Deuxième Plan d'action gouvernemental en agression sexuelle: Des mesures prometteuses, mais des victimes toujours oubliées
Deuxième Plan d'action gouvernemental en agression sexuelle: Des mesures prometteuses, mais des victimes toujours oubliées
MONTREAL, le 17 avril /CNW Telbec/ - Le Regroupement québécois des Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) apprécie la volonté du gouvernement du Québec, dans son deuxième Plan d'action en matière d'agression sexuelle, de tenir compte des victimes plus fragilisées, telles que les femmes incarcérées, les aînées et les enfants. Ce deuxième plan, qui était très attendu, renferme aussi des mesures spécifiques prometteuses pour les femmes autochtones, groupe de femmes généralement oublié des actions gouvernementales. Cependant, le Regroupement québécois est déçu de ne pas y retrouver des mesures significatives permettant de combler le retard auprès des autres "victimes oubliées", c'est-à-dire les femmes vivant avec un handicap, celles provenant des minorités visibles, les réfugiées, les immigrantes et les lesbiennes. Des projets seront amorcés auprès de ces groupes, mais ils résulteront davantage d'un saupoudrage d'argent.
Aussi, les moyens mis en place pour contrer les multiples facettes de la violence sexuelle telles que l'hypersexualisation, la cyberpornographie, la prostitution, le trafic des femmes (et les dynamiques particulières aux gangs de rue) sont plutôt timides en regard de l'ampleur et de la gravité de ces phénomènes. Par exemple, en ce qui a trait à la prostitution, le RQCALACS note l'absence de mesures spécifiques concernant des structures d'accueil et d'accompagnement pour la défense des droits des femmes prostituées, ainsi qu'un silence complet sur la nécessité d'une intervention globale auprès de celles-ci, groupe de femmes plus à risque d'être victimes de trafic humain.
Le RQCALACS constate qu'un nombre important de mesures sont destinées aux agresseurs. Il reconnaît, d'autre part, que certaines mesures donneront des outils pour répondre plus adéquatement aux besoins des victimes, entre autres, celles qui ne portent pas plainte (environ 80% des victimes). La mise en place d'une ligne téléphonique 1-800ACS (Agression à Caractère Sexuel) est aussi vue comme une excellente nouvelle. Le Regroupement québécois des CALACS souhaitait qu'elle soit instaurée, dès le dépôt du premier plan, il y a 7 ans maintenant.
Enfin, le RQCALACS se réjouit que ce deuxième plan d'action gouvernemental mette l'accent sur la prévention et la sensibilisation en matière d'agression sexuelle. Il espère, toutefois, que l'engagement du gouvernement se concrétisera, sur le terrain, tout au long de ces 5 prochaines années.
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Source : Regroupement québécois des Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) - communiqué au http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/April2008/17/c6871.html