Le Conseil des droits de l’homme reconnaît que la mortalité maternelle est une question urgente de droits humains - Les gouvernements s’engagent à promouvoir les droits et la santé des filles et des femmes

Le Conseil des droits de l’homme reconnaît que la mortalité maternelle est une question urgente de droits humains - Les gouvernements s’engagent à promouvoir les droits et la santé des filles et des femmes

LE CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME RECONNAÎT QUE LA MORTALITÉ MATERNELLE EST UNE QUESTION URGENTE DE DROITS HUMAINS

Les gouvernements s’engagent à promouvoir les droits et la santé des filles et des femmes

17 juin 2009, Genève – À l’occasion de sa Onzième session ordinaire, le Conseil des droits de l’homme a adopté une résolution phare sur le thème « Mortalité et morbidité maternelles évitables et droits de l’homme ». Par le biais de cette résolution, les gouvernements avouent leur très grande préoccupation face au taux beaucoup trop élevé de mortalité et de morbidité maternelles, reconnaissent que cette question en est une de droits humains et s’engagent à accroître leurs efforts nationaux et internationaux visant à protéger la vie des filles et des femmes de la planète. Plus de 70 États membres des Nations Unies ont co-parrainé cette résolution pilotée par la Colombie et la Nouvelle-Zélande.

« Il s’agit d’une percée qui devrait garantir le droit humain fondamental de chaque femme à une grossesse et un accouchement dans des conditions saines et sécuritaires », a déclaré Ximena Andion, directrice responsable de la défense internationale des droits au Center for Reproductive Rights de New York, l’un des organismes en faveur de la résolution. « Les gouvernements devraient répondre à l’appel du Conseil des droits de l’homme et poser les gestes urgents qui permettront d’empêcher les morts évitables de mères enceintes ou en couches ».

À l’échelle mondiale, la mortalité maternelle est l’une des principales causes de décès chez les filles et les femmes en âge de procréer. Plus de 1 500 d’entre elles meurent chaque jour de complications reliées à leur grossesse ou accouchement, soit plus de 550 000 décès chaque année. Bien qu’il soit difficile de recenser les invalidités ou blessures reliées aux grossesses, leur nombre est évalué de 16 à 50 millions chaque année, allant des hémorragies aux infections, en passant par la crise cérébrale, l’hypertension, l’anémie et la fistule obstétricale.

Avant que le principal organe politique onusien de défense des droits de la personne n’en arrive à cette étape importante, il aura cependant fallu quinze ans depuis l’adoption du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, quatorze depuis la Quatrième conférence internationale sur le Plan d’action des femmes, et neuf depuis les Objectifs du Millénaire pour le développement, trois documents-clé consensuels des Nations Unies reconnaissant la nécessité d’en faire davantage pour la promotion de la santé et des droits des filles et des femmes. Les gouvernements de l’ensemble de la planète ont manqué à leurs engagements et n’ont pas respecté les cibles énoncées dans ces documents.

Par le biais de cette résolution du Conseil des droits de l’homme, les gouvernements reconnaissent que l’élimination de la mortalité et de la morbidité maternelles passe par une promotion efficace des droits humains des filles et des femmes, y compris leur droit à la vie, à l’égalité dans la dignité, à l’éducation, ainsi que leur droit d’être libres de chercher, de recevoir et de diffuser des informations, de jouir des avantages du progrès scientifique, d’être à l’abri des discriminations, et de jouir du plus haut niveau possible de santé physique et mentale, y compris en matière de santé sexuelle et procréative.

Selon Neha Sood, représentante de l’Inde au sein de la Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights, « les adolescentes et les jeunes femmes ont besoin d’un meilleur accès à de l’information, de l’éducation, des services et des ressources qui leur permettront enfin de prendre des décisions quant à leur santé sexuelle et procréative, y compris en matière de contraception, d’avortement sécuritaire, de planification des naissances, de soins pré- et postnataux, et de soins advenant des complications durant la grossesse ou suite à l’accouchement. Cette résolution confirme que les gouvernements ont besoin de promouvoir et de défendre le droit des filles et des femmes à demander et à recevoir cette information, cette éducation, ces services et ces ressources ».

De plus, cette résolution reconnaît que l’intégration des droits humains rend plus efficace et durable la lutte contre la mortalité et la morbidité maternelles. La résolution confie au Haut-commissariat aux droits de l’homme le mandat d’une étude sur la mortalité et la morbidité maternelles évitables et les droits humains, laquelle recommandera notamment les gestes que pourra poser le Conseil dans cette lutte.

« En appuyant cette résolution, les gouvernements ont reconnu le droit des filles et des femmes à des soins avant, pendant et après leur grossesse et accouchement, et de vivre ces deux étapes en santé et en sécurité », a déclaré Sandeep Prasad, conseiller en droits humains auprès d’Action Canada pour la population et le développement, qui s’est beaucoup dépensé pour sensibiliser le Conseil des droits de l’homme à la mortalité maternelle. « Nous espérons que le Conseil des droits de l’homme ne verra en cette résolution que la première étape de son implication active en faveur de l’élimination globale de toute blessure et tout décès maternels évitables. »

NOTE : Résolution A/HRC/11/L.16/Rev.1
PROMOTION ET PROTECTION DE TOUS LES DROITS DE L’HOMME, CIVILS, POLITIQUES, ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS, Y COMPRIS LE DROIT AU DÉVELOPPEMENT […] 11/… Mortalité et morbidité maternelles évitables et droits de l’homme (http://ap.ohchr.org/documents/dpage_f.aspx?si=A/HRC/11/L.16/Rev.1)


Action Canada pour la population et le développement est un organisme oeuvrant à la défense des droits humains tant au Canada qu’à l’international, principalement au chapitre des droits reliés à la santé sexuelle et procréative.

Le Center for Reproductive Rights est un organisme non gouvernemental de défense juridique qui recourt aux lois pour faire de la liberté procréative un droit humain fondamental que les gouvernements sont juridiquement obligés de protéger, de respecter et de garantir.

L’Initiative sur les droits sexuels est un projet de collaboration nord-sud visant à promouvoir dans le réseau international de défense des droits humains, surtout auprès du Conseil des droits de l’homme, tout un ensemble de questions reliées aux droits sexuels, dont la mortalité maternelle.

La Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights est un réseau international regroupant des jeunes et des adolescents travaillant à améliorer, pour le compte de leurs semblables de partout sur la planète, l’accès et la qualité des droits et des soins en matière de santé sexuelle et procréative.

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Transmis par : Johanne Fillion, Directrice des communications, Action Canada pour la population et le développement - http://www.acpd.ca/