30 ans de recherche universitaire au Québec. Les chiffres
Dans cet article tiré de la revue Découvrir (vol. 31, mai-juin 2010) publiée par l'ACFAS, Yves Gingras dresse un portrait des indicateurs de l’évolution du système québécois de la recherche.
Extraits :
Le système québécois de la recherche, comme d’ailleurs celui de la plupart des pays, repose avant tout,
pour sa reproduction comme pour son développement, sur les universités. C’est là que l’essentiel de la
recherche fondamentale est réalisée et que les futurs chercheurs sont formés, y compris ceux qui iront
ensuite travailler dans le secteur industriel, dont les activités de R-D visent à introduire des inventions
(mineures ou majeures, brevetées ou non) dans le système de production. Aux universités s’ajoutent
les laboratoires gouvernementaux provinciaux et fédéraux et ceux du Conseil national de recherche du
Canada (CNRC), qui, ensemble, comptent pour une part non négligeable (en termes de publications)
des activités de recherche au Québec. Bien sûr, ce sont les entreprises qui exécutent la majeure partie
de la R-D totale, soit pour le Québec, en 2006, environ 61 p. 100 contre 33 p. 100 pour les établissements
d’enseignement supérieur et respectivement 5 p. 100 et 1 p. 100 pour les gouvernements fédéral et pro-
vincial.
[...]
Conclusion
Ce qui frappe peut-être le plus dans ce rapide panorama des indicateurs de l’évolution du système québécois de la recherche, c’est le fait que le milieu des années 1990 marque véritablement un tournant : la croissance régulière des indices, y compris ceux mesurant la qualité de la recherche, subit un arrêt marqué suivi d’un déclin, puis d’une remontée qui semble s’affaiblir depuis 2005-2006. Il a fallu attendre la fin des années 1990 pour voir une relance des budgets et des programmes au fédéral, mais tout porte à croire que cet effort financier important a atteint ses limites. Les tendances des prochaines années laissent plutôt croire à une stagnation, sinon un déclin, des budgets promis aux organismes subventionnaires. De plus, le défi- cit accumulé des universités québécoises dépassant 400 millions de dollars, on peut encore douter que l’embauche massive de professeurs tant annoncée soit vraiment à nos portes. Enfin, les liens étroits entre les indicateurs d’inves- tissements et de production de publications sont là pour rappeler que si l’imagination des étudiants et des professeurs est le véritable « moteur » du système québécois de la recherche, il demeure plus vrai que jamais que l’argent en constitue toujours le carburant, pour ne pas dire « l’essence »...
Référence :
Gingras, Yves. «30 ans de recherche universitaire au Québec. Les chiffres». Découvrir, vol. 31 (mai-juin 2010), pp.80-88.