L'égalité des sexes n'est pas biologique

L'égalité des sexes n'est pas biologique

Des chercheurs du CUSM prouvent que les oestrogènes rendent le système immunitaire
inné des femmes plus puissant que celui des hommes

MONTREAL, le 13 mai /CNW Telbec/ - Les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant la biologie : la dernière étude de la Dr Maya Saleh, de l'Institut de Recherche du Centre Universitaire de Santé McGill et de l'Université McGill, démontre que les femmes jouissent d'un système immunitaire plus puissant que les hommes. En effet, la production féminine d'oestrogènes aurait un effet positif sur la réponse inflammatoire innée contre les bactéries pathogènes. Ces résultats surprenant seront publiés dans Proceedings Of the National Academy Of Sciences aujourd'hui.

Plus précisément : les oestrogènes produits naturellement par les femmes pourraient bloquer la sécrétion d'une enzyme : la Caspase-12 qui bloque le processus inflammatoire. Ainsi la présence d'oestrogènes aurait un effet positif sur l'immunité innée qui représente la première défense du corps contre les organismes pathogènes. « Ces résultats prouvent donc que la réponse inflammatoire innée chez les femmes est une plus puissante que chez les hommes », selon le Dr Saleh.

Cette étude a été réalisée sur des souris dont le gène de la Caspase-12 avait été inactivé, c'est à dire des souris extrêmement résistantes aux infections. Le gène humain de la Caspase-12 a été implanté dans certaines d'entre elles, mâles et femelles.... or seuls les mâles sont devenus plus sensibles aux infections. « Nous avons été très étonnés par ce résultat, et nous avons déterminé que l'oestrogène produit par les souris femelles bloquait l'actions du gène humain de la Caspase-12 implanté », explique le Dr Saleh.

« Nous avons pu également montrer sur quelle partie du gène se fixe l'oestrogène pour le bloquer, ce qui plaide en faveur d'une action directe. » Puisque ces expériences ont été faites avec un gène humain, les chercheurs considèrent que ces résultats sont aussi applicables aux hommes.

Cette caractéristique du système immunitaire inné féminin aurait pu se développer au cours de l'évolution pour mieux protéger les individus qui assurent la reproduction.

L'effet positif des oestrogènes naturels sur notre résistance aux infections se vérifie également avec des hormones de synthèse comme le 17-bêta-oestradiol. Cette conclusion ouvre peut-être la voie à de nouvelles applications thérapeutiques pour renforcer le système immunitaire. Une question demeure néanmoins : les hommes accepteront-ils de prendre une hormone exclusivement féminine pour se soigner?

Financement

Cette étude a reçu un financement des Instituts de recherche en santé du Canada et de la Fondation canadienne pour l'innovation.

Dr Maya Saleh


La Dr Maya Saleh est chercheur au département des soins intensifs et au centre d'étude sur la résistance de l'hôte de l'Institut de Recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), et professeur adjointe à la faculté de médecine de l'Université McGill

Partenaires

Ce projet est une collaboration entre le laboratoires de la Dr Maya Saleh au Centre d'étude sur la résistance de l'hôte de l'Institut de Recherche du CUSM, Montréal, avec Garabet Yeretssian, Karine Doiron and Wei Shao, les laboratoires des Drs Blair R. Leavitt and Michael R. Hayden du Centre of Molecular Medicine and Therapeutics, Vancouver, et le laboratoire du Dr Donald W. Nicholson des Laboratoires de recherche Merck, USA.

Vous pourrez retrouver ce communiqué accompagné de l'article original et d'une courte interview audio sur le lien : http://www.muhc.ca/media/news/

L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Etabli à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l'Université McGill. L'Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L'Institut de recherche est à l'avant-garde des connaissances, de l'innovation et de la technologie. La recherche de l'Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées.

L'Institut de recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds de la recherche en santé du Québec.

Pour de plus amples renseignements, consulter l'adresse www.cusm.ca/research.