Les militantes arrêtés en Turquie sont libérés en attendant leur procès
Après cinq mois et 20 jours de prison, le tribunal correctionnel turque a décidé de libérer les 22 militant(e)s (10 femmes et 12 hommes) détenus fin mai. L'étape suivante, de la procédure d’investigation sur l'implication présumée des accusés avec une organisation illégale, aura lieu le 2 mars 2010. Dans cette première phase, qui a duré deux jours, jusqu'au matin du samedi 21, ont été entendus les témoignages de tous les prisonniers. Par manque de temps, neuf autres personnes, qui sont en liberté et en attente des procédures judiciaires, n'ont pas été entendus.
150 personnes ont assisté au procès pendant toute sa durée. Parmi elles une délégation internationale de plus de 40 personnes, aussi que les familles des prisonniers – des fils adolescents, des parents âgés - amis et camarades des militants politiques. Dehors, les militants de KESK - Confédération des syndicats des fonctionnaires turques - portaient des pancartes disant « ne touchez pas à KESK », Ils ont été présents tout au long de la journée en alternance avec des groupes d’étudiant-e-s et des organisations de lutte pour les droits humains.
Toutes les femmes emprisonnées se sont présentées devant leur juges en tant que féministes. Toutes ont été ou sont actuellement responsables de comités de femmes (au niveau régional ou national), de syndicats du secteur public liées à la KESK. L'une des dix femmes accusées a commencé son témoignage au cours du procès en dénonçant le rapport du procureur comme étant une diffamation patriarcale.
Les prétendues preuves des crimes inscrits dans le procès ne sont rien d’autre que les activités faisant partie de la vie quotidienne des organisations syndicales et des associations de femmes. Le crime allégué est que les détenus utilisaient la structure de KESK pour construire une organisation de travailleurs liée au PKK - Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie. Sur la base de cet argument, les activités tout comme les appels téléphoniques invitant à assister aux réunions ou aux ateliers de formation ont été considérés comme un recrutement de personnes pour une organisation illégale. Les conversations téléphoniques entre femmes pour s’apporter des conseils ou échanger sur leur travail étaient considérées comme des ordres donnés ou exécutés par une organisation militaire clandestine. Cela inclut l'organisation d'événements comme le 8 mars avec divers groupements féminins ainsi qu’avec des femmes des partis politiques.
Les politiques « d'action positive » ont également été décrites comme un crime.
KESK et ses syndicats ont des sections féminines très actives. Ces sections ont toujours joué un rôle clé dans les activités de la Marche Mondiale des Femmes en Turquie. Mais ces actions ne sont pas incluses dans les statuts de l'organisation et n'existent pas dans les autres syndicats, par conséquent l’accusation a également décrit leurs activités comme illégales. De la même manière, la politique qui assure un quota de 30% pour les femmes a été décrite comme une forme d'occupation du KESK par une organisation illégale.
La criminalisation des activités féministes et syndicales s’ajoute à la discrimination que subit le peuple kurde vue que presque la totalité des accusés sont d’origine kurde. A propos d’une femme qui n’est pas kurde mais dont le compagnon l’est, le procureur a déclaré qu’elle suivait les ordres donnés par son mari. D'autres preuves furent présentées : une des accusées avait été voir un film sous-titré en kurde, elles avaient organisé une conférence de presse sur le droit à l’éducation dans la langue maternelle, etc. Certaines preuves présentées provenaient d’enregistrements de conversations téléphoniques et de courriers électroniques, non autorisés de qui furent mal interprètées.
Les avocat-e-s de la défense ont réfuté ces supposées évidences construites de toute pièce uniquement pour criminaliser le militantisme syndical et féministe.
La décision de laisser libres les prisonniers en attendent leur procès est considérée comme un grand succès dû à la mobilisation intense menée tant au niveaux national qu’international à travers les actions contre le gouvernement turc et ses représentations diplomatique. Dans une lettre KESK affirme que l'arrestation des militants prouve une fois de plus combien ils est dangereux et risqué de lutter pour la démocratie en Turquie. Ils remercient toute la solidarité qu’ils ont reçue et confirment leur engagement à continuer de nous informer sur les suites de ces procès.
Pour plus d’information, voir :
Le procès des militants détenus arbitrairement en Turquie vient de commencer
Solidarité avec les militantes syndicalistes en Turquie à la veille de leur proces (19 et 20 novembre 2009)
D'autres informations envoyées en mai et juin par les sœurs de Turquie
150 personnes ont assisté au procès pendant toute sa durée. Parmi elles une délégation internationale de plus de 40 personnes, aussi que les familles des prisonniers – des fils adolescents, des parents âgés - amis et camarades des militants politiques. Dehors, les militants de KESK - Confédération des syndicats des fonctionnaires turques - portaient des pancartes disant « ne touchez pas à KESK », Ils ont été présents tout au long de la journée en alternance avec des groupes d’étudiant-e-s et des organisations de lutte pour les droits humains.
Toutes les femmes emprisonnées se sont présentées devant leur juges en tant que féministes. Toutes ont été ou sont actuellement responsables de comités de femmes (au niveau régional ou national), de syndicats du secteur public liées à la KESK. L'une des dix femmes accusées a commencé son témoignage au cours du procès en dénonçant le rapport du procureur comme étant une diffamation patriarcale.
Les prétendues preuves des crimes inscrits dans le procès ne sont rien d’autre que les activités faisant partie de la vie quotidienne des organisations syndicales et des associations de femmes. Le crime allégué est que les détenus utilisaient la structure de KESK pour construire une organisation de travailleurs liée au PKK - Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie. Sur la base de cet argument, les activités tout comme les appels téléphoniques invitant à assister aux réunions ou aux ateliers de formation ont été considérés comme un recrutement de personnes pour une organisation illégale. Les conversations téléphoniques entre femmes pour s’apporter des conseils ou échanger sur leur travail étaient considérées comme des ordres donnés ou exécutés par une organisation militaire clandestine. Cela inclut l'organisation d'événements comme le 8 mars avec divers groupements féminins ainsi qu’avec des femmes des partis politiques.
Les politiques « d'action positive » ont également été décrites comme un crime.
KESK et ses syndicats ont des sections féminines très actives. Ces sections ont toujours joué un rôle clé dans les activités de la Marche Mondiale des Femmes en Turquie. Mais ces actions ne sont pas incluses dans les statuts de l'organisation et n'existent pas dans les autres syndicats, par conséquent l’accusation a également décrit leurs activités comme illégales. De la même manière, la politique qui assure un quota de 30% pour les femmes a été décrite comme une forme d'occupation du KESK par une organisation illégale.
La criminalisation des activités féministes et syndicales s’ajoute à la discrimination que subit le peuple kurde vue que presque la totalité des accusés sont d’origine kurde. A propos d’une femme qui n’est pas kurde mais dont le compagnon l’est, le procureur a déclaré qu’elle suivait les ordres donnés par son mari. D'autres preuves furent présentées : une des accusées avait été voir un film sous-titré en kurde, elles avaient organisé une conférence de presse sur le droit à l’éducation dans la langue maternelle, etc. Certaines preuves présentées provenaient d’enregistrements de conversations téléphoniques et de courriers électroniques, non autorisés de qui furent mal interprètées.
Les avocat-e-s de la défense ont réfuté ces supposées évidences construites de toute pièce uniquement pour criminaliser le militantisme syndical et féministe.
La décision de laisser libres les prisonniers en attendent leur procès est considérée comme un grand succès dû à la mobilisation intense menée tant au niveaux national qu’international à travers les actions contre le gouvernement turc et ses représentations diplomatique. Dans une lettre KESK affirme que l'arrestation des militants prouve une fois de plus combien ils est dangereux et risqué de lutter pour la démocratie en Turquie. Ils remercient toute la solidarité qu’ils ont reçue et confirment leur engagement à continuer de nous informer sur les suites de ces procès.
Pour plus d’information, voir :
Le procès des militants détenus arbitrairement en Turquie vient de commencer
Solidarité avec les militantes syndicalistes en Turquie à la veille de leur proces (19 et 20 novembre 2009)
D'autres informations envoyées en mai et juin par les sœurs de Turquie