Un mouvement en péril - Les organismes communautaires sous-financés passent à l'action
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU, QC, le 5 fév. /CNW Telbec/ - Les problèmes de financement des organismes communautaires en santé et services sociaux ne datent pas d'hier mais la situation se détériore aujourd'hui à un point tel que 16% des organismes du Québec prévoient fermer leurs portes temporairement au cours de l'année et ce à chaque année, faute d'argent pour maintenir des activités et des services à la population. Cette situation ne peut plus durer.
Ce sous-financement a des conséquences directes sur des milliers de personnes parmi les plus vulnérables de notre société. Selon le rapport d'enquête "Un mouvement en péril",(1) 71 % des organismes en santé et services sociaux affirment que s'ils ne reçoivent pas plus de financement, ils seront contraints de réduire leurs activités et de diminuer leur plan d'action:
- en réduisant l'accessibilité aux activités ;
- en fixant des priorités en fonction des sommes disponibles ;
- en tarifant leurs activités et services au détriment des plus démunis.
Pour régler cette situation, le ministre de la Santé et des Services sociaux doit investir !
"Nous avons, à plusieurs reprises, adressé des demandes précises au ministre de la Santé et des Services sociaux mais sans obtenir de réponse. Nous demandons 67 millions de dollars d'urgence pour résorber la crise qui s'accentue de jour en jour. Nous demandons publiquement au ministre Couillard des engagements concrets dans ce dossier", réclame Marie-Noelle Girard, porte-parole de la Coalition des TROCs.
Afin de se faire entendre, la Coalition des TROCs, accompagnée d'organismes communautaires, déposera aujourd'hui même 2 000 cartes postales provenant de 16 régions du Québec, au bureau du ministre de la Santé et des Services Sociaux. Ces cartes demandent au ministre, pour la nouvelle année 2007, de s'engager à financer adéquatement les organismes communautaires.
Le manque à gagner est estimé à 200 millions de dollars annuellement par la Coalition des TROCs. Cette somme permettrait non seulement d'arrêter l'hémorragie mais donnerait surtout aux organismes communautaires les moyens d'accomplir pleinement leur mandat de promotion / prévention et d'innovation, qui est d'ailleurs largement reconnue par le gouvernement. Plus d'argent permettrait de contrer l'effritement des actions de solidarité sociale des organismes communautaires qui assurent l'amélioration des conditions de vie. La disparition de ces groupes entraîne le retour vers l'insécurité, la détresse, la fragilisation et l'isolement des plus défavorisés économiquement de notre société.
Un impact crucial dans la vie de un million de personnes chaque année
La réforme du ministre Couillard reconnaît le rôle des organismes communautaires en santé et services sociaux qui sont présents dans toutes les régions du Québec et font un remarquable travail de terrain. Leur collaboration dans les réseaux locaux de services contribue au filet social dans un contexte chronique de manque de ressources pour les services sociaux.
Ils rejoignent annuellement plus de 1 000 000 personnes vivant des problématiques de santé, sociales, ou économiques. Ce sont, par exemple, des organismes intervenant auprès de personnes aux prises avec la responsabilité d'un proche malade, des femmes victimes de violence conjugale, des jeunes en difficulté, des personnes vivant avec une problématique en santé mentale ou ayant des limitations fonctionnelles, etc.
"L'approche de prévention et de promotion accomplie par les organismes permet de réduire significativement le recours aux services curatifs ou spécialisés, beaucoup plus onéreux. C'est un véritable investissement dans la santé de la population du Québec que nous demandons au ministre Couillard dès maintenant", fait valoir Mme Girard.
Rappelons qu'au Québec, les organismes communautaires en santé et services sociaux représentent 2 800 organismes, 20 000 employées, 200 000 personnes bénévoles et militantes s'impliquant au profit de la collectivité, et qu'ils rejoignent chaque année plus de 1 000 000 de personnes en détresse sociale et économique.
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Source : communiqué au http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/February2007/05/c4533.html