Entrepreneuriat féminin dans la région de la Capitale-Nationale - Une nouvelle étude apporte un éclairage pertinent sur la réalité des femmes entrepreneures
QUÉBEC, le 23 févr. /CNW Telbec/ - Les femmes entrepreneures de la région de la Capitale-Nationale ont une conception de la réussite qui réfère peu aux indicateurs classiques du succès en affaires. Soucieuses de trouver un équilibre entre leur vie personnelle et leurs activités entrepreneuriales, elles sont séduites par l'idée de pouvoir contrôler certains paramètres de leur travail - comme le lieu et le moment, ou encore l'ampleur de la tâche - et continuent d'entretenir une relation ambivalente par rapport à l'argent. Conséquemment, les conseillers et autre acteurs de la région qui soutiennent les femmes dans leurs démarches d'affaires devraient chercher à adapter leurs modes d'intervention de manière à mieux répondre à leurs besoins.
Tel est ce qui se dégage de l'étude "Réalités, besoins et défis des femmes entrepreneures de la région de la Capitale-Nationale" rendue publique aujourd'hui par la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Capitale-Nationale et la Table de concertation en condition féminine. Réalisée à leur demande par la Chaire Claire-Bonenfant - Femmes, Savoirs et Sociétés de l'Université Laval, cette recherche qualitative menée auprès de 60 entrepreneures œuvrant un peu partout dans la région de la Capitale-Nationale avait pour buts de mieux comprendre la réalité des femmes qui se lancent en affaires, d'identifier les défis auxquels elles doivent faire face et de guider adéquatement les intervenants de façon à ce qu'ils puissent les soutenir plus efficacement. Bien qu'ils ne soient statistiquement pas représentatifs de l'ensemble des entrepreneures, les résultats de l'étude ont l'avantage de présenter la grande diversité de leur réalité et de soulever de nouveaux questionnements.
Une approche et une mentalité de gestionnaire propres aux femmes
L'un des premiers constats que l'on peut formuler à la lecture de l'étude, c'est que les critères de réussite utilisés habituellement dans le milieu des affaires mériteraient sans doute d'être remis en question, voire d'être renouvelés. Pour les entrepreneures interviewées, le succès s'évalue en effet davantage à partir de critères qui font référence à leur propre rôle, comme l'équilibre (17 %) et la persévérance (20 %), qu'à d'autres plus traditionnels, externes à elles, comme la viabilité de l'entreprise (10 %) et la satisfaction de la clientèle (12 %).
Les entrepreneures demeurent par ailleurs inconfortables avec les questions d'argent dont elles parlent souvent de façon négative. Ainsi, seulement 5 % des répondantes ont défini le succès en fonction de leur salaire ou du chiffre d'affaires de leur entreprise. Plus surprenant encore, plus du quart n'ont mentionné l'argent d'aucune façon parmi leurs motivations à être en affaires. Dans la même veine, la recherche de l'enrichissement comme finalité en soi n'est pas très répandue. Faire de l'argent est davantage considéré par ces femmes comme un moyen d'atteindre d'autres objectifs, qu'il s'agisse d'assurer la survie ou le développement de leur entreprise, de payer des salaires, de maintenir les emplois ou de subvenir aux besoins de leur famille.
Les femmes qui se lancent en affaires le font pour des raisons fort variées. Dans 58 % des cas, les motivations évoquées sont principalement intrinsèques, c'est-à-dire qu'elles trouvent leur origine dans les aspirations, les besoins, voire les dimensions identitaires des entrepreneures qui souhaitent pouvoir contrôler leur destinée. Le désir d'être son propre patron, la possibilité de se réaliser sur le plan professionnel, la recherche d'un certain style de vie et l'aspiration à l'autonomie sont autant de raisons qui ont amené ces femmes à démarrer leur entreprise. De plus, certaines motivations de type extrinsèque, telles que l'insatisfaction éprouvée dans leur emploi précédent et l'incapacité de trouver un emploi qui convienne, en disent long sur la volonté de ces femmes de prendre leur situation professionnelle en main.
Enfin, la conciliation travail-famille constitue un enjeu réel pour les entrepreneures qui doivent jongler avec les multiples contraintes associées à leurs rôles de mère, de conjointe, de fille et de femme d'affaire. Dans 78 % des cas, toutefois, elles reconnaissent être satisfaites de leur situation.
Des pratiques qu'il faut adapter à une réalité différente
La réalisation d'un portrait des femmes entrepreneures de la région apporte un éclairage pertinent sur leurs besoins et sur les obstacles qu'elles rencontrent, ce qui devrait inciter chacun à adapter ses modes d'intervention. Ainsi, pour le président de la CRÉ, la situation que continuent de vivre les femmes en matière de financement n'a plus sa raison d'être. "L'étude menée par la Chaire Claire-Bonenfant nous apprend que plusieurs entrepreneures doivent modifier leurs demandes d'aide ou leur projet d'entreprise pour finalement obtenir un emprunt qui s'avère souvent moins substantiel que celui espéré, indique M. Yves Germain. Des solutions concrètes à ce problème sont pourtant à notre portée. Il y a un certain temps, nous avons amorcé des démarches en vue de doter la région d'un fonds en entrepreneuriat féminin pour lequel nous attendons toujours le financement requis de la part du gouvernement du Québec. Onze autres régions bénéficient déjà d'un tel soutien et il semble acquis que nous soyons la prochaine sur la liste. Or, la décision se fait toujours attendre. En cette période pré-budgétaire, nous souhaitons vivement que les autorités gouvernementales acquiescent à notre demande de façon à ce que nous puissions le plus rapidement possible disposer des outils nécessaires pour soutenir adéquatement les entrepreneures."
De son côté, Mme Ginette G. Defoy, présidente de la Table de concertation en condition féminine, se réjouit du lancement de l'étude dont les résultats étaient attendus avec impatience. "À la lumière de ce que nous révèlent les travaux des chercheuses, il apparaît évident que plusieurs organismes devront modifier un certain nombre de leurs pratiques. C'est le cas, à mon avis, des institutions financières, des chambres de commerce, des centres locaux de développement, des sociétés d'aide au développement des collectivités, de la Fondation de l'entrepreneurship, de la YWCA, de la CRÉ et du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation. Quant au fonds en entrepreneuriat féminin que nous cherchons à mettre sur pied, ses administratrices devront elles aussi prendre en considération les informations recueillies dans le cadre de l'étude."
Les chercheuses de la Chaire Claire-Bonenfant abondent dans le même sens. Rappelant que les femmes ne se lancent pas nécessairement en affaires pour les mêmes raisons que les hommes, elles invitent les différents conseillers en démarrage d'entreprises à davantage tenir compte des particularités de l'entrepreneuriat féminin et à traiter les dossiers en fonction de leur mérite propre. Par leurs recommandations, elles souhaitent voir se mettre en place des moyens mieux adaptés à la réalité des femmes entrepreneures qui, bien soutenues dans leur projet, devraient pouvoir disposer d'aussi bonnes chances de développer leur entreprise que leurs collègues masculins.
Méthodologie
L'étude "Réalités, besoins et défis des femmes entrepreneures de la région de la Capitale-Nationale" a été réalisée par Mme Hélène Lee-Gosselin, titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant - Femmes, Savoirs et Sociétés, et deux étudiantes au doctorat en mangement à l'Université Laval, soit Mmes Caroline Housieaux et Martine Villeneuve. La cueillette des informations s'est faite essentiellement au moyen d'entretiens semi-dirigés d'une durée de deux heures. Les femmes ont été sélectionnées en fonction de plusieurs critères, notamment leur âge, la taille et la localisation de leur entreprise, ainsi que le secteur économique dans lequel cette dernière évolue.
Rappelons que l'étude a été produite dans le cadre de la mise en œuvre de l'Entente spécifique en matière de condition féminine dans la région de la Capitale-Nationale. Signée en mai 2006, celle-ci visait essentiellement à favoriser l'intégration pleine et entière des femmes dans différentes sphères d'activité en vue d'améliorer leurs conditions de vie et d'atteindre l'égalité entre les sexes. Elle regroupait les partenaires suivants : le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, le Conseil régional des partenaires du marché du travail de la Capitale-Nationale, le Bureau de la Capitale-Nationale, la Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale, les sept centres locaux de développement de la région, le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (Portneuf-Québec-Charlevoix) ainsi que le Forum jeunesse de la région de la Capitale-Nationale.
Il est possible de consulter l'étude "Réalités, besoins et défis des femmes entrepreneures de la région de la Capitale-Nationale" en se rendant sur le site Web de la CRÉ à l'adresse www.crecn.qc.ca.
Tel est ce qui se dégage de l'étude "Réalités, besoins et défis des femmes entrepreneures de la région de la Capitale-Nationale" rendue publique aujourd'hui par la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Capitale-Nationale et la Table de concertation en condition féminine. Réalisée à leur demande par la Chaire Claire-Bonenfant - Femmes, Savoirs et Sociétés de l'Université Laval, cette recherche qualitative menée auprès de 60 entrepreneures œuvrant un peu partout dans la région de la Capitale-Nationale avait pour buts de mieux comprendre la réalité des femmes qui se lancent en affaires, d'identifier les défis auxquels elles doivent faire face et de guider adéquatement les intervenants de façon à ce qu'ils puissent les soutenir plus efficacement. Bien qu'ils ne soient statistiquement pas représentatifs de l'ensemble des entrepreneures, les résultats de l'étude ont l'avantage de présenter la grande diversité de leur réalité et de soulever de nouveaux questionnements.
Une approche et une mentalité de gestionnaire propres aux femmes
L'un des premiers constats que l'on peut formuler à la lecture de l'étude, c'est que les critères de réussite utilisés habituellement dans le milieu des affaires mériteraient sans doute d'être remis en question, voire d'être renouvelés. Pour les entrepreneures interviewées, le succès s'évalue en effet davantage à partir de critères qui font référence à leur propre rôle, comme l'équilibre (17 %) et la persévérance (20 %), qu'à d'autres plus traditionnels, externes à elles, comme la viabilité de l'entreprise (10 %) et la satisfaction de la clientèle (12 %).
Les entrepreneures demeurent par ailleurs inconfortables avec les questions d'argent dont elles parlent souvent de façon négative. Ainsi, seulement 5 % des répondantes ont défini le succès en fonction de leur salaire ou du chiffre d'affaires de leur entreprise. Plus surprenant encore, plus du quart n'ont mentionné l'argent d'aucune façon parmi leurs motivations à être en affaires. Dans la même veine, la recherche de l'enrichissement comme finalité en soi n'est pas très répandue. Faire de l'argent est davantage considéré par ces femmes comme un moyen d'atteindre d'autres objectifs, qu'il s'agisse d'assurer la survie ou le développement de leur entreprise, de payer des salaires, de maintenir les emplois ou de subvenir aux besoins de leur famille.
Les femmes qui se lancent en affaires le font pour des raisons fort variées. Dans 58 % des cas, les motivations évoquées sont principalement intrinsèques, c'est-à-dire qu'elles trouvent leur origine dans les aspirations, les besoins, voire les dimensions identitaires des entrepreneures qui souhaitent pouvoir contrôler leur destinée. Le désir d'être son propre patron, la possibilité de se réaliser sur le plan professionnel, la recherche d'un certain style de vie et l'aspiration à l'autonomie sont autant de raisons qui ont amené ces femmes à démarrer leur entreprise. De plus, certaines motivations de type extrinsèque, telles que l'insatisfaction éprouvée dans leur emploi précédent et l'incapacité de trouver un emploi qui convienne, en disent long sur la volonté de ces femmes de prendre leur situation professionnelle en main.
Enfin, la conciliation travail-famille constitue un enjeu réel pour les entrepreneures qui doivent jongler avec les multiples contraintes associées à leurs rôles de mère, de conjointe, de fille et de femme d'affaire. Dans 78 % des cas, toutefois, elles reconnaissent être satisfaites de leur situation.
Des pratiques qu'il faut adapter à une réalité différente
La réalisation d'un portrait des femmes entrepreneures de la région apporte un éclairage pertinent sur leurs besoins et sur les obstacles qu'elles rencontrent, ce qui devrait inciter chacun à adapter ses modes d'intervention. Ainsi, pour le président de la CRÉ, la situation que continuent de vivre les femmes en matière de financement n'a plus sa raison d'être. "L'étude menée par la Chaire Claire-Bonenfant nous apprend que plusieurs entrepreneures doivent modifier leurs demandes d'aide ou leur projet d'entreprise pour finalement obtenir un emprunt qui s'avère souvent moins substantiel que celui espéré, indique M. Yves Germain. Des solutions concrètes à ce problème sont pourtant à notre portée. Il y a un certain temps, nous avons amorcé des démarches en vue de doter la région d'un fonds en entrepreneuriat féminin pour lequel nous attendons toujours le financement requis de la part du gouvernement du Québec. Onze autres régions bénéficient déjà d'un tel soutien et il semble acquis que nous soyons la prochaine sur la liste. Or, la décision se fait toujours attendre. En cette période pré-budgétaire, nous souhaitons vivement que les autorités gouvernementales acquiescent à notre demande de façon à ce que nous puissions le plus rapidement possible disposer des outils nécessaires pour soutenir adéquatement les entrepreneures."
De son côté, Mme Ginette G. Defoy, présidente de la Table de concertation en condition féminine, se réjouit du lancement de l'étude dont les résultats étaient attendus avec impatience. "À la lumière de ce que nous révèlent les travaux des chercheuses, il apparaît évident que plusieurs organismes devront modifier un certain nombre de leurs pratiques. C'est le cas, à mon avis, des institutions financières, des chambres de commerce, des centres locaux de développement, des sociétés d'aide au développement des collectivités, de la Fondation de l'entrepreneurship, de la YWCA, de la CRÉ et du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation. Quant au fonds en entrepreneuriat féminin que nous cherchons à mettre sur pied, ses administratrices devront elles aussi prendre en considération les informations recueillies dans le cadre de l'étude."
Les chercheuses de la Chaire Claire-Bonenfant abondent dans le même sens. Rappelant que les femmes ne se lancent pas nécessairement en affaires pour les mêmes raisons que les hommes, elles invitent les différents conseillers en démarrage d'entreprises à davantage tenir compte des particularités de l'entrepreneuriat féminin et à traiter les dossiers en fonction de leur mérite propre. Par leurs recommandations, elles souhaitent voir se mettre en place des moyens mieux adaptés à la réalité des femmes entrepreneures qui, bien soutenues dans leur projet, devraient pouvoir disposer d'aussi bonnes chances de développer leur entreprise que leurs collègues masculins.
Méthodologie
L'étude "Réalités, besoins et défis des femmes entrepreneures de la région de la Capitale-Nationale" a été réalisée par Mme Hélène Lee-Gosselin, titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant - Femmes, Savoirs et Sociétés, et deux étudiantes au doctorat en mangement à l'Université Laval, soit Mmes Caroline Housieaux et Martine Villeneuve. La cueillette des informations s'est faite essentiellement au moyen d'entretiens semi-dirigés d'une durée de deux heures. Les femmes ont été sélectionnées en fonction de plusieurs critères, notamment leur âge, la taille et la localisation de leur entreprise, ainsi que le secteur économique dans lequel cette dernière évolue.
Rappelons que l'étude a été produite dans le cadre de la mise en œuvre de l'Entente spécifique en matière de condition féminine dans la région de la Capitale-Nationale. Signée en mai 2006, celle-ci visait essentiellement à favoriser l'intégration pleine et entière des femmes dans différentes sphères d'activité en vue d'améliorer leurs conditions de vie et d'atteindre l'égalité entre les sexes. Elle regroupait les partenaires suivants : le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, le Conseil régional des partenaires du marché du travail de la Capitale-Nationale, le Bureau de la Capitale-Nationale, la Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale, les sept centres locaux de développement de la région, le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (Portneuf-Québec-Charlevoix) ainsi que le Forum jeunesse de la région de la Capitale-Nationale.
Il est possible de consulter l'étude "Réalités, besoins et défis des femmes entrepreneures de la région de la Capitale-Nationale" en se rendant sur le site Web de la CRÉ à l'adresse www.crecn.qc.ca.