LE GENRE A DE L’IMPORTANCE EN SANTÉ MENTALE
L’« hystérie » est une maladie qu’on diagnostiquait fréquemment chez les femmes autrefois. Causée par l’utérus, qui entraînait un risque de troubles « nerveux », la maladie se manifestait par l’irritabilité et une tendance à causer des ennuis. C’est Hippocrate lui-même qui a eu le grand mérite de l’inventer. Lorsque les femmes du N.-B. exerçaient des pressions pour obtenir le droit de vote il y a une centaine d’années, la classe politique qui s’opposait au vote des femmes insistait que la fonction reproductrice des femmes et le fait qu’elles étaient dépourvues des hormones masculines les rendaient inaptes à la vie politique, et que leur faiblesse physique, comparativement à celle des hommes, constituait une preuve de leur infériorité mentale...
La plupart des gens savent maintenant que l’hystérie était un diagnostic médical absurde alimenté par le sexisme. Nous savons que les hommes et les femmes sont égaux. Savons-nous, par contre, qu’être égal ne veut pas dire être identique?
Pour ce qui est de la santé, tant physique que mentale, il existe des différences entre les sexes qu’il est ridicule et discriminatoire d’ignorer. Il existe des différences sociales, économiques et politiques considérables entre les hommes et les femmes en ce qui concerne des questions comme la grossesse, l’éducation des enfants, la responsabilité des soins, la violence physique et sexuelle, l’estime de soi, la pauvreté, l’espérance de vie et le pouvoir à la maison et au sein du gouvernement et du système de santé. Au cours de la dernière année au N.-B., les demandes pressantes des professionnels, des événements tragiques ainsi que des groupes de travail ont mis en évidence l’importance des services de santé mentale. Si nous voulons réorganiser ces services, nous serions mieux de regarder plus loin que le nez en ce qui concerne le rôle des sexes...
Les troubles mentaux associés à l’accouchement posent des défis uniques aux femmes. Selon une recherche effectuée récemment par des professeures en sciences infirmières de Fredericton et de Moncton, au moins 13 % des mères souffrent de dépression postpartum (moral bas, anxiété, incapacité à surmonter les difficultés, idées suicidaires), et elles sont nombreuses à ne pas rechercher d’aide. Le dépistage et l’intervention précoce sont toutefois essentiels pour éviter les effets à long terme sur le mieux-être des mères et sur le développement des enfants. Le rapport du groupe de travail sur la santé mentale, rendu public récemment par le juge Michael McKee, recommande un soutien à la recherche et une sensibilisation accrue à la dépression postpartum. C’est la seule mention que le rapport fait des femmes.
- Tiré d’une chronique par la présidente du Conseil consultatif, Elsie Hambrook.
www.acswcccf.nb.ca/french/documents/Mental%20health%20March2009%20%20FINAL%20FR.pdf
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Source : bulletin NouvELLES - le 6 avril 2009, Conseil consultatif sur la condition de la femme au Nouveau-Brunswick -
www.acswcccf.nb.ca/