La violence est une réalité commune. Agie ou subie, elle s’exprime, se rencontre au fil des différentes phases de développement (de l’enfant à l’adulte), dans les expériences singulières et collectives (guerre, catastrophes naturelles, accidents, etc…). Consubstantielle de la pulsion, manifeste ou latente, elle est au cœur de l’humain et des différentes institutions dont il est à l’origine (famille, foyer, prison, etc…). Elle peut prendre des figures multiples et hétérogènes, s’inscrire du côté de la destructivité ou de la cruauté et paradoxalement être au service de la vie constituant ainsi une tentative de symbolisation. 

La violence semble augurer pour le sujet une expérience qui relève de l’indicible et de l’innommable. Insaisissable voire sidérante, la violence est au centre des débats et continue de faire vitrine dans les médias. Comme si face à l’irreprésentable, il s’agissait sans cesse d’en présentifier la réalité dans un besoin vital de recherche de mise en sens. Plusieurs disciplines et professionnalités se déploient autour de vastes programmes de recherche sur les différentes modalités d’expression de la violence, ses origines, ses enjeux ses destins ainsi que sur les réponses adaptées pour tenter de la contenir, la transformer et la prévenir. 

Ainsi la violence convoque des questionnements divers : Quelle est la place de la violence dans le développement de la vie psychique ? De quelle manière la violence croise-t-elle les processus de la vie psychique ? Quels liens peut-on établir entre violence et psychopathologie ? Comment la violence traverse-t-elle les différents investissements des sujets, des groupes et des institutions, des cultures ? Quel lien la violence entretient-elle avec la destruction ? À quels registres du fonctionnement psychique renvoient les différentes expressions de violence ? Comment imaginer et créer des dispositifs permettant d’accompagner au plus juste et au plus près les victimes des phénomènes de violence? Comment sensibiliser le sujet et les différentes communautés à repérer et évaluer le « fait » violent dans le but de prévenir la violence ? Au-delà de la question de la loi, est-il possible d’envisager le traitement des auteurs de violence? Et de quelle manière ? 

Ce colloque va au-delà d’une volonté nationale de penser la violence, les cadres de sanctions et dispositifs de soin du Cameroun et d’ailleurs. Il s’inscrit dans une dynamique internationale de débats où des théories sur les violences, sans cesse renouvelées, seront présentées, débattues à partir d’expériences professionnelles et de recherches pluridisciplinaires et interculturelles.

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