Les professeurs des cégeps de la grande région de Québec manifestent devant leur établissement: Le gouvernement du Québec ignore les besoins des enseignantes et des enseignants de cégeps
Communiqué
QUEBEC, le 5 oct. /CNW Telbec/ - Lundi matin [6 octobre], entre 7 h et 8 h les professeurs des cégeps de la grande région de Québec manifesteront leur indignation quant à la décision du gouvernement du Québec de ne donner aucune somme d'argent, en provenance des transferts fédéraux, à l'enseignement proprement dit. Le ministère a accordé aux cégeps 40 % de ces montants reçus au titre de l'enseignement supérieur, comme le réclamaient les différents intervenants du milieu collégial. Mais le gouvernement Charest a décidé qu'il n'y aurait, à même ces enveloppes, aucune somme pour soutenir la tâche inhérente des enseignantes et des enseignants.
Des piquets de grève seront dressés lundi matin devant chacun des collèges de la région où les étudiantes et étudiants seront accueillis par leurs professeurs dans une ambiance festive. On leur distribuera entre autres une lettre ouverte adressée à madame Courschesne, dénonçant les décisions de son ministère en regard des transferts fédéraux.
La Fédération des cégeps peut clamer que 92 professeurs seront embauchés, la réalité est que seul un maigre 10 % des sommes mises à la disposition des collèges pourra être utilisé pour des activités périphériques à l'enseignement. Dans les faits, aucun poste ne sera créé dans le réseau. Les directions des collèges doivent soumettre des projets axés, entre autres, sur la réussite ou l'amélioration de la qualité de la langue, mais la charge de travail des enseignantes et des enseignants, elle, ne sera en rien améliorée.
Le montant obtenu du gouvernement fédéral demeure bien en deçà des besoins de réinvestissement en enseignement supérieur. Il est difficile dans ce contexte de voir le gouvernement du Québec passer à côté des véritables besoins du réseau collégial, d'autant qu'il n'a pas pris la peine de consulter le milieu enseignant avant de prendre ses décisions.
L'enseignement est au coeur de la mission des cégeps. Pourtant, depuis 15 ans, la tâche n'a cessé d'augmenter et les ressources de diminuer. Aux coupes liées à l'atteinte du déficit zéro, à la fin des années 1990, se sont ajoutées, depuis la réforme de 1994 réalisée à coût zéro, de nouvelles obligations en matière de programme. De plus, un alourdissement important de la charge de travail des enseignantes et des enseignants, provoqué par l'inadéquation entre le financement et l'organisation scolaire, des mesures administratives comme la modification de la date d'abandon ou encore les doubles imputations des ressources enseignantes, n'ont fait qu'accentuer le problème. Les pertes d'enseignantes et d'enseignants au cours des douze dernières années se chiffrent par centaines, au moment où les défis deviennent plus importants compte tenu de l'hétérogénéité croissante des effectifs étudiants, de la baisse des seuils d'entrée et des attentes toujours plus grandes en matière de technologie, de formation et de réussite.
Aujourd'hui, la réalité du travail enseignant amène des professeurs à encadrer jusqu'à 160 étudiantes et étudiants, et parfois plus. Cela n'a pas de sens ! Il arrive qu'une charge de travail comporte jusqu'à 7 ou 8 cours différents à préparer. Est-ce bien raisonnable ? Tout cela ne favorise pas la réussite de nos étudiantes et de nos étudiants.
Les enseignantes et les enseignants du réseau collégial réclament la pleine reconnaissance des activités liées directement à l'enseignement. Ils estiment nécessaire de pouvoir offrir aux étudiantes et aux étudiants le meilleur enseignement et la meilleure disponibilité possibles. C'est ça le véritable chemin vers la réussite.
La ministre de l'Education, du Loisir et du Sport (MELS) doit reconnaître que cette réussite des jeunes Québécoises et Québécois inscrits dans les cégeps est directement liée aux conditions d'enseignement qui y prévalent.
Le mouvement de protestation dans les cégeps a gagné tout le réseau, si bien que la manifestation d'aujourd'hui est menée simultanément dans 59 cégeps à travers la province. Les présidents des trois fédérations syndicales, la FNEEQ-CSN, la FEC-CSQ et la FAC demanderont, peu après, une rencontre avec la ministre pour réclamer des correctifs à la situation.
Profil de la CSQ
La CSQ représente quelque 160 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Profil de la FEC-CSQ
La FEC-CSQ est un regroupement de syndicats d'enseignantes et d'enseignants provenant de plusieurs régions du Québec. Elle a toujours lutté pour que les cégeps aient les moyens d'offrir aux étudiantes et aux étudiants une formation de qualité, préparatoire au marché du travail ou à l'université, tout en contribuant au développement de personnes libres, autonomes et responsables.
Profil de la FNEEQ-CSN
La FNEEQ-CSN est l'organisation syndicale la plus représentative de l'enseignement supérieur. Elle regroupe 25 000 membres, soit plus des deux tiers des enseignantes et des enseignants de cégep, la vaste majorité des chargées et chargés de cours des universités, ainsi que le personnel de 31 établissements d'enseignement privés. La FNEEQ est une fédération affiliée à la CSN, qui compte près de 300 000 membres de tous les secteurs d'activité.