Lancement d’une pétition pancanadienne en faveur de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
Montréal, le 10 décembre 2009 – « Il n’y a plus que trois pays dans le monde à ne pas avoir adhéré à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones», a déclaré Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale Canada Francophone. Nous invitons la population canadienne à signer une pétition pour faire pression sur le Canada afin qu’il ne soit pas le dernier pays à adhérer à cette Déclaration. »
Cette Déclaration a été adoptée à l’écrasante majorité, le 13 septembre 2007, par les États membres des Nations Unies. Seuls quatre États ont voté contre la Déclaration, soit le Canada, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et l’Australie. Depuis, celle-ci a modifié sa position, isolant davantage le Canada.
Amnistie internationale Canada francophone, la CSN, Femmes Autochtones du Québec, l’Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador et d’autres organisations de la société civile autochtones et allochtones ont formé récemment la coalition « Droits des peuples autochtones au Québec » (PDF). Un des objectifs est l’adoption par l’Assemblée nationale du Québec d’une motion d’appui à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Un autre objectif est la signature et la ratification par le Canada de cet important instrument international et la mise en œuvre des principes portés par cette Déclaration. C’est pourquoi des représentants de la Coalition étaient présents à Ottawa ce 10 décembre, Journée internationale des droits de l’homme.
Un appel avait été publié le 19 mai, avec plusieurs signatures, dont celles des 10 organisations membres de la coalition et celles, entre autres, de Louise Arbour et de Richard Desjardins. Depuis, plus de 130 personnalités publiques et organisations (PDF) de toutes les régions du Québec ont ajouté leur signature en appui à cette lettre, de Serge Bouchard à Richard Séguin en passant par les Sœurs de la miséricorde, Réjean Parent, président de la CSQ et André Melançon, cinéaste et réalisateur.
« Nous souhaitons que le mouvement d’appui à la Déclaration prenne de l’ampleur à travers tout le pays, ont soutenu Ellen Gabriel, présidente de Femmes autochtones du Québec et Béatrice Vaugrante, porte-parole de la coalition, au cours de la conférence de presse lançant officiellement la pétition. Nous invitons les organisations autochtones et allochtones à diffuser largement la pétition dans leurs réseaux ».
La Déclaration constitue un guide de référence utile en ce qui a trait à l’interprétation des droits des peuples autochtones au Québec et au Canada, ainsi que des obligations des États en la matière. La Déclaration ne crée pas de nouveaux droits. Elle n’a pas préséance sur les règles de droit qui s’appliquent à l’intérieur des États ou à l’échelle internationale, et elle est conforme aux Chartes canadienne et québécoise des droits et libertés.
Elle comprend de nombreuses normes sur les consultations, la coopération et les partenariats entre les peuples autochtones et les États. Depuis deux ans déjà, des gouvernements, des agences de l’ONU et des cours de justice nationales et régionales se sont tournés vers la Déclaration comme outil de référence pour mettre en œuvre des mesures qui protègent les droits des peuples autochtones. Ces avancées isolent de plus en plus la position du Canada qui non seulement refuse toujours de l’adopter, mais qui prétend ne pas y être assujetti bien que ce soit un instrument international adopté par les Nations Unies.
« La Déclaration est le fruit d’un travail de près de vingt ans de la part des groupes autochtones du monde entier, rappelle Ellen Gabriel. Elle constitue un standard minimal pour la survie des peuples autochtones et il est plus que temps que le Canada s’engage à bâtir un futur commun basé sur l’égalité et les droits pour tous. »
-> Téléchargez la pétition