Pour se faire soigner, on doit posséder sa carte d'assurance maladie.
- Pour obtenir des allocations pour le service de garde, on doit soumettre sa déclaration d'impôts au gouvernement à chaque année.
- Pour que son enfant ait une existence légale, on doit déclarer sa naissance à l'État civil.
- Pour avoir accès à l’électricité et au téléphone, on doit payer ses comptes.
- Pour utiliser sa voiture, on doit l’immatriculer et l'assurer.
Les services administratifs concernent de multiples aspects de notre vie. De la naissance à la mort, en passant par la scolarité et la retraite, on fera au cours de notre vie des centaines de transactions administratives.
Si le recours aux services en ligne devient inévitable, leur accès n’est pas toujours des plus faciles. Les personnes qui vivent des situations de marginalité, de précarité et d’exclusion dans le monde réel se confrontées aux mêmes enjeux dans la sphère virtuelle.
Les personnes en processus d’alphabétisation sont généralement éloignées des technologies de l’information et des communications (TIC). En plus des facteurs économiques et matériels qui en freinent l’accès, elles entretiennent souvent une grande méfiance vis-à-vis de leur utilisation. Soit elles ne leur font pas confiance par manque de connaissances, soit elles ne se font pas confiance par manque d’expérience. Or, il faut réussir à offrir des expériences positives pour acquérir les connaissances nécessaires. C’est pourquoi on a besoin d’un web inclusif. Pour y arriver, éducation et sensibilisation sont encore et toujours requises.
Pour l’instant, sauf exception, on y retrouve les mêmes freins pour les personnes en apprentissage de la lecture et de l’écriture : vocabulaire trop compliqué, texte trop long, manque d’illustrations significatives, organisation de l’information obscure, etc. Le tout dans un environnement où il faut refaire ses repères et apprendre de nouveaux codes de navigation. Le design graphique des sites web, leur architecture, leur système de navigation constituent des éléments cruciaux pour l’accessibilité. S’ils sont bien conçus et s’ils prennent en considération les besoins des personnes utilisatrices, les sites web représentent des outils très intéressants pour l’alphabétisation et l’apprentissage des technologies. Sinon, ils rebutent, découragent et frustrent.
On considère donc qu’un accès inclusif comprend l’accès aux technologies, l’accès aux aptitudes et aux savoirs requis pour les utiliser, l’accès à des approches pédagogiques adaptées et l’accès à des espaces en ligne sécuritaires et accueillants.
Le projet Cyberadministration : bâtir l’inclusion numérique vise à réduire le fossé que creuse la numérisation de la société. Ainsi, cette boîte à outils a été conçue pour bonifier les connaissances et les pratiques des formatrices tout en outillant les apprenantes et les apprenants afin qu’elles acquièrent autonomie, confiance et pouvoir dans leurs interactions avec les services publics.
Évidemment, pour utiliser les services en ligne, il faut avoir de bonnes bases en lecture et être suffisamment à l’aise avec les appareils connectés pour se rendre sur le web et y naviguer. La formation à la cyberadministration arrive donc en fin de parcours d’alphabétisation de façon à rencontrer du succès dans ses démarches.
Les services en ligne du gouvernement du Québec sont utilisés ici comme repères. Les connaissances et habiletés se transfèreront bien entendu à d’autres services en ligne (gouvernement fédéral, gouvernement d’une autre province, banques, fournisseur de services, etc.).