Qu'est devenue la vie du chercheur québécois ?
Un article de Pauline Gravel du journal Le Devoir, 18 décembre 2010
«Le monde de la recherche est devenu une prison dorée de la performance à tout prix qui rend la vie universitaire très fébrile», selon le sociologue Guy Rocher
D'enseignant-chercheur libre de creuser les questions fondamentales qui lui semblaient primordiales, le chercheur québécois est devenu un entrepreneur administrant une PME qui doit produire dans les plus brefs délais des résultats concrets qui amélioreront la société et qui contribueront à l'économie... du savoir. La vie du chercheur québécois a grandement évolué depuis la Révolution tranquille.
Le sociologue Guy Rocher, qui se définit comme «un vieux chercheur de la vie universitaire», a vu sa vie professionnelle se transformer au cours des 50 dernières années. Aujourd'hui âgé de 86 ans, il se souvient qu'en 1960, les universitaires étaient avant tout des enseignants. «La recherche était marginale dans nos vies. Mais il y avait bien quelques champs de recherche qui étaient à la mode dans les sciences sociales, tels que la démographie, l'économie et l'histoire», raconte ce témoin privilégié, qui est toujours professeur de sociologie et chercheur au Centre de recherche en droit public de l'Université de Montréal.
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