Le lobby anti-avortement est qualifié de «trop proche» du gouvernement conservateur

Le lobby anti-avortement est qualifié de «trop proche» du gouvernement conservateur


Communiqué

VANCOUVER - Le lobby canadien de lutte contre le droit à l'avortement a une influence croissante et significative sur le gouvernement conservateur, et cela pose un grave danger pour les droits à l'avortement, affirme la Coalition pour le Droit à l’Avortement au Canada.

«Cette semaine nous avons appris - comme nous le soupçonnions depuis longtemps - que c'était le mouvement anti-choix qui  était largement responsable de la décision du gouvernement conservateur, l'an dernier, de ne pas subventionner la Fédération internationale pour le planning des naissances (FIPN)», a déclaré Joyce Arthur, directrice générale de la CDAC. Plus tôt ce mois-ci, le député conservateur Brad Trost avait déclaré à la Saskatchewan Pro-Life Association, un regroupement anti-choix, que les pétitions de leur mouvement avaient été «très, très utiles» dans le retrait de la subvention jusque là accordée à la FIPN, qui fournit des services de santé génésique, y compris la planification familiale et l'avortement, dans des pays en voie de développement.


La FIPN a déposé une nouvelle demande de fonds qui risque également d’être rejetée, même si aucun argent n’est requis pour des services d'avortement. «L'an dernier, l’Initiative sur la santé maternelle déposée par M. Harper au Sommet du G8 avait fait scandale parce que les conservateurs avaient adopté la position anti-contraception du mouvement anti-choix, en plus de leur rejet de l'avortement. Harper a été forcé de battre légèrement en retraite en matière de contraception, mais nous avons perdu la bataille sur le soutien aux services d'avortement», a déclaré Madame Arthur. «Des décennies d'aide étrangère canadienne à l’avortement sécuritaire ont brutalement pris fin l'an dernier en raison de l'activisme de coulisses mené par le mouvement et les députés anti-choix.»


Selon une liste des députés anti-choix compilée par la CDAC, les deux tiers du caucus conservateur actuel sont anti-choix, comme l’est 17% du caucus libéral. «Ces députés ne restent pas confortablement assis à ne rien faire», dit Madame Arthur. «Beaucoup d’entre eux sont des extrémistes anti-choix, et ceux d'entre eux qui sont députés conservateurs n'hésitent pas à contester leur chef en vue de "rouvrir le débat", euphémisme pour parler d’une recriminalisation de l'avortement. Dans un gouvernement majoritaire en particulier, Harper subira une pression énorme de son caucus pour restreindre l'accès à l’avortement. Sa promesse de ne pas légiférer sur la question peut ne pas être suffisante pour résister à cette pression.»


«En outre, ajoute-t-elle, la plupart des députés anti-choix appartiennent au Caucus parlementaire Pro-vie qui cherche constamment des façons de restreindre l'avortement, y compris la rédaction de projets de loi et de motions : il en a déposé 16 depuis sa formation en 1998.» Le Caucus a été fondé par plusieurs députés anti-choix et par la Coalition Campagne- Vie, le lobby canadien anti choix, qui continue de collaborer étroitement avec le Caucus parlementaire Pro-Vie et à tenter de convaincre d’autres députés anti-choix d’y adhérer. Jason Kenney, l’actuel ministre de Citoyenneté, Immigration et Multiculturalisme, a été l'un des fondateurs et le premier co-président de ce caucus. Kenney a aussi été un militant radical anti-avortement durant ses années d'université.


«Le lobby anti-avortement est trop proche du gouvernement conservateur, ce qui signifie que nous ne pouvons faire confiance à un futur gouvernement conservateur pour protéger les droits à l'avortement», a conclu Madame Joyce Arthur.


Voici la liste de députés anti-choix dressée par la CDAC: http://xrl.us/bju75m

[Source : http://www.arcc-cdac.ca/fr/press/ARCC-CDAC-release-apr24-11-francais.pdf]