Une lutte contre l'homophobie qui tarde à venir : La CSQ accuse la ministre de la Justice de se traîner les pieds
Communiqué
Montréal, le 9 décembre 2009. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) est rendue à bout de patience dans le dossier de la lutte contre l’homophobie alors qu’elle attend depuis des mois une politique nationale qui tarde à venir, et accuse la ministre de la Justice, Kathleen Weil, de se traîner les pieds dans ce dossier.
Vice-président de la CSQ, M. Pierre Jobin rappelle que, le 17 mai dernier, la ministre a profité de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie pour annoncer son intention d’adopter une politique nationale de lutte contre l’homophobie avant la fin de la présente session parlementaire.
« Sept mois plus tard, on en est toujours au même point et la ministre Kathleen Weil n’a pas tenu ses engagements. La session s’est ajournée le 4 décembre et nous ne voyons toujours pas l’ombre du dépôt d’une telle politique par le gouvernement Charest », dénonce M. Pierre Jobin.
Une inaction décevante
Le vice-président de la CSQ est d’autant plus déçu par le piétinement du gouvernement Charest dans ce dossier que le développement d’une politique nationale de lutte contre l’homophobie découle d’une recommandation du rapport De l’égalité juridique à l’égalité sociale – Vers une stratégie nationale de lutte contre l’homophobie de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).
« Ce rapport a été déposé au gouvernement en mars 2007. Près de trois années se sont écoulées depuis et ce gouvernement n’a pratiquement rien fait dans ce dossier. C’est extrêmement décevant et c’est à se demander si ce gouvernement, dont sa ministre de la Justice, est conscient de l’urgence d’agir et de la violence dont sont victimes, un jour ou l’autre, environ la moitié des personnes homosexuelles. C’est au nom de ces personnes qui subissent cette violence et qui souffrent que nous lançons haut et fort un appel à l’aide, en espérant que ce sera assez fort pour sensibiliser la ministre de la Justice et son gouvernement », déclare M. Pierre Jobin.
Rappelons que l’homophobie renvoie aux attitudes négatives pouvant mener au rejet et à la discrimination directe ou indirecte, envers les gais, les lesbiennes, les personnes bisexuelles, transsexuelles et transgenres, ou à l’égard de toute personne dont l’apparence ne se conforme pas aux stéréotypes de la masculinité et de la féminité.
Des faits inquiétants
Les membres de la CSQ sont bien placés pour constater que le phénomène de l’homophobie touche tous les milieux, mais qu’il frappe particulièrement celui de l’éducation.
« Selon le rapport de la CDPDJ, un adulte sur deux, gai ou lesbienne, développe des idées suicidaires en raison de la violence homophobe subie à l’école. On sait également que le taux de suicide chez les jeunes gais et lesbiennes est de six à seize fois plus élevé que chez les autres jeunes. Il me semble que de tels faits devraient être assez sérieux pour alarmer n’importe quel gouvernement et le motiver à agir rapidement pour tenter de corriger les choses », conclut le vice-président de la CSQ.
Il faut rappeler que la CSQ est l’instigatrice des Tables nationales de lutte contre l’homophobie du réseau scolaire et collégial. Ces instances regroupent tous les acteurs importants de ces deux réseaux (commissions scolaires, cégeps, ministère, comités de parent, étudiants, organisations syndicales et patronales) afin de travailler ensemble à construire des milieux éducatifs exempts d’intimidation et d’homophobie.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 170 000 membres, dont près de 100 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
[Source : http://www.csq.qc.net/index.cfm/2,0,1676,9656,2323,0,html?action=display&BoxID=15498&LangID=2&KindID=2&complete=yes]