Sécurité des femmes dans le monde : il faut passer des bonnes intentions aux résultats tangibles
MONTREAL, le 25 nov. /CNW Telbec/ - Le Centre international pour la prévention de la criminalité a réuni au Mexique du 12 au 14 novembre plus de 300 représentants de 35 pays des cinq continents afin de faire le bilan sur les atteintes portées à la sécurité des femmes et d'identifier les meilleurs moyens de les faire reculer.
Les violences faites aux femmes demeurent "la forme la plus répandue des atteintes aux droits de l'homme" dans le monde, selon le Secrétaire général des Nations Unies. Selon des enquêtes de victimisation effectuées dans près de 70 pays, entre 1/3 et 2/3 des femmes disent avoir été victimes de violences psychologiques, psychiques, sexuelles ou d'exploitation. Dans les communautés autochtones au Canada et en Australie, la victimisation des femmes est 3 à 5 fois supérieure à la moyenne nationale. Les victimes de la traite des êtres humains sont à près de 80% des jeunes filles et des femmes, selon le Département d'Etat américain (2005).
Les travaux du CIPC mettent l'accent sur les
4 axes à promouvoir pour améliorer la sécurité des femmes :
1. Rendre visibles les violences : le taux de dénonciation reste très faible (environ 10% pour les violences sexuelles selon l'Enquête internationale sur la violence envers les femmes), les violences demeurent souvent considérées comme des affaires "privées". Pour rendre visible les violences dont souffrent les femmes, plusieurs outils existent :
- l'analyse de genre des politiques publiques;
- les observatoires de la criminalité et de la violence conjugale comme il en existe en France, en Italie et à Moncton, Nouveau-Brunswick;
- les méthodes de diagnostic comme les marches exploratoires, développées dans plusieurs villes canadiennes dont Montréal;
2. Rendre dicibles les violences : des campagnes de sensibilisation innovantes ont souligné le caractère inacceptable de ces violences ("carte de la ville interdite aux femmes" en Espagne, festival de films à Bogota, Colombie, Sisters in Spirit Initiative, Canada); plusieurs pays ont amélioré les dispositifs de dénonciation (commissariats spécialisés dans l'accueil des femmes au Brésil, téléphones gratuits en France...);
3. Renforcer les capacités individuelles des femmes ET des hommes : les ONG, services d'accueil aux femmes, centres de planning familial ont été pionniers dans le soutien aux femmes victimes; mais l'attention se porte aussi sur les garçons et hommes en vue de promouvoir une culture de l'égalité et du respect (campagne cuenta tres avec de jeunes garçons au Venezuela, Colectivo de Hombres por Relaciones Igualitarias, Mexique et campagne White Ribbon, Canada);
4. Promouvoir la sécurité collective : la sécurité des femmes doit être assurée au sein du domicile familial, mais aussi dans la rue, au travail, dans les transports, une approche intégrée est nécessaire et efficace, comme l'a démontré Montréal avec la politique Tandem; l'intégration des femmes à la gouvernance locale et nationale constitue également un gage de réussite des politiques (Women's agenda à Atlanta, Etats-Unis, expériences en Australie, en Argentine...).
"Le jour international contre les violences faites aux femmes doit être une occasion de revisiter les pratiques existantes et d'être plus exigeants à l'égard de leurs résultats, car des améliorations concrètes sont possibles".
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Source : CIPC -
www.crime-prevention-intl.org; communiqué au
http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/November2008/25/c3844.html